Trente ans déjà, Ayrton Senna nous quittait !

Il y a 30 ans jour pour jour, le pilote brésilien trouvait la mort sur le circuit d’Imola (Italie) le 1er mai 1994. Un hommage lui sera rendu aujourd’hui sur les lieux du drame.

Il y a 30 ans, le Grand Prix maudit. A Imola (Italie) le 1er mai 1994, le pilote brésilien Ayrton Senna, triple champion du monde, trouvait la mort, au lendemain de l’accident qui avait déjà coûté la vie à l’Autrichien Roland Ratzenberger. Adulé, Ayrton Senna reste l’idole d’un bon nombre de pilotes actuels, et un hommage lui sera rendu, mercredi 1er mai, sur le circuit Enzo e Dino Ferrari, en présence du patron de la Formule 1, Stefano Domenicali, et des ministres italien et brésilien des Affaires étrangères. Une exposition lui est aussi consacrée au Musée national de l’automobile de Turin (Italie).

« Il était le pilote qui m’a inspiré enfant. Il est encore un héros aujourd’hui et ce sera toujours le cas. » L’hommage envers Ayrton Senna est signé, en 2019, par Lewis Hamilton, septuple champion du monde, et il résume assez bien le sentiment qui anime le paddock. « Être à égalité avec Ayrton est quelque chose d’incroyable », se réjouissait Max Verstappen au moment de son 41ème succès en F1, lors du Grand Prix du Canada en 2023.

Triple champion du monde (1988, 1990 et 1991), 41 victoires, 65 pole positions, le palmarès du Brésilien force toujours autant l’admiration, même si des pilotes ont depuis battu les records établis par le Brésilien. La Formule 1 ne fera étape à Imola que le 18 mai prochain pour le Grand Prix d’Emilie-Romagne, mais la mémoire du pilote brésilien continue d’être honorée lors de chaque évènement sur le circuit italien, comme lors de la deuxième manche du championnat du monde d’endurance, le 21 avril dernier.

Un modèle pour bon nombre de pilotes, et surtout Hamilton
Dans l’enceinte du circuit, la statue le représentant est entourée de nombreux drapeaux brésiliens, mais aussi de pays du monde entier. « Les légendes ne sont jamais oubliées », écrivait Pierre Gasly sur Twitter au moment de dévoiler son casque aux couleurs brésiliennes et à l’effigie du pilote lors du Grand Prix d’Emilie-Romagne en 2020.

Le pilote français n’était pourtant pas né au moment de l’accident fatal à Ayrton Senna, mais il compte le triple champion du monde parmi ses modèles, tout comme Charles Leclerc. « Ayrton est la seule et unique idole que j’ai eue toute ma carrière. Et ce, même si je n’ai malheureusement jamais eu la chance de le voir en vrai, parce que je suis trop jeune. Il a toujours été une énorme inspiration pour moi », assurait le Monégasque de l’écurie Ferrari à la RTBF lors du Grand Prix du Brésil 2023.

Plus vieux, le septuple champion du monde Lewis Hamilton, 39 ans, a connu les heures de gloire du Brésilien, dont il regardait les exploits sur des cassettes vidéos, et a vécu de manière « difficile » l’annonce de sa mort. « Je me souviens avoir dû m’éloigner de mon père, parce qu’il ne voulait jamais que je pleure devant lui », racontait le Britannique à Imola en 2020. « Lorsque je suis arrivé en F1, je voulais être comme Ayrton Senna, je voulais conduire comme lui », confiait-il même dans l’émission Automoto un an plus tôt.

Son souvenir semble impérissable en tant que pilote, mais le Sud-Américain se préoccupait aussi de la pauvreté dans son pays. Désormais, l’Instituto Ayrton Senna, dirigée par sa sœur et sa nièce, s’occupe des enfants démunis. Lewis Hamilton, qui est devenu citoyen d’honneur du Brésil, en est l’un des ambassadeurs.

Et si la mémoire du pilote brésilien reste vive, elle est aussi prise en compte dans toutes les améliorations portées aux Formule 1 depuis sa mort. Le terrible week-end d’Imola « a été un catalyseur de changements », estimait Max Mosley, alors président de la Fédération internationale de l’automobile (FIA) au moment du drame.

Les protections latérales des cockpits des monoplaces ont été surélevées et ne laissent plus voir les épaules des pilotes, le Hans (Hand and Neck Support) a été généralisé pour protéger les vertèbres et les cervicales, des chicanes ont été rajoutées sur certains circuits pour ralentir les voitures, des zones de dégagements ont été agrandies pour sécuriser les sorties de piste des monoplaces, un système de retenue des roues par câble a été rendu obligatoire pour éviter leur envol lors d’un choc, et des barrières de protection absorbant l’énergie cinétique lors des chocs ont été installées.

Depuis l’accident tragique d’Ayrton Senna, un seul pilote a trouvé la mort à la suite d’un accident en piste, le Français Jules Bianchi, après une collision entre sa monoplace et une dépanneuse lors du Grand Prix du Japon en 2014. A la suite de ce décès tragique, le halo de sécurité, sorte d’arceau protégeant la tête des pilotes, a été rendu obligatoire dès 2015.

Hortense Leblanc – France TV Sports,

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