Dakar Etape 2 : La parole aux hommes du désert

L’œil dans l’objectif
Le changement de décor est saisissant en quittant Bisha pour s’enfoncer vers l’Ouest du pays, direction Wadi Ad Dawasir. C’en est fini des pistes rocailleuses qui avaient mis à l’épreuve les nerfs et les pneus. Cette fois-ci ce sont des plateaux sablonneux qui ont été sillonnés pendant la première partie de spéciale. Puis les pilotes ont pu faire parler leur science des dunes. Il leur a fallu une réelle maîtrise du sujet pour affronter celles de la partie finale, avec des dunes cassées par le vent qui a généreusement soufflé sur la région dans les derniers jours. Rien d’étonnant à ce que des experts comme Nasser Al Attiyah en auto ou Joan Barreda se montrent les plus rapides dans cet exercice.

L’essentiel
Au deuxième jour de course, les pilotes sont encore parfois sur la retenue et les positions évoluent peu. Ce n’est pas le genre de Joan Barreda qui a au contraire trop souvent pris l’habitude de briller en première semaine au risque de disparaitre prématurément des radars. Parti en 20ème position, l’Espagnol a en tout cas surpassé avec autorité la meute des motards, là où les ouvreurs ont payé cher leurs hésitations dans les dunes : une demi-heure de perdue pour Toby Price et Kevin Benavides, 2h30 pour Mathias Walkner et l’abandon pour Andrew Short, trahi par la mécanique.
Nasser Al Attiyah empile quant à lui la 37ème spéciale de sa collection, en déroulant un plan stratégiquement au point même si ‘Peter’ a pris les commandes du général.
La bataille rangée sévit chez les Véhicules Légers, où un nouvel acteur s’invite parmi les prétendants : Saleh Al Sahif devient avec son Can-Am le deuxième vainqueur saoudien d’une étape du Dakar, six ans après Yazeed Al Rajhi dans les dunes chiliennes d’Iquique.
Côté camions, il se précise que Dmitri Sotnikov assume dans un premier temps le rôle de chef de file des Kamaz. Il remporte une deuxième étape d’affilée et domine maintenant la hiérarchie avec 17 minutes d’avance sur le Biélorusse Sarhei Viazovich.

Le coup dur du jour
Troisième meilleur temps sur la deuxième étape, Matthias Walkner a rapidement essayé de suivre le rythme de son coéquipier Toby Price lors de la spéciale en direction de Wadi Ad-Dawasir. Mais c’était sans compter sur un problème d’embrayage, après s’être ferré dans une dune peu avant le km 46. Contraint de s’arrêter pour réparer sa machine, l’Autrichien a perdu plus de 2h dans la manœuvre. Il est malgré tout parvenu à rejoindre l’arrivée et, même s’il tentera de combler ce retard conséquent sur les prochains jours, n’a-t-il pas déjà anéanti toutes ses chances de reprendre le titre qu’il avait remporté en 2018 ? Il se peut que KTM ait perdu aujourd’hui l’un des atouts maîtres de sa reconquête. Bien que les écarts soient encore infimes, l’équipe entière peut faire grise mine puisqu’elle n’est pas représentée dans le Top 10 du général. Sam Sunderland, 12ème, pointe à 12’50 de Barreda.

La perf’ du jour
C’est avec l’art et la manière que Pablo Copetti s’est illustré lors de la deuxième étape entre Bisha et Wadi Ad-Dawasir. L’Argentino-américain, qui avait dû faire l’impasse sur l’édition 2020 à quelques jours d’embarquer en raison d’une blessure, signe un retour de haut niveau. C’est à partir du point chronométrique du km 178 qu’il a commencé a devancé ses rivaux, pour filer à l’arrivée vers une quatrième victoire d’étape, la première depuis l’édition 2017. Durant les derniers mois, Copetti n’a pas hésité à s’entourer des meilleurs pour mettre au point son Yamaha Raptor 700 et à rouler durant le confinement dans les déserts du Nevada et de Californie. Une préparation qui n’a rien de classique, mais qui porte ses fruits !

La stat : 25
Les chiffres sont imparables : Joan Barreda a remporté autant de spéciales que Marc Coma dans sa carrière sur le Dakar. Depuis sa première victoire d’étape en 2012, ‘Bang-Bang’ a fait parler sa vitesse sur tous les types de spéciales et dépasse même aujourd’hui Hubert Auriol pour ce qui est de son palmarès. Pour autant, le pilote Honda connaît un sérieux problème de régularité et n’est jamais parvenu à se hisser plus haut que la 5ème place du classement général final. Son profil rappelle à cet égard son compatriote Jordi Arcarons, victorieux quant à lui de 27 étapes sans avoir conquis le titre suprême. Mais Barreda n’a pas dit son dernier mot !

Sur un air de Classic
Les engagés en Dakar Classic connaissent aussi leur lot de péripéties. Mais la Coccinelle des Belges Benoît Callewaert et Ghislain Morel a bel et bien rejoint le bivouac de Wadi, à la 17ème place de la spéciale du jour.

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