Dakar Moto Ricky Brabec : « Je sais au fond de moi que je peux faire plus »

Ricky Brabec a inscrit son nom dans les livres d’histoire du Dakar en 2020, en devenant le premier Américain à triompher. Le pilote de 29 ans a également offert à Honda sa première victoire à moto depuis 1989, deux ans avant sa naissance ! De retour en Arabie Saoudite pour le Dakar 2021, Ricky cherche à rejoindre un cercle prestigieux de seulement sept motards qui ont remporté le rallye au moins deux années consécutives : Cyril Neveu, Gaston Rahier, Stéphane Peterhansel, Richard Sainct, Fabrizio Meoni, Cyril Despres et Marc Coma.

Ce fut une aventure folle pour le Californien depuis qu’il a commencé le BMX à l’âge de cinq ans. Encouragé par ses parents, il s’est essayé au motocross mais a trouvé qu’il était plus à l’aise pour les courses dans le désert, en particulier avec le désert de Mojave à sa porte, chez lui à Hesperia. Après avoir signé pour THR Motorsports en 2011, Ricky a décidé de se bouger et de se concentrer vraiment sur sa carrière de pilote -moins faire la fête et s’entraîner plus- et il a rapidement commencé à afficher des résultats impressionnants, avec des victoires aux San Felipe 250, Baja 500 et Baja 1000 rien qu’en 2014. Début 2015, il a reçu un appel de Quinn Cody -le meilleur rookie du Dakar 2011- lui demandant s’il était intéressé par le rallye raid. Pas du genre à craindre un nouveau défi, il s’est rapidement retrouvé à son premier rallye à Abu Dhabi, où une 5ème place très impressionnante l’a conduit à signer avec l’équipe d’usine Honda pour le Dakar 2016. Bien qu’il apprenne encore les ficelles du métier, Ricky a conclu ses débuts sur le Dakar par une honorable 9e place. Depuis lors, avec le soutien des légendes de la course américaines Johnny Campbell et Jimmy Lewis – et plus récemment de Kendall Norman -, il est passé de prometteur à l’un des meilleurs pilotes tout-terrain au monde. Il aurait bien pu célébrer sa première victoire sur le Dakar un an plus tôt en 2019, mais ce bonheur lui a été cruellement refusé à la suite d’une panne moteur lors de l’étape 8, à peine deux jours avant l’arrivée.

Après avoir passé plusieurs mois à se remettre de l’amère déception de cet abandon -son troisième consécutif- Ricky est revenu en force en 2020 et a finalement rassemblé toutes les pièces du puzzle, sur une Honda CRF450 plus fiable, prenant la tête du général avec une nette victoire sur l’étape 3 pour ne plus regarder ensuite en arrière. Il admet que 2020 a été une année étrange. Néanmoins, il a trouvé le temps de gagner à la fois le Rallye Sonora et le Vegas à Reno pour la troisième fois de sa carrière.

« Le rythme des interviews a été insensé. Encore aujourd’hui je donne des interviews et nous sommes presque en décembre haha ! Ça fait du bien, mais comme je le dis à tout le monde, il y a toujours plus, il y a toujours autre chose à faire. Je veux rejoindre les quelques pilotes d’élite à avoir remporté le Dakar coup sur coup. Être le premier Américain à en gagner un est une si belle réussite, mais je sais au fond qu’il y a plus à venir. J’étais prêt pour le Dakar 2020, prêt à reprendre là où je l’avais laissé en 2019. L’étape 2 fut mauvaise, me plaçant assez loin en arrière pour le jour 3. J’étais légèrement en colère, et je savais que je devais mettre la tête dans le guidon et me concentrer à 110%. C’est exactement ce que j’ai fait et cela m’a permis de mener le général. Et à partir de là, l’objectif était juste de terminer et de gérer chaque jour.
« 2020 a été une année horrible mais formidable à la fois. Oui, nous avons gagné le Dakar. C’était une grande victoire, mais en même temps la Covid a frappé et tout a été fermé, donc profiter pleinement de cette victoire est difficile. La confiance est bonne. Honnêtement, je me sens pareil qu’à la même époque l’an passé. Fatigué de l’entraînement, des jeux, des longues journées etc. Donc à partir de là, j’espère seulement être plus fort pour 2021. L’Arabie saoudite était très, très similaire à mon jardin, le désert de Mojave.
« Les vallées, les montagnes, les rivières. Tout était si similaire que je me sentais à l’aise de partir sans stress et je pense que ce déménagement en Arabie a définitivement fait une énorme faveur aux Américains. Gagner est le rêve de tout pilote, et une fois que vous gagnez, vous voulez garder le rêve vivant et travailler plus dur que vous ne l’avez fait pour remporter cette première victoire, pour pouvoir le refaire. »

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