IndyCar: Simon Pagenaud a conquis l’Amérique

Simon Pagenaud © DR

Vainqueur des 500 miles d’Indianapolis ce dimanche, le Français Simon Pagenaud est entré dans l’histoire du sport automobile en réalisant un exploit que l’on n’avait plus vu depuis 1914, année de la victoire de René Thomas sur l’anneau.

Un succès que le Charentais a notamment construit au fil de ses années passées outre-Atlantique.

 

Le Christophe Colomb du sport automobile, c’est lui. À 35 ans, Simon Pagenaud a définitivement conquis l’Amérique dimanche soir, en enlevant la 103ème édition des 500 miles d’Indianapolis, l’une des trois courses les plus prestigieuses au monde avec le Grand Prix de Monaco et les 24 Heures du Mans. Le coup de fil pour le moins inattendu de Donald Trump au pilote de l’écurie Penske après sa victoire suffit à rendre compte de l’importance et du prestige de cette course pour les Américains.

Et le principal intéressé en avait bien conscience, quelques instants après avoir soulevé son 11e trophée en catégorie IndyCar Series : « C’est un rêve devenu réalité, le travail d’une vie ! Je ne pensais pas y arriver mais j’ai certainement tout fait pour » a reconnu Pagenaud, heureux comme un gamin qui aurait remporté sa première course de karting. Oui, le Français peut savourer, car il sait d’où il vient. Et la route n’a pas été simple jusqu’à ce succès historique. Du championnat de World Series by Renault aux paddocks de l’Indy Car, le natif de Poitiers a gravi les échelons un à un, et ne doit sa réussite qu’à lui-même. Voilà 13 ans qu’il a quitté l’Hexagone pour l’Amérique, un choix qui s’avère aujourd’hui payant, et qui lui offre une place à part dans l’histoire.

De la Formule Atlantic à l’Indy
Longtemps privé de succès en Europe, Pagenaud a su saisir l’opportunité au bon moment, lorsqu’il décide de rejoindre le championnat de Formule Atlantic en 2006, avant de signer pour Team Australia en Champ Car (championnat absorbé par l’Indy Car en 2008) un an plus tard. Mais la faillite de l’écurie australienne conjuguée à la fusion de l’Indy et du Champ ont raison des ambitions du Charentais, contraint de s’orienter vers l’endurance, au sein de l’American Le Mans Series.

Bien décidé à faire son trou outre-Atlantique, le pilote français met alors tous les ingrédients de son côté pour réussir dans cette catégorie, ne manquant pas de faire quelques apparitions lors des 24H du Mans, où il a terminé deuxième avec Peugeot en 2011. Propulsé par son titre de champion acquis en 2010 avec l’écurie Patron Highcroft Racing, il s’ouvre finalement les portes de l’Indy en 2012, lors qu’il signe un contrat avec Sam Schmidt Motorsports pour l’intégralité de la saison. Le début d’une deuxième carrière pour celui qui rêve alors de gloire sportive.

Très en vue lors de ses premières courses, Simon Pagenaud conclut son baptême en Indy à la 5e place du championnat, élu meilleure rookie de la saison, et ne tarde pas à décrocher sa première victoire, à Détroit, lors de la saison 2013. Sa maîtrise de la vitesse et ses qualités de pilotage ne font alors plus aucun doute pour personne. S’en suit une succession logique de victoires et de podiums pour le Français, qui lui permettent de signer chez Team Penske en 2015, l’écurie qui le propulsera définitivement dans la cour des grands.

Aucun doublé pole-victoire depuis 10 ans
Lors de ses deux premières saisons avec la firme américaine, Pagenaud s’offre 6 succès de prestige. Il devient l’une des figures de l’IndyCar, et surtout l’un des favoris pour le titre de champion, qu’il manque de peu en 2017 (2e). Mais la saison 2018 est beaucoup plus compliquée pour le natif de Poitiers, qui ne signe aucun succès et s’enfonce dans une spirale négative. Sa force de caractère lui permet de rebondir un an plus tard. Après un an et demi sans victoire, il se distingue à nouveau lors du Grand Prix d’Indianapolis 2019, sur le circuit routier, et s’adjuge son troisième succès dans cette épreuve.

Une victoire en forme de sursaut qui en appelle forcément d’autres, car le pilote n’est pas rassasié. La suite ? Tout le monde la connaît. Le Français décroche une pole position surprise et historique sur les 500 miles d’Indianapolis et se positionne comme un outsider des plus sérieux à la victoire finale, qu’il décroche finalement une semaine plus tard. Au terme d’une course parfaitement maîtrisée et après un duel intense face à Alexander Rossi, Pagenaud peut lâcher la pression. Il vient d’entrer dans l’histoire du sport français, et par la même, de conquérir l’Amérique.

Emilien Diaz – France TV,

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