Equipe de France des circuits : Martins deux fois sur le podium en Hongrie, victoire de Giusti en France

Avec un double podium, Victor signe avec brio sa meilleure prestation de la saison de Formule 2. En Freca, devant son public du Castellet, Alessandro Giusti obtient sa première victoire avec panache.

Les faits marquants
– Depuis les 6ème et 5ème places des deux grilles du Hungaroring, Victor Martins a été l’un des hommes forts du Hungaroring en signant deux 2èmes places avec l’art et la manière.
– Isack Hadjar a rejoint Victor sur le podium de la course sprint (3ème).
– Parti des stands, il n’a pu concrétiser en course principale de bonnes qualifications (3ème), mais accroit son avance en tête du championnat.
– Sandro Giusti a dominé une seconde course flamboyante au Paul Ricard.
– Evan Giltaire a effectué la remontée du jour, de la 19ème à la 5ème place.

Formule 2
Sprint tactique
Entre technicité, exploitation des pneus, fortes chaleurs et trafic des juilletistes du championnat FIA de Formule 2, le circuit du Hungaroring ne s’avait rien d’une promenade de santé pour Isack Hadjar et Victor Martins.

Les deux compères de l’Équipe de France FFSA Circuit ont néanmoins posé les bases d’un week-end solide en signant les 3ème (Isack) et 5ème (Victor) meilleurs temps des qualifications. « Je ne m’y attendais pas vraiment car j’avais bataillé avec l’équilibre de l’auto pendant tous les essais libres » s’étonne Isack quand Victor souligne la confirmation de son retour aux avant-postes. « Ça fait plusieurs week-ends qu’on progresse et s’il nous manquait deux dixièmes ici, on sent qu’on est sur la bonne voie. Quand on part deux fois depuis le top 6 ça ouvre plus de perspectives pour les courses ».

Avec une perte de 20°C au sol entre les qualifications et la course sprint, les pilotes se sont scindés en deux clans, entre les adeptes des pneus durs et ceux des tendres. Membre du premier groupe, Isack a perdu du terrain dans les dix premiers tours avant de remonter avec assurance en fin de parcours et de s’offrir son 6e podium de la saison (3ème). « C’était la bonne stratégie » estime le pilote Red Bull, « On a été de plus en plus rapides par rapport aux pilotes en pneus tendres. La course a été limpide et c’était une bonne prise d’informations pour le lendemain ».

Avec ses gommes plus performantes mais moins endurantes, Victor a effectué une course pleine de sagesse et d’intelligence en ne sollicitant pas trop ses pneus. Constamment dans le carré d’as du sprint, il est monté dans la hiérarchie et n’a pas souffert de la brutale dégradation des gommes qui a contraint plusieurs pilotes à en changer dans les dix dernières boucles. Au contraire, Victor a géré la petite dizaine de secondes d’avance qu’il comptait sur Isack pour monter sur la 2ème marche du podium du Hungaroring. « C’était un sacré pari, mais il fallait le tenter » estime Victor. « Pour qu’il soit gagnant, il fallait accepter de ne pas taper dans les pneus tendres au début. J’ai donc conservé ma place en prévision de la fin de course, en gardant mon calme et un bon équilibre sur l’auto ».

La neutralisation de trop
N’ayant pas pu sortir des stands avant leur fermeture, Isack a dû abandonner sa 3ème place sur la grille de la course principale. Parti 20ème, il n’a pas réalisé de miracle, mais les malheurs de ses deux principaux rivaux au championnat lui ont permis de repartir de Hongrie avec une avance de 28 points.

Chaussé de gommes tendres, Victor pris la tête avant le premier virage et a profité d’une neutralisation au 7ème des 37 tours pour passer par les stands avec le minimum de perte de temps et de places (4ème). Il a retrouvé la tête de la course à la fin des pit stops, mais la voiture de sécurité qui lui avait donné un coup de pouce est de nouveau sortie au pire moment pour sa stratégie. Le pilote de l’Alpine Academy n’a rien pu faire pour contrer Andrea Kimi Antonelli qui était équipé de pneus tendres frais. « C’était rageant car je savais que ce serait impossible de garder la tête. J’ai tout donné, mais il n’y avait rien à faire. Jusque-là, tout avait bien fonctionné avec un départ incroyable de la 5ème à la 1ère place, puis une bonne gestion des pneus avec une stratégie qui devait être gagnante. Mais en analysant à froid, on peut être satisfait de ce week-end car nous sommes de plus en plus performants et dans toutes les conditions » conclut Victor.

