Steven Palette : Qui va à Misano, va sano…

Le GT World Challenge Europe est un championnat majeur dans le domaine des courses pour voitures de Grand Tourisme. Il se compose d’épreuves d’endurance et de sprint sur des circuits ultra prestigieux et le niveau des concurrents est forcément professionnel quelle que soit la catégorie dans laquelle ils sont engagés… aussi le moindre grain de sable dans la mécanique ou erreur humaine a des conséquences immédiates sur le classement. Quinze jours après son parcours impeccable aux 24 Heures de Spa, la Porsche #44 de Steven Palette et de son coéquipier d’un week-end Marco Cassarà s’est montrée à son avantage en piste, mais deux incidents dans les stands l’ont privée d’un résultat probant.

« Avant toute chose, je voudrais adresser une pensée amicale à Stéphane. » Steven Palette devait en effet partager le volant de la Porsche CLRT avec Stéphane Denoual pour les trois manches de sprint au programme de la saison. Mais celui-ci n’a pu se rendre à Misano et en attendant de le retrouver à Hockenheim à la rentrée, l’équipe s’est mise en quête d’une solution pour marquer des points sur le circuit italien. Un accord a pu être trouvé en dernière minute avec le transalpin Marco Cassarà, un pilote âgé de 44 ans possédant une vaste expérience de la Porsche Carrera Cup Italia. Il s’est déjà essayé à la catégorie GT3, notamment en début de saison lors de la manche du GT World Challenge Europe Endurance à Monza, où il était monté sur le podium Pro-Am.

Marco arrive de Rome le jeudi soir, veille des essais libres. Il est accueilli par Steven qui lui présente le team et la voiture. « Je me suis occupé de sa prise en main de la 911, des procédures, du driving. On partait de plus loin que les autres qui avaient roulé jeudi en essais privés. Au moment de s’élancer pour les essais libres, nous étions prêts mais sans roulage à Misano et avec zéro km dans la voiture pour Marco. »

Les deux séances du vendredi permettent donc de progresser sur tous les plans. Si l’optimisme n’est pas débordant, car il est à ce stade difficile de se situer par rapport aux autres équipages engagés en ‘Bronze Cup’ (duos comportant un pilote Bronze), la sérénité est de mise au sein du team. Lors de sa séance d’essais qualificatifs, Steven rencontre sur sa route un survirage pénalisant dans les virages lents, c’est-à-dire un train arrière un peu trop vif. 11e de sa catégorie au départ de la course 1, il effectue une remontée prometteuse, hélas annihilée par un pitstop rédhibitoire. « Marco s’est loupé sur la procédure de redémarrage de la Porsche, il a appuyé sur le mauvais bouton et nous avons perdu de longues secondes. Dommage, mais ça peut arriver aux meilleurs ! » Steven pense peut-être à la mésaventure de Lewis Hamilton au Grand Prix d’Azerbaïdjan 2021, quand il avait déréglé ses freins par inadvertance, alors que la victoire lui tendait les bras.

Malheureusement, la chance de réaliser un bon résultat lors de la course 2 dominicale sera à nouveau hypothéquée dans les stands… avant de s’éteindre sur un problème technique en vue de l’arrivée. « La voiture de sécurité a neutralisé la course juste avant la fenêtre des changements de pilote (qui s’ouvre à 35 minutes de l’arrivée Ndlr). A la relance, la plupart des voitures se sont engouffrées dans les stands, ce qui a créé une belle cohue. Marco n’a pas pu se garer correctement car nos voisins de stand étaient tous deux en train de ravitailler. Nous avons perdu une petite dizaine de secondes, que j’ai essayé de rattraper pendant mon relais. Avec le retard pris pendant le pitstop, je me suis retrouvé derrière des voitures que Marco avait dépassées… L’une d’elle m’a touché plusieurs fois alors que je la doublais, ce qui a entrainé une vibration au niveau du fond plat. Puis, la commande de boite a fait de siennes. Je ne pouvais plus rétrograder. Il a fallu se résoudre à abandonner à cinq tours du but. »

Che calore ! En plus de ces péripéties, les membres du team CLRT ont – comme les autres acteurs du sport auto présents sur le Misano World Circuit Marco Simoncelli – beaucoup souffert de la chaleur pendant le week-end de notre Fête Nationale. Mais l’endroit ne manque pas d’attraits, sans même parler des plages de l’Adriatique toutes proches ! « J’aime bien ce tracé que l’on peut qualifier de complet, avec des opportunités de dépassement, des portions lentes et rapides. Le plaisir ressenti au volant de la Porsche fait partie des aspects positifs du week-end, avec le travail de l’équipe sur les set-ups et la performance globale de la voiture, qui aurait dû nous permettre de nous battre pour le Top 5… avec moins d’imprévus lors des pitstops. »

Retour vers l’endurance du 28 au 30 juillet sur le Nürburgring avec Clément Mateu et Fred Makowiecki aux côtés de Steven pour trois heures de course !

Romane Didier,

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