Dakar Motos : Du talent à tous les étages

La 43ème édition du Dakar offre dans la catégorie motos une concurrence d’une extrême densité, après la victoire de Ricky Brabec qui a mis fin au long règne de KTM. La firme autrichienne aligne tout de même trois anciens vainqueurs qui gardent la même ambition.

Toutefois, le défi saoudien ne se limitera probablement pas à un duel KTM-Honda : la Yamaha de Van Beveren ou la Husqvarna de Quintanilla ont, entre autres prétendants, les capacités de s’inviter à la lutte pour la gagne.

Ce ne sera peut-être pas encore leur heure, mais les leaders de la jeune génération, qu’ils aient déjà donné un aperçu de leur talent comme Ross Branch, Skyler Howes ou Jamie McCanney, ou qu’ils soient rookies comme Daniel Sanders et Tosha Schareina, tenteront aussi de marquer les esprits.

Ils n’étaient donc pas imbattables. La menace se précisait depuis plusieurs années, mais les coups portés à la maison KTM manquaient d’impact jusqu’en janvier dernier. Ainsi, la saga débutée par Fabrizio Meoni en 2001, poursuivie ensuite par le règne de Cyril Despres et de Marc Coma, puis par l’émergence d’une nouvelle génération à la fin des années 2010, a été interrompue par Ricky Brabec et sa Honda après 18 victoires consécutives. Pour autant, si la firme autrichienne a été touchée dans son orgueil, elle n’a rien perdu de son potentiel et son trio d’anciens vainqueurs, composé de Toby Price, Sam Sunderland et Mathias Walkner ne pense qu’à reprendre la main sur le palmarès. Les capitaines de route de l’équipe conservent toutes leurs chances de s’imposer en Arabie Saoudite, mais le coup d’arrêt imposé par le pilote américain qui portera le dossard numéro 1 donnera certainement un supplément de confiance à Honda, dont les atouts ne se limitent pas à leur chef de file. Annoncé comme favori depuis sa révélation en 2016 (4ème), Kevin Benavides pourrait voir son rêve se réaliser en cas de sans-faute. Il y est parvenu sur le Rallye d’Andalousie, dominant ses rivaux sur un format de course moins exigeant que le Dakar. Son coéquipier Ignacio Cornejo (4e du Dakar 2020), sera aussi sur les rangs pour la victoire, tout comme l’Espagnol Joan Barreda qui court toujours après une place sur le podium.

Si Honda gardera le privilège d’avoir été la première marque à faire vaciller KTM, les ambitions de Yamaha sont elles aussi légitimes, en dépit d’une édition 2020 marquée par les abandons prématurés de ses deux leaders. Adrien Van Beveren, qui n’a même pas goûté durant trois jours au sable d’Arabie Saoudite en janvier, est allé s’en servir une dose sur les récentes Bajas de Ha’il, où il s’est imposé devant une concurrence moins redoutable mais suffisante pour le remettre dans le rythme adéquat. Dans le camp des motos bleues, il sera accompagné par le nouveau venu dans l’équipe Andrew Short (6ème en 2019) ainsi que par Franco Caimi (8ème en 2020), tandis que son ancien complice Xavier de Soultrait enfile les couleurs de Husqvarna où il rejoint Pablo Quintanilla, le dauphin de Brabec en janvier et qui semble parfaitement mûr lui aussi pour s’imposer après 4 participations sur 8 achevées dans le Top 5.

Les places dans cette élite resserrée seront d’autant plus chères qu’une toute nouvelle génération a commencé à percer, avec Luciano Benavides (6ème en 2020), Ross Branch, Skyler Howes ou encore Jamie McCanney, tous dans le Top 15 de la dernière édition. En se projetant vers l’avenir, il faudra également suivre une poignée de rookies particulièrement prometteurs qui ont tapé dans l’œil des principaux constructeurs en s’illustrant dans des disciplines voisines et font maintenant leurs débuts sur le Dakar. C’est le cas de l’Australien Daniel Sanders, qui ambitionne de rouler dans les traces de Toby Price chez KTM, mais aussi du Portugais Rui Gonçalves enrôlé par Sherco et de l’Espagnol Tosha Schareina. Enfin, le plus jeune pilote de la catégorie mérite une certaine attention, Konrad Dabrowski étant à 19 ans l’héritier direct de Marek, qui avait été l’un des pionniers de l’école polonaise du rallye raid en terre africaine (notamment 9ème en 2003).

Original by Motul : la robustesse et la performance
Cette année, ils seront 33 à s’élancer de Jeddah en prenant le pari de la difficulté. Les motards qui choisissent de s’engager sans les services d’une structure d’assistance sont contraints d’entretenir chaque soir eux-mêmes leurs véhicules et parfois de procéder avec les moyens du bord à des réparations plus importantes, y compris en cas d’arrivée tardive. En plus d’une démonstration de robustesse au long cours, ils atteignent aussi un niveau de performance élevé qui donne encore plus de valeur au titre remis au plus rapide d’entre eux. Vainqueur l’année dernière après avoir atteint Qiddiyah en 29ème position, le Roumain Emanuel Gyenes tentera de récidiver et devrait retrouver parmi ses rivaux directs Benjamin Melot, mais aussi le Tchèque David Pabiska qui se confronte pour la première fois à cette épreuve particulière, après avoir notamment atteint la 18ème position du classement général en 2014.

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