Championnat d’Europe de Formule Régionale par Alpine
Le Castellet lui va si bien
Le circuit Paul Ricard a marqué l’entrée du Championnat d’Europe de Formule Régionale par Alpine dans la seconde moitié de la saison. Avant une pause estivale de sept semaines, les quatre pilotes de l’Équipe de France FFSA Circuit engagés en Freca espéraient briller sur leurs terres.

Après une première course anesthésiée par un train d’aspiration et de grandes difficultés pour dépasser, le lendemain, Sandro Giusti a montré la voie à ses partenaires rookies en donnant un récital sous la pluie. Cinquième lors du départ lancé derrière la voiture de sécurité, il a décoché les dépassements dans les instants cruciaux de l’épreuve – le départ et les re-start après neutralisation – pour grimper à la 2ème place. Revenu sur le leader, il l’a débordé au prix d’une manœuvre héroïque, en glisse, avant de cingler vers son premier succès de la saison sur un circuit qui avait marqué d’une pierre blanche sa première année de Freca, en 2023.

Initialement loin de son chef de file de chez ART Grand Prix, Evan Giltaire a effectué une course spectaculaire depuis la 19ème place de la grille jusqu’à la 5ème. Le champion de F4 France en titre – sacré au Castellet fin 2023 – a déjoué les pièges d’une piste mouillée, s’est tenu à l’écart des accrochages et a multiplié les dépassements jusque dans les derniers mètres de course.

Théo Naël et Enzo Peugeot ont quant à eux subi plusieurs bousculades dans le peloton et n’ont pas pu raffler les points qui semblaient à leur portée dans la première partie de la course. Sixième, Enzo a perdu une vingtaine de places dans un accrochage alors que Naël, un temps 8ème malgré un départ depuis la 7ème ligne, a rallié l’arrivée en 14ème position après plusieurs duels rugueux.

Le débrief des pilotes
Alessandro Giusti : « J’ai senti que l’auto était très performante lors des tours d’installation. L’équilibre, les pneus, tout allait parfaitement bien. Je savais que le moment clef serait le départ, j’ai dépassé 3 concurrents tout de suite, puis une neutralisation s’est éternisée et j’ai eu un doute. Mais quand c’est reparti, j’ai tout donné pour prendre la tête et m’échapper. Gagner de nouveau au Paul Ricard, en partant 5ème, c’est vraiment génial ! On a une bonne dynamique, je vais prendre un peu de repos et travailler chez Williams et avec ART Grand Prix pour être aussi performants au retour des vacances ».

Théophile Naël : « L’essentiel à retenir de ce week-end est qu’on a été plus performant sous la pluie qu’à Budapest ou Spa. On progresse, mais on a encore beaucoup à apprendre. Par exemple, nos pressions de pneu étaient trop hautes dans la deuxième course et les cinq derniers tours ont été vraiment difficiles. Avant ça, la seconde course était intéressante, avec quelques dépassements et de grosses bagarres. Il faut partir plus haut sur la grille pour profiter de notre bon rythme de course, mais c’était un peu le poker ici en qualifications avec une piste humide sur la fin du tour. »

Enzo Peugeot : « C’est frustrant de ne pas retranscrire en course de bonnes qualifications. Parti 9e de la première manche, j’ai été poussé en dehors de la piste ce qui m’a fait perdre plusieurs places. Après ça, il n’y avait rien à faire car dépasser était quasiment impossible. Dans la seconde course, il y avait encore un gros potentiel après de bonnes qualifs. J’étais en bagarre avec deux voitures, j’en surveillais une en prenant la corde et je n’ai pas vu l’autre à l’extérieur, on s’est touché et c’était fini. On a un bon rythme en qualifications et en course, on est dans le coup sur le sec et le mouillé, il faut que je progresse encore au niveau du pilotage, mais on sent qu’on n’est pas loin de pouvoir se battre pour le podium ».

Evan Giltaire : « Je me suis compliqué la tâche avec des qualifications difficiles. L’auto avait un gros potentiel, mais j’ai fait quelques erreurs et j’ai mis un peu trop de temps à m’adapter quand la piste était humide. Je me suis bien rattrapé en course avec un excellent départ le samedi, de 12ème à 8ème, mais ensuite la dégradation des pneus était trop forte et c’est un point que je dois améliorer. Dimanche, notre vitesse était indécente ! J’ai dépassé plusieurs voitures à chaque tour, quand j’étais dans un air propre j’étais une demi-seconde plus rapide que tout le monde, c’était fabuleux. Sans un accrochage au début, le podium était jouable et si j’étais parti plus haut sur la grille, la victoire était envisageable… ».

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