Promis à une belle performance, Ronan Chabot et Gilles Pillot ont vu leurs efforts mal récompensés. La mécanique en a décidé autrement… 42ème de l’étape, les voici 21ème au général à la veille de l’arrivée.
Yanbu, 300 000 habitants. Changement de décor. Retour à la civilisation, sans transition. Un bivouac urbain, ceint de palmiers, au pied de la Mer Rouge. Une invitation à la baignade – cependant interdite ! – après une journée comme seul le Dakar peut en réserver. 420 km pavés de mauvaises intentions. Ascenseur émotionnel en surcharge…
« C’était dur comme on l’aime, hyper varié, avec des paysages très changeants », détaille Ronan Chabot. « Nous avons fait 389 kilomètres sans soucis, quand le triangle a cassé sans prévenir, sur du roulant. Il avait dû bien travailler avant ! Dommage ! On casse deux fois sur ce rallye, au même endroit, à l’avant droit. »
D’autant plus dommage que le Toyota aux couleurs RCM était en lice pour une place dans les quinze premiers du jour. « Jusque-là, on avait fait le taf, protégé l’auto, avec une seule crevaison. Nous étions dans le bon wagon, sur un bon rythme pour faire dans les treize premiers. Bon, avec des si, on refait le rallye ! Ça ne change rien, ça fait partie du jeu. »
Débute alors une belle partie de mécanique. Un numéro de soliste de Gilles Pillot. « Il fallait que ça arrive en fin de spéciale… On était déjà épuisé. Il faut soulever l’auto, avec des roues qui pèsent une tonne. On a réparé avec le triangle de secours, sans l’aide du camion d’assistance. Gilles l’a changé tout seul, je lui ai juste transmis les outils ! » Une cinquantaine de minutes au chevet du train avant blessé, dans la poussière. Efforts récompensés par la satisfaction de ramener l’auto à l’arrivée. 42ème du jour, Ronan Chabot et Gilles Pillot concèdent une place au général. Un moindre mal… « C’est un sacré Dakar, il suffit de voir l’état des autos… et des équipages ! Sportivement, humainement, c’est une bonne journée. Après, ça reste un sport mécanique…»
Demain, clap de fin. Douzième et dernière étape de 175 kilomètres. Une boucle finale autour de Yanbu. Quand on vous dit que ce n’est jamais terminé…