Depuis fin 1972 et l’arrêt de Matra, il n’y a plus d’ équipe ou de constructeur français en Formule 1. Mais dans ses ateliers de Vichy, un homme peaufine son projet. Il a lui-même piloté en en Formule 1 en 1966 et 67 et ses voitures sont devenues des références en GT et en Endurance. Il emmène dans ses bagages quelques anciens de l’épopée Matra, dont Gérard Ducarouge, qui va dessiner cette nouvelle Formule 1 française qui sera elle aussi bleu et blanche et motorisée par le V12 Matra. Guy Ligier a réussi son pari et entame la saison de Formule 1 1976 avec cette magnifique JS5 reconnaissable par son immense prise d’air sur laquelle danse l’emblème du cigarettier français de la SEITA.
Valeur montante du sport automobile français, c’est Jacques Laffite, fraîchement titré champion d’Europe de F2, qui a pour mission de faire débuter la Ligier que l’on voit ici sur le circuit de Kyalami en Afrique du Sud, seconde étape de la saison. L’aventure des bleus est en route, ponctuée de victoires et de luttes aux avant-postes du championnat du Monde de Formule 1, hélas sans couronne. Devenue Prost Grand Prix au milieu des années 90, l’équipe Ligier a cessé d’exister, mais pas sa marque. Décédé en 2015, Guy Ligier avait entre-temps transmis le flambeau à Jacques Nicolet, permettant ainsi à ses voitures d’animer avec succès les pelotons des championnats internationaux d’Endurance, toujours frappées des initiales JS, pour Jo Schlesser, grand ami de Guy, et disparu en course en 1968.
Photo DPPI