Dakar Philippe Boutron : « Dans la vie, il faut savoir regarder devant »

Dans l’Hexagone, Philippe Boutron est un homme pressé. Dans son emploi du temps classique, il se partage entre ses activités professionnelles dans la grande distribution et la présidence du club de football d’Orléans, pensionnaire de National. Mais comme l’hyperactivité ne l’effraie pas, il consacre une bonne partie du temps qui lui reste à une virée très spéciale dans le désert, et ceci avec très peu d’interruptions depuis sa découverte du Dakar en 2007. Le Parisien a donc commencé en Afrique, avant de rendre à six reprises en Amérique Latine puis de goûter à l’Arabie Saoudite. Avec l’expérience, il sait que les aléas mécaniques peuvent mettre un terme à l’aventure jusque dans les derniers kilomètres.

En 2018, Philippe avait dû abandonner à seulement 30 km de l’arrivée. Depuis, l’homme d’affaires a bouclé trois rallyes sans encombres, avec une progression dans le classement qui satisfait son appétit de compétiteur (33ème en 2021). Mais à l’avant-veille du Dakar 2022 qui devait être son 10ème, la joyeuse routine de janvier a été anéantie par l’explosion de son véhicule l’assistance, à bord duquel il circulait dans Jeddah. Sérieusement blessé, Boutron a dû être opéré à plusieurs reprises mais après une longue convalescence, il entrevoit le bout du tunnel depuis l’été dernier. Précisément dans le timing pour faire son retour sur l’édition 2024.

« Ce qui m’est arrivé en décembre 2021, c’est la fatalité » révèle Philippe Boutron. « Cela aurait pu tomber sur d’autres, c’est tombé sur moi… la faute à pas de chance. Dans la vie, il faut savoir regarder devant. J’ai été très bien soigné par un chirurgien remarquable et je peux à nouveau marcher aujourd’hui. Je boîte encore, c’est surtout ma jambe gauche qui est meurtrie. Je n’ai pas retrouvé la vélocité que j’avais auparavant mais j’arrive à conduire donc c’est le principal. »

« Le sport auto est un rêve de gosse qui a commencé par le rallye du Maroc. J’ai ensuite pris le départ de mon premier Dakar en 2009 avec un pilote chinois ! » raconte Franck Maldonado. « On s’était fait des fiches en carton que je lui montrais pour aller à droite, à gauche, ralentir… C’était surtout de la gestuelle. On ne roulait pas dans les premiers, donc la trace au sol était faite. Mon meilleur souvenir reste cette première fois où on passe la ligne d’arrivée. Les galères, ça reste des galères et on se demande ce qu’on fait là quand on y est. Mais dès qu’on passe la ligne d’arrivée, on ne se pose qu’une seule question : quand est-ce qu’on revient ? »

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