Le Dakar c’est fini ! Après 12 étapes intenses, un total suspense que ce soit à moto ou en auto, la 46ème édition a donné son verdict. De grands champions Ricky Brabec sur Honda à moto et Carlos Sainz et Lucas Cruz sur Audi en auto.
Des vainqueurs de catégories aussi, de quoi charger le palmarès 2024 de ce Dakar d’une grande difficulté.
Ricky Brabec : « La course s’est jouée jusqu’à la fin »
Ricky Brabec savoure ce qui sera sa 2ème victoire sur le podium de Yanbu après celle de 2020. Une saveur particulière puisque l’Américain n’a pas pu profiter d’une avance rassurante comme la première fois, chassé cette année par Ross Branch jusqu’à la fin de la course.
« Une victoire, c’est une belle façon de commencer l’année. Cela n’a pas été facile, la course a été serrée. J’ai été soutenu par mon équipe face à Ross, mais la course s’est jouée jusqu’à la fin. La sensation est différente que pour ma première victoire. En 2020 j’avais une avance plus confortable, là moi et Ross sommes restés durant trois jours à quelques secondes, c’était serré. Entre la première et la troisième place il y a quelque chose comme onze minutes, dix minutes en rallye ce n’est pas grand-chose. La différence ? J’ai eu deux bonnes journées où j’ai réussi à attaquer, mais l’étape 11 a été celle de tous les dangers pour moi car je savais que Ross partait derrière moi, il m’a rattrapé après dix-huit minutes, cela a été dur pour moi, mais je suis resté concentré et j’ai réussi à franchir la ligne d’arrivée sans perdre trop de temps. Je suis content pour nous tous, on a fait un super travail durant deux semaines. Le numéro 9 ? Je pense qu’il va devenir mon numéro définitif. »
Ross Branch : « Le rallye le plus dur que j’ai disputé »
Deuxième du général, Ross Branch signe le premier podium de la marque Hero sur le Dakar, sa meilleure performance personnelle.
« Je me sens sur le toit du monde. C’est probablement le rallye le plus dur que j’ai disputé. Surtout parce que Ricky a réalisé une superbe course. Il y a quelques jours il a réussi à faire la différence, mais c’est incroyable d’avoir bataillé comme ça, c’est bon d’être ici, je suis heureux pour l’équipe qui mérite ce résultat, c’est formidable pour une équipe aussi jeune. C’était leur but et je suis chanceux d’avoir profité de tout leur travail. On va rentrer et continuer à développer la moto, mais je suis très content pour eux. Je sais que personnellement j’ai péché dans les herbes à chameaux, spécialement ces derniers jours, je dois rentrer à la maison et travailler sur ce point, c’est juste moi qui ai ce travail à faire. Ricky a été bon tous les jours, il mérite cette victoire, il a été meilleur que moi, mais j’ai douze mois pour me préparer et revenir meilleur l’année prochaine. »
Adrien Van Beveren : « Un pas de plus vers le rêve »
Adrien Van Beveren accroche enfin le premier podium de sa carrière sur le Dakar après deux résultats au pied des places d’honneur.
« C’est un peu une délivrance. Je vis pour ça. Je m’entraine physiquement, je roule pour ça, pour tous les jours m’améliorer. Le podium, c’est particulièrement savoureux pour moi après les années précédentes, les accidents, parfois les échecs qui m’ont empêché de monter dessus. Enfin pouvoir monter sur le podium c’est énorme, c’est un pas de plus vers le rêve, cela me donne envie, me montre que le travail peut payer, que tous ces efforts sont enfin récompensés. J’ai été en mesure de gagner, ce n’est pas une troisième place offerte, je me suis battu, je suis allé la chercher jusqu’au dernier moment. La Honda me donne beaucoup de confiance, je suis capable de rouler sur tous les types de terrain. Hier j’étais en bagarre avec 
Ross dans une spéciale où il n’y avait que de la caillasse donc vraiment je suis fier de mon travail, fier de moi. J’ai peut-être gagné trop d’étapes, les deux autres pilotes ont su rester en retrait pour partir derrière et gagner plus de temps. Je suis souvent parti devant eux, j’ai parfois fait la différence en navigation en ne me perdant pas, mais si on regarde le global je suis parti plus souvent devant. Mais cela fait partie de la course, ce n’est pas une excuse, c’est une explication. Je pense que je ferais différemment si on reprenait le départ de ce Dakar 2024. Parfois je serais moins devant pour partir plus derrière le lendemain. Mais c’est super difficile à contrôler, on donne le meilleur à chaque instant et je pense que c’est un peu une spirale. Au global je suis super content du niveau que j’ai pu exprimer sur la course. Être bon à l’entrainement, beaucoup y arrive, mais le réaliser en course c’est une autre histoire. Ce podium restera marqué, mais c’est surtout un Dakar où je me suis battu pour la victoire. »
Harith Noah (R2) : « Je n’avais aucune attente en arrivant »
Impressionnant dans la deuxième semaine de course, le pilote Sherco a été le plus rapide des Rally 2 et devient le premier Indien à s’imposer dans une catégorie du Dakar.
