24H of Spa AKKA-ASP: Deux titres et de la déception !

© Patrick Hecq

Le Team AKKA-ASP monte sur le podium de la Silver Cup et décroche le titre Pilotes et Teams 2019 dans la catégorie sur l’Endurance Cup !

Cette 71ème édition des 24 Heures de Spa restera dans les mémoires pour avoir été copieusement arrosée par la pluie, au point de provoquer six heures d’interruption de course.

Un plateau de choix, des concurrents du meilleur niveau et une compétition à rebondissements, tous les ingrédients étaient réunis pour offrir du beau spectacle. Dans le clan AKKA-ASP, deux voitures engagées et deux voitures à l’arrivée avec un podium (2ème) en Silver Cup pour la #90 de Nico Bastian, Timur Boguslavskiy et Felipe Fraga. Du même coup, les pilotes et le Team décrochent, à une épreuve de la fin du championnat, le titre dans la catégorie sur l’Endurance Cup et prennent une sérieuse avance au classement général de la Blancpain GT Series, toujours dans cette catégorie. Chez les Pro, l’équipage de la #88, Raffaele Marciello, Vincent Abril et Fabian Schiller n’a pas démérité, sixième au moment de l’interruption et qui passe sous le damier 13ème. Toute l’équipe a prouvé son total engagement en se battant jusqu’au bout. Epilogue de la saison en Endurance Cup lors de l’ultime manche de Barcelone, les 28 et 29 septembre prochains.!

L’incontournable rendez-vous de l’excellence GT mondiale, les 24 Heures de Spa, bat cette année un nouveau record de son ère GT avec 72 voitures sur la ligne de départ. Cette épreuve un peu particulière au calendrier (sur un circuit qui l’est tout autant), s’étale sur une semaine complète où se répartissent la traditionnelle parade vers le centre-ville de Spa, les essais privés, libres, qualificatifs, de nuit, le warm-up, la Super Pole et bien sûr la course.
Une activité intense pour l’équipe AKKA-ASP qui alignait deux voitures sur les 24 Heures mais aussi quatre GT4 sur le championnat de France qui roulait en Belgique dans le cadre des courses annexes. Autant dire qu’en terme de logistique, la semaine était chargée.

Le Team AKKA-ASP engageait donc deux Mercedes-AMG GT3 sur les 24 Heures : la #88 bien sûr avec Raffaele Marciello, Vincent Abril et Fabian Schiller (suppléant pour la course de Michael Meadows qui fera son retour à Barcelone) mais aussi la #90 de Nico Bastian, Timur Boguslavskyi et Felipe Fraga, solides leaders de la Blancpain GT Series Silver Cup (Endurance et au général) en arrivant dans les Ardennes.

Passées les festivités du mercredi avec la traditionnelle parade depuis le circuit vers le centre-ville de Spa et retour avec les bolides de course, devant des milliers de spectateurs en quête d’autographes, la journée suivante s’annonce longue et plus que chargée.

En milieu de journée, et sous la canicule, la séance d’essais libres marque officiellement l’entrée en piste des 72 protagonistes et ouvre les hostilités de cette 71ème édition des 24 Heures de Spa. Pour l’équipe AKKA-ASP, la journée débute plutôt bien alors que la #90 prend la 10ème place du général, en tête de la Silver Cup. Testant d’autres options de set-up, la #88 est 22ème. En quête d’un tour clair, les pré-qualifications placent un peu plus tard la #88 P31.
Malheureusement, pour la #90 cette séance va tourner au cauchemar avec une casse moteur. Il n’y a pas d’autre solution que de changer le moteur pour participer à la course, ce qui signifie, conformément au règlement, que quels que soient les résultats des essais qualificatifs, la #90 devra s’élancer samedi après-midi depuis la pitlane.

