Dakar Étape 6 : Joan Barreda et Carlos Sainz, princes du sable

L’œil dans l’objectif
Au cœur de l’Arabie Saoudite, Ha’il a longtemps été le carrefour des routes commerciales reliant les principales villes du pays. C’est surtout devenu depuis plus dix ans la capitale du rallye tout terrain, où une communauté active a poussé au développement de la discipline. En s’y rendant depuis Al Qaisumah, les concurrents du Dakar ont pu comprendre pourquoi les Saoudiens qui vivent dans la région se sont pris de passion pour le virées en 4×4. Du sable, du sable et du sable : sous forme de dunes plus ou moins hautes, sur de grandes étendues ou encore en suivant des pistes étroites ou larges, la sélection du jour s’est jouée sur la capacité à dompter cette matière instable. Par chance, la pluie qui arrose parfois le coin a rendu le terrain plus roulant que prévu. Quoi qu’il en soit, les pilotes qui figurent encore dans le classement auront bien mérité une journée de repos.

L’essentiel
Les deux pilotes espagnols qui se sont imposés à moto et en auto sont de véritables collectionneurs. En signant son troisième succès cette semaine, Joan Barreda s’invite aussi dans les livres d’histoire à hauteur de son compatriote Jordi Arcarons, 27 spéciales au compteur également, avec qui il partage aussi la caractéristique de n’avoir jamais remporté le Dakar en dépit de son talent et de son poids dans l’épreuve. Si le pilote Honda veut y remédier, il devra combler son retard sur un trio de tête mené par Toby Price, avec une courte avance sur Kevin Benavides et Ignacio Cornejo, tous deux à moins de trois minutes.
Carlos Sainz, avec une 38ème spéciale conquise à Ha’il devant Yazeed Al Rajhi, se trouve également dans la position du chasseur, mais avec un retard bien plus conséquent d’une quarantaine de minutes sur le duo Peterhansel-Al Attiyah, qui mène grand train depuis le départ de Jeddah. Sébastien Loeb, lui, a été réellement sorti du jeu de la gagne en cassant en début d’étape un triangle de suspension, dont l’acheminement et le changement par son camion d’assistance pourraient faire tripler ou quadrupler son nombre d’heures de retard.
Trahi par la mécanique, ‘Chaleco’ Lopez a perdu moins gros mais cède tout de même sa place de leader à Aron Domzala chez les véhicules légers, tandis que Seth Quintero bat un record de précocité en gagnant la spéciale dans la catégorie.
Le triplé Kamaz sur l’étape de Ha’il permet aussi à la marque russe de monopoliser le podium provisoire… un tableau bleu du plus bel effet pour célébrer un nouveau record (voir stat).

Cristina Gutierrez © Red Bull

La perf’ du jour
Après Cristina Gutierrez, première femme victorieuse d’une étape depuis Jutta Kleinschmidt en 2005, c’est au tour de Seth Quintero de créer la surprise au terme de la sixième spéciale des véhicules légers. À 18 ans et 118 jours, l’Américain est devenu le plus jeune vainqueur d’une spéciale du Dakar, toutes catégories confondues. Lui aussi recrue du RedBull Off Road Team USA à l’instar de son homologue féminine, voilà qui promet de nombreux duels à venir pour cette édition 2021 du Dakar.

Francisco Lopez Contardo

Le coup dur
Sur le podium de quatre spéciales en incluant le prologue, Chaleco Lopez avait affiché une régularité exemplaire jusqu’au départ de la sixième étape. Mais le Chilien, qui a dû ouvrir la route à ses adversaires, a malheureusement été victime d’un problème mécanique après avoir franchi la mi-parcours. Ce contretemps a duré près d’une heure avec un bilan lourd de conséquences puisqu’il figure désormais au pied du podium provisoire avec plus de 36′ de retard sur son successeur au sommet, Aron Domzala. Ce n’est certainement pas le résultat que Lopez aurait souhaité avant la journée de pause de son dixième Dakar, mais le pilote Can-Am est loin d’avoir dit son dernier mot…

Team KAMAZ-Master © Red Bull

La stat’ : 150
Kamaz est à l’honneur au terme de la sixième spéciale vers Ha’il. En prenant les commandes peu après la mi-parcours, Airat Mardeev est parvenu à filer vers son premier succès depuis 2018. Il offre surtout à la marque russe son 150ème scratch dans l’histoire au Dakar, la portant ainsi au niveau de Mitsubishi et derrière KTM qui caracole en tête avec 224 victoires. Dans cette collection débutée en 1999, la plus grande part revient au Tsar Vladimir Chagin, l’homme de tous les records dans la catégorie avec sept titres et 63 étapes remportées entre 1999 et 2011.

Sur un air de Classic
La Peugeot 504 Pick-up engagée par les Italiens Roberto Camporese et Umberto Fiori date de 1982 et a été totalement reconfigurée dans l’esprit de l’époque. L’équipage occupe à la journée de repos la dernière place du classement du Dakar Classic… et continue sa route sur les pistes saoudiennes.

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