« Je suis là et très heureux d’avoir fini. C’est super d’avoir gagné la catégorie Rally 2 mais je n’étais pas sûr jusqu’au bout. Je n’avais aucune attente en arrivant, je voulais juste piloter ma moto sans trop regarder les résultats. J’ai commencé à être très surpris de mon niveau pendant l’étape 10, quand j’ai fait le 5e temps de la spéciale. Je ne sais pas ce qui s’est passé pendant cette semaine, je me sentais bien et la moto a marché parfaitement. J’espère que ma victoire va convaincre de nombreux jeunes de se mettre au rallye. Je ne m’imaginais pas quand j’étais gamin que je viendrais sur le Dakar, que je terminerais d’abord 20e, et maintenant 11ème. »
Tobias Ebster (R2) : « Original by Motul, dans le Top 20 du général, c’est incroyable »
Le neveu de Kinigadner remporte la catégorie Original by Motul pour sa première participation sur le Dakar.
« Quand je repense à tous les sacrifices que j’ai fait ces dernières années et que je me retrouve ici à remporter le classement Original by Motul, dans le Top 20 du général, c’est incroyable. Je me suis fait des amis ces dernières semaines, certains sont partis, cela a été si dur, mais j’aime ça. Merci à tous ceux qui m’ont aidé comme KTM et Red Bull. La victoire chez les malles motos et le Top 20 pour la première participation, personne ne l’avait encore faire, c’est génial. Je suis rentré dans le Top 10 du général à l’étape 5, j’ai remporté une journée en Rally 2, c’est ce que j’espérais mais ça a été tellement dur. Il y a trois mois je me faisais opéré de l’épaule, il y a deux mois c’était le poignet et tout le monde pensait que c’était fini pour le Dakar, mais j’ai continué à me battre. Je veux rendre hommage à toute la catégorie Original by Motul, c’est définitivement ça le Dakar. La prochaine étape ? Je ne sais pas. »
Manuel Andujar (Quad) : « Le Dakar le plus dur et le plus disputé »
Manuel Andujar renoue avec la victoire après deux années où il n’a pas vu l’arrivée.
« Cela fait deux ans que je quitte le Dakar avant l’arrivée, sur casse moteur l’an dernier et sur chute l’année d’avant. C’est le Dakar le plus dur et le plus disputé que j’ai réalisé, c’est une libération. »
Carlos Sainz : « Heureux de gagner, particulièrement avec cette voiture spéciale «
Vainqueur de son 4ème Dakar, le premier pour Audi, Carlos Sainz rejoint Ari Vatanen au classement des pilotes les plus capés de l’histoire de la course. Al Attiyah et ses 5 victoires, Peterhansel et ses 8 trophées autos restent devant lui.
« Je suis très heureux, comme vous pouvez l’imaginer. De gagner, mais particulièrement avec cette voiture spéciale qui a été si compliquée à mettre au point pour arriver à gagner, pour une quatrième marque différente, avec tant de gens qui n’y croyait plus et pour la dernière tentative de la marque. Cela signifie que lorsque vous travaillez beaucoup, que vous croyez en vous, que vous êtes entouré d’une bonne équipe, cela paye. Si je suis ici à mon âge, toujours à ce niveau, c’est que j’ai beaucoup travaillé en amont et toujours cru en moi, cela n’est pas arrivé comme ça. Je vais savourer cette victoire et réfléchir dans les prochaines semaine aux suite à donner à ma carrière. »
Guillaume De Mevius : « Magique de finir entre Sainz et Loeb »
2ème du général pour sa première participation, Guillaume de Mevius fait une entrée remarquée en Ultimate. Une petite revanche pour celui qui n’a pas été sélectionné par Toyota Gazoo Racing.
