Circuit des Remparts 2022 : L’affiche par Dingo !

Depuis plus de quarante ans, Dingo met de la folie dans la création visuelle auto et moto. Des centaines de couvertures de magazines, des dizaines de campagnes publicitaires photos et vidéos et, désormais, une affiche : celle des Remparts 2022 (16, 17, 18 septembre) ! Interview.

Dingo, tous les constructeurs autos et motos vous veulent pour créer leurs campagnes publicitaires photos ou vidéos, votre signature est un gage de succès et, malgré votre agenda de ministre, vous avez trouvé le temps de réaliser l’affiche du Circuit des Remparts 2022. C’est quoi l’histoire ?! Angoulême est quand même loin de votre quotidien !
Dingo : « Angoulême est plus proche de moi que vous le croyez ! Jean-Marc Laffont, le président des Remparts, a lâché un jour lors d’une réunion de l’association des Remparts « qu’est-ce que ce serait bien si Dingo acceptait de faire un jour notre affiche… ». Autour de la table, il y avait l’un des vice-présidents des Remparts, mon vieux copain François Granet. François m’a appelé instantanément : j’ai immédiatement dit oui !

– Saviez-vous alors ce qu’était le Circuit des Remparts ?
Dingo : Bien sûr ! Quand vous aimez la voiture, vous connaissez le Circuit des Remparts. Et puis j’étais venu au milieu des Années 80 : je remontais vers Paris après plusieurs jours de prises de vues à Bordeaux, on était le dimanche des courses. Moi qui fais rarement de pause, je me suis arrêté pour passer la journée au bord du circuit. Un bonheur, la parenthèse enchantée ! J’ai découvert ce qui fait les belles histoires : un public sincère et généreux, des voitures dans tous les sens, une ville magnifique. Le circuit des Remparts est un joyau. Je ne connais pas beaucoup d’autres endroit comme celui-ci dans le monde. Préservez-le !

– Comment avez-vous réalisé l’affiche 2022 ?
Dingo : Cette image est très fantasque, mais elle est le fruit d’un long processus, très ordonné, très technique. J’ai d’abord échangé avec les membres de l’organisation des Remparts pour ressentir ce que l’on attendait de moi. Puis, comme toujours, une fois cette compréhension acquise, j’ai laissé monter l’inspiration en moi. J’y ai collé mes propres envies. Ensuite, j’ai présenté le résultat que j’envisageais et, quand nous sommes tombés d’accord, je suis venu shooter. En une journée, tout était dans la boîte. L’association et tous les bénévoles mobilisés, mais aussi la Mairie et ses services, ont été incroyables. Il est rare de travailler dans une ambiance aussi détendue et efficace. Dès que je suggérais quelque chose -et il m’arrive d’avoir des demandes assez inattendues…- c’était « oui, bien sûr, on s’en occupe ». Après, j’ai procédé à un long travail de post-production. L’affiche est le résultat de l’assemblage de plus de soixante-dix plans différents, de retouches, de travail sur les couleurs, les lumières, les contrastes.

– Faites-vous souvent des affiches ?
Dingo : En bientôt quarante-quatre ans d’activités comme photographe professionnel (j’ai vendu ma première photo en février 1978, à Michel Guégan pour Autoverte), j’ai réalisé plus de 900 couvertures de magazines et mes images ont souvent été réutilisées pour faire des affiches. Mais j’ai très rarement spécifiquement réalisé des affiches -il faudrait que je cherche dans mes archives, mais je n’en ai pas de souvenir précis.

