Dakar: Le 100 % électrique, Chicherit prend date

De multiples projets se dessinent dans un avenir proche concernant des véhicules aux énergies alternatives en mesure de se présenter sur le Dakar. Guerlain Chicherit en présente un particulièrement ambitieux : plus propre, plus performant… et pourquoi pas dès l’année prochaine.

Un visage bien connu des fidèles du Dakar est venu en visite hier après-midi sur le bivouac d’Al Ula. Guerlain Chicherit, lauréat de la coupe du monde de rallye raid en 2009, 5e du Dakar en 2010 et double vainqueur d’étapes, n’a pas simplement fait le voyage en Arabie Saoudite pour claquer une bise à ses vieux camarades, dont son premier copilote Matthieu Baumel, désormais associé à Nasser Al Attiyah.

Après sa dernière participation en 2015, le Savoyard avait promis de revenir. Et c’est pour l’édition 2021 qu’il programme son retour, avec un projet révolutionnaire. Concevoir et piloter la voiture électrique capable de gagner à terme le Dakar se profile comme un enjeu de taille. Guerlain pousse l’ambition encore plus loin : « Tout le monde veut faire des voitures électriques, mais il s’agit surtout de voir comment on va les charger avec de l’énergie ‘green’. Nous voulons réussir à monter un dispositif dans lequel toute la chaîne s’approche du niveau le plus ‘propre’ possible. »

« Comment recharger les voitures ? Comment stocker l’énergie ? Comment créer cette énergie avec du solaire ? Et avec mes partenaires, nous avons déjà développé la technologie et le véhicule. Pour l’instant, l’autonomie n’est que de 40 km, mais nous pourrons rapidement atteindre les 100 km en modifiant la voiture. Nos camions vont rouler au bio-éthanol et les batteries seront chargées par du solaire. »

Le schéma est limpide et la course contre la montre a déjà débuté pour le multiple champion du monde de ski extrême, conscient que les semaines sont comptées dans la perspective de son nouveau défi. « Le Dakar, c’est l’épreuve de tout terrain la plus exigeante qui existe, c’est donc là que nous devons prouver que notre technologie fonctionne. 2021 va être le gros baptême du feu, c’est un méga challenge », poursuit-il.

La fibre de la compétition ne l’ayant jamais lâché, Chicherit garde aussi à l’esprit que la meilleure façon de se montrer convaincant sera d’emmener cette voiture propre du futur au plus haut niveau. Une perspective réaliste ? « On sait que ce sera difficile parce que c’est une première, répond ce conquérant hors-pair, mais il faut bien se lancer. Et la technologie évoluera en 2021, 2022 puis en 2023. Et dans ce cas, nous serons peut-être capables de jouer la gagne en 2023… qui sait ? »

La vision peut sembler utopique, mais aurait peut-être séduit Winston Churchill, auteur de la devise des optimistes : « Tout le monde savait que ce truc-là était impossible à faire. Jusqu’au jour où est arrivé quelqu’un qui ne le savait pas, et qui l’a fait. »

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