Les Qualifications se déroulent dans la soirée. Le chrono retenu pour définir la grille est le résultat de la moyenne des temps réalisés par les trois pilotes. Le trafic est intense et l’exercice est complexe. La #88 ne parvient à se ménager un tour clair et réalise le 27ème chrono. Elle ne participera donc pas à la séance de Super Pole du lendemain réservée aux 20 premiers. Quant à la #90, alors que les derniers travaux relatifs au changement du moteur s’effectuent durant la séance de qualification, elle signe le 29ème temps (2ème Silver). La performance n’a ici qu’une importance toute relative puisque de toute façon, elle s’élancera depuis la pitlane.
La séance obligatoire de nuit, qui achève cette longue journée, permet à l’équipage de la #90 de prouver son niveau de performance retrouvé en s’octroyant le meilleur chrono de la Silver Cup (P7 au général), alors que le trio de la #88 termine dans le top 20.

Que serait Spa sans la pluie ? Il faut bien l’avouer, la pluie a contribué à forger la légende de la classique d’endurance belge. Cette année ne fait pas exception puisque samedi, à 16h30, le départ est donné derrière la voiture de sécurité et…sous la pluie. Elles sont donc 72 voitures à s’aligner au départ de l’édition 2019 sur cette piste détrempée, où l’on compte pas moins d’une trentaine de concurrents capables de s’imposer dimanche après-midi. Autant dire que le niveau du plateau est plus que relevé sur le ‘toboggan belge’ (il y a 100 mètres de différence entre le point le plus haut et le point le plus bas du circuit).

Pour les premiers relais (ils seront triples sur la #88), Raffaele Marciello est dans le cockpit de la voiture Pro alors que Nico Bastian est au volant de la #90 Silver Cup.

Le premier quart d’heure sous régime de Safety-car permet aux pilotes de se familiariser avec une trajectoire arrosée. Au passage sous drapeau vert, les fauves sont lâchés dans l’arène et le spectacle commence. Lello Marciello (#88) et Nico Bastian (#90) partent comme des boulets de canon et amorcent déjà une remontée au classement. Ce début de course ressemble à un sprint…qui doit durer 24 heures.
En raison de divers incidents et sorties de piste, les premiers FCY (Full Course Yellow ou drapeau jaune sur la totalité du circuit) se succèdent et les premiers passages par les stands aussi. Toutes les 65 minutes maximum, la voiture doit repasser par les stands, changement de pilote ou pas, c’est la durée maximale d’un relai.

Au fil des tours, la trajectoire s’assèche et tous les concurrents passent des pneus pluie aux slicks.
Opportuniste dans sa stratégie de course décalée, la #88 grappille peu à peu des places pour recoller aux alentours du Top 10 en début de soirée alors que le jour tombe doucement sous un ciel relativement plombé. Les relais impeccables s’enchainent entre Lello Marciello, Vincent Abril et Fabian Schiller.
Partie des stands 68ème, la #90 réussit un tour de force en revenant dans le Top 40 du général, P5 en Silver Cup. Nico Bastian, Timur Boguslavskyi et Felipe Fraga se battent à chaque passage pour améliorer leur position.

Aux alentours de 22h00, alors que la barre des 100 tours a été franchie et que la course aborde sa phase nocturne, quelques gouttes commencent à tomber ici ou là sur quelques portions du tracé. Vers 22h25, la pluie s’intensifie, envahissant désormais tous les secteurs du circuit. Le pilotage se fait de plus en plus délicat chaussé de slicks et rester sur une trajectoire convenable tient de l’exploit.

Pourtant, à 22h30 précises, les premiers points seront attribués sur la base du classement à cet instant, il est donc impératif de rester en piste. Fabian Schiller (#88) baisse de rythme mais retarde au maximum son retour aux stands pour engranger de précieux points. Idem pour Felipe Fraga (#90) qui se bat pour la Silver Cup. Mission accomplie pour les deux pilotes, l’équipage de la #90 marque 6 points (P3 du général) et celui de la #90 le maximum dans sa catégorie, soit 12 points (P1 Silver Cup).
La particularité des 24 Heures de Spa est d’attribuer des points après 6 heures et 12 heures de course et bien sûr à l’arrivée.

Les heures s’égrènent et les relais s’enchainent, sans que la pluie ne faiblisse, tout comme les incidents en piste, multipliant les phases sous FCY. On voit même apparaître
du brouillard aux Combes alors que le concert, donné comme tous les ans dans l’enceinte du circuit, bat son plein pour de courageux spectateurs bravant les éléments.

