Des 24 Heures du Mans fortes en émotions jusqu’à l’arrivée pour Steven Palette !

L’objectif que s’étaient fixés Steven Palette, ses coéquipiers Michael Jensen et Christophe Cresp et leur team CD Sport a été atteint : la Ligier JS P217 flanquée du numéro 27 a passé la ligne d’arrivée des 24 Heures du Mans dimanche 12 juin peu après 16 heures. Pendant plus d’une semaine, Steven a accumulé les émotions, des plus joyeuses aux plus angoissantes. Une chose est sûre, cette première expérience restera à jamais gravée dans la mémoire du berrichon volant, qui rêve maintenant d’un abonnement de longue durée au double tour d’horloge sarthois.

Les données étaient claires dès le départ : la performance n’était pas la priorité et l’équipe CD Sport avait choisi – à l’opposé des 26 autres engagés de la catégorie LMP2 – la Ligier pour sa fiabilité. Après des séances d’essais libres qui permettent à chacun de prendre ses marques, Steven qualifie le proto français revêtu de sa superbe livrée rouge pailleté à parements jaunes à la 28ème place. Il se charge du départ et entame un premier triple relais. La course bat son plein quand l’équipage retient une première fois son souffle : Christophe Cresp sent la roue avant gauche se desserrer alors qu’il aborde le virage à droite du Karting ! La Ligier en perdition s’arrête à quelques centimètres du mur. Un peu plus tard, Steven manque de sortir lui aussi de la piste à la suite d’une crevaison. Il parvient à redresser la situation mais quelques kilomètres plus tard, la même roue avant gauche choisit la liberté. Les deux incidents n’ont pas eu pour origine un simple problème de fixation de roue, sans quoi ils seraient intervenus en début de relais. Une intervention lourde d’une heure environ est entreprise. Plus rien ne troublera la marche de la Ligier vers l’arrivée de la 90ème édition de la légendaire course d’endurance automobile.

Steven nous relate les plus exceptionnels moments d’émotion qu’il a pu vivre tout au long de ce week-end dans le chef-lieu de la Sarthe.
La Grande Parade des Pilotes : « j’ai été bluffé par cet événement qui, le vendredi soir, veille du départ, voit les 62 équipages installés dans un cabriolet serpenter dans les rues du centre-ville du Mans, de la place des Jacobins à la place du Jet d’eau devant la cathédrale. Il y avait une ambiance folle, des gens criaient ‘va-z-y Steven !’ ou ‘bonne course !’ Les Sarthois communient vraiment avec leur épreuve et ses acteurs. J’ai signé des centaines d’autographes, y compris sur des supports improbables. »

Le départ : « d’habitude avant un départ je me mets dans ma bulle, car je suis là pour gagner et aller le plus vite possible. Mais cette fois j’ai fait abstraction de cela pour profiter de l’ambiance unique d’un départ aux 24 Heures du Mans devant des tribunes pleines à craquer. Je voulais être sûr de garder ces images dans ma mémoire. J’ai pris le temps de regarder tout autour de moi avant de monter dans la voiture. Je garderai aussi le souvenir de la patrouille de France passant au-dessus de la ligne droite des stands, j’ai vu les huit avions depuis le cockpit de la voiture. Puis tout s’est enclenché, le démarrage des moteurs, le tour de formation et le départ proprement dit. J’étais serein car compte-tenu de notre objectif, je n’avais pas à prendre de risque. Il a quand même fallu éviter un accrochage qui a eu lieu devant moi dès le premier virage ! »

Les relais : « je garderai aussi le souvenir de chaque run. Le premier triple relais, puis celui de la tombée du jour, avec le soleil en pleine poire à 270 km/h. Une lumière dingue, on distinguait le point de braquage au dernier moment. Le run de nuit, toujours un moment à part, qui plus est marqué par la crevaison dans le droite à fond de la courbe Dunlop et la perte de la roue à Mulsanne. Je suis rentré au ralenti sur trois pneus et un disque de frein, en priant que personne ne vienne me heurter. On a réussi à surmonter le problème en changeant le demi-train avant gauche complet. Ensuite, il y a eu le run du matin et le run de l’après-midi, le dernier, au cours duquel j’ai remarqué que les conditions étaient particulièrement favorables. Il faisait chaud, la piste était gommée et offrait un grip important. Avec la Ligier, nous avions un petit déficit en Vmax par rapport aux Oreca mais je me rendais compte que je pouvais signer un bon chrono sans prendre de risques inconsidérés. On m’avait monté des pneus neufs à mon dernier arrêt, il ne restait plus qu’à attendre que la piste soit dégagée, elle l’a été dans mon tout dernier tour et j’ai fait 3’36 »478, notre meilleur chrono depuis le départ, juste avant de passer le volant à Christophe qui a passé la ligne… Merci à toute l’équipe CD Sport pour le travail fabuleux accompli depuis l’annonce de notre participation. Merci également à mes partenaires, venus en masse au Mans pour partager avec moi ce week-end qui représentait une sorte d’aboutissement et de récompense pour les efforts fournis depuis l’époque des courses de Peugeot 206 ! »

Au bout de cet effort d’équipe, la 49ème place au général, la 25ème en LMP2 et la joie indescriptible et partagée d’être venu à bout de cette course à nulle autre pareille. Et maintenant ? Steven va retrouver les courses de la Ligier JS Cup avec ses amis de l’équipe LADC Motorsport, ses missions de team-manager avec CLRT et VSF Sports – Amplitude Automobile et les journées de coaching. Il manque toujours à la saison de Steven le programme international que son talent mérite, alors avis aux amateurs !

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