– Quelle est la place de l’automobile ancienne dans votre imaginaire et dans votre quotidien d’artiste ?
Dingo : Mon imaginaire et mon réel, qui ont de nombreuses « zones de frottement », se sourcent bien sûr dans mon enfance, sur le tissu des sièges de l’ID de mon père. Mais loin de l’univers Citroën, je suis devenu fou d’Américaines dans lesquelles j’ai beaucoup roulé. Les motos aussi ont très tôt été un grand sujet de passion. Mais ma plus forte rencontre avec une « vraie ancienne » date de la fin des Années 70. J’avais rendez-vous avec un collectionneur pour un sujet en Bugatti 35. Une fois les images terminées, j’en ai pris le volant quelques courts instants. Je me souviens encore, exactement, de ce que j’ai ressenti à ce moment-là. De ce que me transmettait cette machine, ses vibrations, son odeur, sa chaleur. J’ai pris le volant de centaines d’autres voitures depuis, des anciennes, des modernes, des prestigieuses, des modestes, mais de toutes mes expériences, celle vécue au volant de cette Bugatti 35 reste l’une des plus fortes de ma vie mécanique.

– Vous savez que les Remparts sont un haut lieu de la culture Bugatti ? Chaque année, des dizaines de modèles, en majorité des Bugatti de Grand Prix, sont présentes ici, sur les routes comme sur le circuit…
Dingo : J’envie leurs équipages. Si je le pouvais, je viendrais rouler aux Remparts en Bugatti 35. Cela fait partie de mes rêves automobiles…

– Pour vos images, quelles voitures aimez-vous montrer ?
Dingo : Il y a deux sortes d’images : celles sur commande -par exemple pour un constructeur, c’est le cas le plus fréquent, et celles qui illustrent une thématique -par exemple pour un magazine. Pour un constructeur, ou dans le cadre d’un essai, je n’ai pas le choix : je dois travailler avec la voiture objet du sujet. Mais pour les sujets ouverts, je ne raisonne pas par rapport à la voiture. Peu importe que ce soit une Dacia ou une Ferrari. Je veux photographier une histoire, fabriquer une ambiance, des émotions.

– Vous associez beaucoup la femme à vos créations. Indissociable de vous !
Dingo : J’associe beaucoup l’humain et la sensualité -du moins celle qui me touche. Beaucoup de designers sont amoureux de la femme, comme peuvent l’être des peintres, les sculpteurs, les photographes de mode, qui tous cherchent à déclencher des émotions par le mouvement immobile, les lignes, la suggestion. Je ressens cela aussi. Quand on crée, on ne peut pas faire abstraction de ce que l’on est, de ce que l’on porte. Enfin, moi je ne le veux pas. Mes photos disent ce que je suis. Et je veux transmettre ce que je suis. Donc, oui, mes images, mes constructions artistiques, sont engagées. C’est sans doute à contre-courant à une époque où il faut plaire à tout le monde, être consensuel. Moi cela ne m’intéresse pas.

– On vous laisse toujours faire ce que vous voulez ?
Dingo : Je suis mon propre maître pour mes créations purement artistiques. Et dans les créations commerciales, je dirais que l’on me laisse libre dans 75% des cas. On me connait, on connait mes créations et, si on vient me chercher, c’est pour que je mette ma patte, que je « fasse du Dingo ». Sinon, autant aller demander à quelqu’un d’autre, non ? Je refuse le « sitôt publié, sitôt oublié ». Je veux que l’on aime ou que l’on n’aime pas. Je veux marquer. Mais je veux marquer avec une émotion positive, avec la tendresse ou le rire. J’ai toujours voulu imposer mes photos. Et on n’impose rien avec des images tièdes, consensuelles, qui ne déclenche aucune émotion.

– Serez-vous aux Remparts en septembre ?
Dingo : Je serai aux Remparts en septembre prochain, évidemment ! Je veux en profiter pleinement, dévorer ! Très bon pour le plaisir et la créativité ! D’autant qu’il est possible qu’une exposition soit consacrée aux meilleures images de mes « 44 ans de tôles » dans les rues d’Angoulême. Je ne veux pas rater ça ! Et si on me demande de faire l’affiche 2023, je dis oui immédiatement ! »

Exposants, Concurrents, Partenaires, Public, Riverains : Bureau du Circuit des Remparts
(+33) 0545943190 – contact@circuitdesremparts.com

François Granet,

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