« C’est magique pour mon premier Dakar en Ultimate de finir entre Sainz et Loeb. En T3 on se battait déjà pour la victoire, on ne connaissait pas le gap entre les deux catégories mais cela s’est bien passé, on a été constant tout le long, pas beaucoup de crevaisons. Le podium, j’en rêvais, mais je savais qu’il fallait être réaliste. Lorsque l’on est resté plusieurs jours en 4ème position on savait qu’il pouvait se passer quelque chose devant, que la 11 allait être hyper dur et qu’il fallait que l’on fasse quelque chose dedans. On est présent en last minute. On a fait le Maroc en espérant décrocher une place dans une équipe officielle, on ne l’a pas eu. C’est grâce à l’aide de Guerlain Chicherit et d’Overdrive Racing, que je remercie, qu’on est ici et que l’on a réussi à montrer que l’on en valait la peine. »
Sébastien Loeb : « On ne s’en sort pas si mal. »
Cinquième podium en huit participations pour Sébastien Loeb sur le Dakar. Malheureusement, cette fois encore le pilote BRX n’aura pu accrocher la victoire. Vainqueur de la dernière étape, son cinquième succès sur cette édition 2024, Loeb doit encore se contenter d’une troisième place au classement général. Un résultat toutefois positif quand on sait que le Français a failli abandonner entre Alula et Yanbu.
« On fait une dernière belle spéciale avec un podium à la fin. On a attaqué surtout pour ne pas se faire bouffer par Guerlain car je savais qu’il partait motivé. On ne s’en sort pas si mal quand on sait qu’hier, on était assis sur un caillou en attendant notre camion… On sait où il faut travailler, on a une fragilité au niveau des crevaisons avec des échappements qui chauffent trop les roues arrières. Ça sera modifié l’an prochain. On a une voiture top quand on reste dans la limite mais quand on se fait surprendre, on peut vite avoir des problèmes… Cette année ma mission sera de développer la nouveau voiture pour Dacia… »
Xavier de Soultrait : « On a gagné à la loyale »
Xavier de Soultrait remporte la catégorie SSV pour son deuxième Dakar sur quatre roues aux couleurs de Sébastien Loeb Racing Polaris.
« Je ne suis pas passé loin de la gagne à moto en 2021 quand je me suis cassé la colonne vertébrale. C’était dur de gérer ça avec mes enfants en bas âges. La question s’est posée de repartir ou de tout arrêter. Je suis super content d’avoir trouvé Martin, Polaris, Loeb Racing. On a eu une demie heure d’avance, on s’est fait attaquer par des gens pas très classe, on a gardé la tête haute. On n’a pas craqué, on a gagné à la loyale, on peut être fier de nous. Je pense que l’on représente bien l’image de Polaris, on la joue fair et gagner comme ça c’est vraiment cool. »
Cristina Gutierrez : « J’ai continué d’attaquer jusqu’au bout »
Partie avec 25 minute de retard sur Mitch Guthrie ce matin, la pilote espagnole profite des problèmes mécaniques de l’Américain pour s’imposer dans la catégorie Challenger. Elle devient la première femme victorieuse d’un titre sur le Dakar depuis Jutta Kleinschmidt.
« J’ai toujours voulu me bagarrer jusqu’à la fin. Je savais que 25 minutes c’était beaucoup, mais on ne sait jamais ce qui peut se passer alors j’ai continué d’attaquer jusqu’au bout. Cela fait parie de mes valeurs de ne jamais baisser les bras. C’est la plus belle façon de finir ma carrière en Challenger ».
Martin Macik : « Cette victoire, c’est celle de toute une équipe. »
Devancé par ses adversaires sur les premières étapes du rallye, Martin Macik a pris la main sur le Dakar 2024 durant les deux journées que les concurrents ont dû passer dans les dunes de l’Empty Quarter. Janus Van Kasteren et Alex Loprais s’y retrouvant en difficulté, le Tchèque a pris la tête du classement général et il ne l’a plus quittée. Aux commandes de son fidèle Iveco surnommé affectueusement ‘Cenda’, préparé par l’atelier familial MM Technology co-fondé avec son père, Martin Senior, Macik a résisté à la pression grâce au soutien de son copilote Frantisek Tomasek et de son mécanicien David Svanda pour empocher sa première victoire sur le plus célèbre des rallye-raids.
« Beaucoup d’émotion aujourd’hui… 23 ans à rêver du Dakar, 12 ans à le disputer pour enfin décrocher cette première victoire… Ce succès, c’est celui de toute une équipe et de MM Technology. Tout le monde a fait un travail fantastique. Le Camion a été impeccable, on quand tu n’as pas de problème technique, ce n’est que du plaisir… La victoire, on a commencé à y penser dans la 48h00 Chrono… »