Non, ce n’est pas le titre du dernier album de Michel Vaillant, juste le résultat de la prestation exemplaire accomplie par CD Sport sur le grand circuit des 24 Heures à l’occasion de Road to Le Mans. La pole position signée par Fabien Michal et la 3ème place que l’Isérois a partagée avec le jeune Kirill Smal ont propulsé le team venu de Dordogne au 2ème rang provisoire de la Michelin Le Mans Cup avec la Ligier JS P320-Nissan #2. Quant à Shahan Sarkissian et Franck Chappard, ils ne devraient plus tarder à concrétiser au vu du potentiel dont ils ont à nouveau fait étalage au volant de la #11.
Road to Le Mans est l’épreuve phare de la Michelin Le Mans Cup car elle se déroule en lever de rideau des 24 Heures du Mans, dont on fêtait le Centenaire de la première édition cette année. L’ambiance était donc encore plus exceptionnelle que d’habitude dans le chef-lieu de la Sarthe. 58 voitures se sont partagées les 13626 mètres de bitume dont 38 protos LMP3. CD Sport alignait ses deux équipages réguliers, dans la foulée de la magnifique prestation d’ensemble réalisée lors de l’ouverture de la saison européenne à Barcelone.
Ligier JS P320-Nissan #2, Fabien Michal / Kirill Smal
Kirill Smal, qui découvrait à tout juste 18 ans le vénérable circuit sarthois, réalise une jolie performance en signant le 11ème temps lors de la première séance de qualification qui regroupait les pilotes ‘Silver’, les plus gradés. La séance des pilotes ‘Bronze’ voit Fabien Michal obtenir sa première pole position en LMP3, qui est aussi la première de son équipe à Road to Le Mans.
La course 1 se termine bien trop tôt pour cet équipage, quand Fabien se fait pousser en tête à queue à la sortie de la chicane Daytona, dans les Hunaudières. En revanche – c’est le cas de le dire – la course 2 s’achève sur la troisième marche du podium pour les deux pilotes CD Sport qui pointent maintenant à la 2ème place du championnat, pas très loin de la tête.
Fabien Michal : « Cette pole est ma première en LMP3 la semaine du Centenaire ! Je suis de plus en plus à l’aise et ce qu’a introduit notre directeur technique Jean-Noël Le Gall sur la philosophie de la voiture elle est très intéressant. On a bien travaillé sur le driving, y compris en amont de la course sur le simulateur. En qualification, j’ai fait un premier temps correct qui, je crois, me plaçait en première ligne, puis j’ai effectué un deuxième tour lancé propre, pas encore parfait, mais on peut quand même dire que c’était une belle pendule pour une grande occasion. »
Kirill Smal : « Le circuit est fantastique et courir ici procure des sensations vraiment uniques. Avec un proto LMP3, ça va déjà très vite, alors j’imagine ce qu’on peut ressentir avec une LMP2 ou une Hypercar… Malheureusement, on n’a pas droit à beaucoup de roulage mais il faut faire avec. Cela a rendu la qualification délicate mais je pense que je m’en suis plutôt bien sorti malgré la densité du trafic. Bravo à Fabien pour sa pole position que nous avons transformée en podium dans la course 2. »
Ligier JS P320-Nissan #11, Shahan Sarkissian / Franck Chappard
Les deux pilotes de la #11 étaient d’absolus débutants sur le grand circuit manceau. On sait que Road to Le Mans ne fait guère de cadeaux à ce profil de compétiteur. Le grand nombre de voitures en piste, conjugué à la courte durée des séances libres et aux incessantes neutralisations composent un cocktail d’obstacles bien corsé. Dans la séance qualificative 2 des pilotes « Bronze », entre deux drapeau rouges, Shahan Sarkissian est tout de même parvenu à signer un remarquable 6ème temps. C’est donc dans la course 2 que cet équipage avait le plus de chances de briller et de fait, il a figuré dans le Top 10 jusqu’à huit minutes du damier et ce tête-à-queue de Franck Chappard à la chicane Daytona.
Shahan Sarkissian : « Honnêtement, comme je ne connaissais pas très bien le circuit, j’ai été assez conservateur. Ainsi, j’ai gagné des places en course 1 mais le plus important était de garder la voiture en un seul morceau pour pouvoir profiter de ma belle place de grille de la course 2. »
Franck Chappard : « La qualification est arrivée alors que j’étais toujours en mode découverte du circuit, rookie parmi les habitués. Mais nous avons disposé d’une voiture au top toute la semaine et notre méthode a consisté à ne travailler que sur le driving. Nous étions partis pour un beau résultat vendredi en course 2, mais j’ai perdu la voiture en sortie de chicane. Je ne comprends pas ce qui a pu se passer car j’ai fait exactement comme d’habitude. J’ai pu finir mais sans marquer les points que nous visions. »
Jean-Noël Le Gall, le directeur technique du programme LMP3 2023, cinq ans après sa première pole position au Mans (lors de l’édition 2018 des 24 Heures du Mans en LMP2 avec IDEC Sport et Paul-Loup Chatin), pouvait être satisfait de ses voitures et de ses troupes : « Trois de nos quatre pilotes étaient des néophytes sur le grand circuit. On n’apprend pas aussi facilement Le Mans que les autres tracés, mais ils ont tous réalisé de belles performances. Shahan a réussi un très bon chrono en qualif, un joli départ et deux bons relais, Franck s’est battu dans le top 10 pendant tout son relais vendredi et Kirill a concrétisé le podium à seulement 2 secondes et demi du vainqueur. Merci à Fabien pour nous avoir offert cette pole, qui prouve notre détermination à lutter pour le championnat. »
Un an après la première participation de son équipe aux 24 Heures du Mans, le directeur général de CD Sport Claude Degrémont ne peut que constater que celle-ci reste une référence dans le petit monde des sport-prototypes. « On commence à avoir une grosse expérience de cet évènement et de ce tracé si atypique. Nous venons de décrocher notre troisième podium en LMP3 de l’année dans trois épreuves très différentes, auxquels il faut ajouter une victoire en Endurance Proto Challenge NP02 (Ultimate Cup Series). Nous voulons continuer à faire fructifier cette bonne dynamique. »
Le week-end de la Fête Nationale, une autre manche française de la Michelin Le Mans Cup attend CD Sport sur le circuit Paul Ricard les 14 et 15 juillet.