Dakar J-2 : L’histoire commence à AlUla

– Les pilotes et équipages du Dakar 2024 sont réunis aux portes de la cité millénaire d’AlUla dans un vaste « Start Camp » et s’apprêtent à prendre vendredi 5 janvier le départ d’un prologue de 29 kilomètres avant de s’attaquer à un parcours annoncé exigeant dès les premiers jours de course par le directeur de l’épreuve David Castera. Une caractéristique qui aurait certainement séduit le triple vainqueur René Metge (1981-84-86), disparu dans la journée à 82 ans.
– Parmi les derniers préparatifs avant la grande explication dans le désert, les concurrents et véhicules passent pendant deux jours le rituel des vérifications techniques et administratives. Le prometteur Mason Klein en est pour l’instant privé, sa moto étant encore bloquée dans son périple depuis la Chine.
– Pour le lancement de la saison 2024 du championnat du monde W2RC, qui accueille comme partenaire et chronométreur officiel l’horloger Rebellion, les favoris pour les différents titres ont été présentés lors d’une conférence de presse. En autos, un nouveau duel se profil entre Nasser Al Attiyah et Sébastien Loeb.
– Les prétendants au titre de la 46ème édition du Dakar dans toutes les catégories ont été invités à afficher leurs ambitions pour les débats qui vont se tenir durant deux semaines en Arabie Saoudite. La photo de famille révèle la percée d’une nouvelle génération de champions, avec des jeunes talents de plus en plus performants comme Eryk Goczal (Challenger) ou Seth Quintero (Ultimate).

DAVID CASTERA : « CERTAINS DIRONT QUE CELA DÉMARRE TROP FORT »
Les pilotes et équipages du Dakar 2024 ont été prévenus par David Castera qu’il s’agirait de « la plus difficile des éditions en Arabie Saoudite ». Le concept n’a rien d’un slogan et le directeur de l’épreuve explique d’ailleurs que trois temps forts particulièrement exigeants mettront à rude épreuve les hommes et les machines. Et le premier pic de difficulté se présentera dès le lendemain du prologue : « les trois premiers jours seront des vraies spéciales de Dakar, il n’y aura pas de temps mort. Je veux être très clair avec les concurrents, je veux qu’ils sachent où ils vont. Certains diront peut-être que cela démarre trop fort, mais cela ne peut jamais convenir à tout le monde ». Bousculés ou pas par cette séquence de haute intensité, les concurrents devront rapidement se remobiliser avant une fin de première semaine inédite et musclée dans l’Empty Quarter. « Rouler 600 km dans les dunes sur deux jours, cela n’est peut-être jamais arrivé dans l’histoire du Dakar. Et les top pilotes moto vont quasiment rouler huit heures à fond, ce qu’ils ne font jamais. C’est ultra exigeant en termes de concentration, d’énergie comme de physique. En autos, j’ai espoir que les premiers arrivent à se planter. Je trouverais ça beau, même eux doivent galérer un peu ». Même après avoir franchi ce redoutable obstacle, la répartition des difficultés concoctée par Castera prévoit une fin de partie très pimentée : « l’étape 11 se jouera sur le terrain de l’étape 2 de l’an dernier où les autos ont connu de nombreuses crevaisons. C’est totalement volontaire. Elle était trop sélective placée le deuxième jour l’an passé, mais elle va peut-être créer des rebondissements, ce qui a du sens en fin de rallye. Je voulais qu’il puisse se passer des choses avant l’arrivée ».

MASON KLEIN DÉJÀ CONTRE LA MONTRE
Le phénomène du Dakar 2022, 9e et meilleur rookie pour sa première participation, vit un début de Dakar à l’image de sa saison 2023 : chaotique. Après son abandon consécutif à une chute en janvier 2023, l’Américain a passé son année à chercher un guidon. En vain. Sa victoire sur le Rally dos Sertoes au Brésil cet été n’a pas apporté de rayon de soleil à ses plans. À la rentrée, Mason envisageait de s’engager sur son troisième Dakar en Original by Motul, en pur privé… lorsque le constructeur chinois Kove lui a proposé un guidon. Pas officiel, mais au sein de sa propre structure KORR, pour Klein Off Road Racing. Un plan de dernière minute qui ne fonctionne pour l’heure pas comme prévu. La moto de Mason n’est pas au bivouac, encore à Dubaï où elle a été bloquée en douanes. Un fourgon est parti du bivouac ce matin en direction des Emirats, voisins mais lointains ! Une première course contre la montre est lancée, dont Mason est spectateur. Trois solutions s’offrent à lui : voir arriver sa moto avant la fermeture du contrôle technique demain après-midi. Le scénario idéal. Récupérer une Kove officielle, ce qui priverait l’un des pilotes chinois de de Dakar, un sacrifice que l’Américain refuse d’assumer. Trouver une KTM sur le bivouac et prendre le départ en catastrophe avec son ancienne machine. Le plan B. « On a passé de nombreuses heures à préparer la moto qui est la toute nouvelle génération qui n’est jamais apparue encore. Une centaine d’heures au total durant deux ou trois semaines. J’ai touché chaque boulon, tout graissé, tout a été fait par moi et mon père. La moto est top, je suis super satisfait de sa puissance, elle est trop bonne. Je ne veux pas rouler avec une autre moto que celle-là. Peut-être que je prendrai le départ sur une KTM, qui sait ? Je suis ici, tout est payé, j’ai juste besoin d‘une moto. Finir n’est pas mon objectif, je suis venu pour faire un résultat, c’est ça qui me plait. Mentalement c’est difficile. J’espère que l’on va réussir à la rapatrier à temps. »

UNE NOUVELLE HONDA POUR LA RECONQUÊTE
De retour sur le Dakar en 2013 après 24 ans d’absence, Honda avait passé une première édition à accumuler des données avant de présenter sur le Dakar 2014 avec la première CRF 450 Rally développée par le HRC. Dix ans plus tard, la deuxième génération, toujours 100% usine, équipe les officiels Monster Energy Honda, à l’exception Tosha Schareina, le nouveau venu dans la bande. Pablo Quintanilla, impliqué dans le développement depuis le début du projet, décrit une moto « plus légère, plus maniable, avec plus de couple et de puissance qui permet de dépenser moins d’efforts dans les portions techniques et les dunes ». Un résultat obtenu, comme KTM depuis le Dakar 2022 avec la dernière évolution de sa Factory, au détriment de la stabilité. Un compromis qui permettra de renouer avec les victoires 2020 et 2021 de Ricky Brabec et Kevin Benavides ? C’est le souhait de Honda, double champion du monde des constructeurs contesté en individuel sur le Dakar et le W2RC depuis 2022.

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