Si la #90 poursuit une impeccable remontée la ramenant vers le Top 10, la #88 est victime d’une crevaison qui lui fait perdre de précieuses minutes. Elle en profite cependant pour faire son arrêt technique de 5 minutes obligatoire.

A 04h30, alors que la mi-course est atteinte, les deux voitures AKKA-ASP adoptent la meilleure stratégie pour marquer à nouveau des points. Une fois de plus, la #90 réalise le carton plein en Silver Cup, première de sa catégorie (12 points) et la #88 (P6) marque 3 points.

L’heure qui suit se transforme en mini enfer sur la piste. La pluie est de plus en plus forte et la quantité d’eau est telle qu’elle stagne dans certaines portions. Il devient beaucoup trop dangereux de piloter sous ce déluge entre les projections d’eau et le manque cruel de visibilité, l’exercice est quasi impossible.

Vers 5h30, le drapeau rouge est présenté, neutralisant la course et renvoyant tous les concurrents dans la voie des stands, devant leur garage, sous régime de Parc Fermé. A cet instant, la #88 pointe à la 6ème place, juste devant la #90, toujours en tête de la catégorie Silver.
Alors que la direction de course repousse sans arrêt l’échéance d’une reprise, les teams managers sont convoqués à 8h00 pour évaluer la situation. Le circuit se trouve au beau milieu d’un phénomène dépressionnaire et l’amélioration tarde à arriver. Il est alors décidé de reprendre la compétition à 11h30, si les conditions le permettent. La course est suspendue près de six heures avant que la compétition ne puisse reprendre ses droits.
Une nouvelle fois, le départ est donné sous la pluie (mais de plus base intensité) et derrière le safety-car. Il reste cinq heures de course pour espérer faire la différence.

La #88, P6, repasse rapidement par les stands pour changer de pilote et changer de pneus. Lello Marciello s’installe au volant et contre toute attente repart chaussé de slicks. Le pari est osé mais si la piste sèche rapidement, il peut s’avérer payant. La #90 rejoint les stands peu de temps après pour effectuer son arrêt technique obligatoire de cinq minutes et repart pilotée par Felipe Fraga.

Malheureusement, la pluie continue de tomber et la piste tarde sérieusement à s’assécher. Raffaele Marciello sa bat pour rester sur la piste avec ses slicks et perd plus de 7 secondes au tour sur ses adversaires. Il faut se rendre à l’évidence, le pari est perdu et il devient impératif de repasser en pneus pluie. La #88 navigue dans le Top 15 jusqu’au damier alors que les épisodes sur le sec et sous de nouvelles averses alternent, rythmés par les drapeaux jaunes et les safety-cars.
Sur la #90, désormais deuxième de la Silver Cup et dans le Top 20, le titre est en ligne de mire. Dans la dernière heure de course, alors que la pluie redouble d’intensité pendant un temps, la prudence est de mise, pas question de prendre des risques inconsidérés et d’hypothéquer ses chances.
Dans les dernières minutes les événements se précipitent aux avant-postes de la course mais les deux voitures AKKA-ASP gèrent au mieux cette fin de course.

La #88 passe sous le damier en 13ème position tandis que la #90 se classe 17ème, deuxième de la Silver Cup, un résultat qui lui permet de coiffer la couronne avant la finale. La performance est remarquable d’autant que cet équipage parti de la pitlane a remonté…54 places.

Pour Jérôme Policand, le bilan est malgré tout positif : « Le titre Silver Cup Pilotes en Endurance nous fait beaucoup de bien. Nous n’étions pas parvenus à le décrocher l’année dernière et cerise sur le gâteau, cette année nous y ajoutons le titre par équipe. Cet équipage a fait de l’excellent travail et a fait preuve d’une belle régularité, pourtant après les essais et le changement de moteur, ce n’était pas gagné. Cependant, il y a de la déception pour l’équipage Pro qui aurait vraiment pu signer un meilleur résultat. Une crevaison cette nuit nous a fait perdre un peu de temps mais c’est ce matin que nous avons commis une erreur. Le pari de monter des slicks à la reprise de la course aurait pu fonctionner mais nous avons pêché par excès d’optimisme et nous l’avons payé cash. C’est dommage, d’autant plus qu’en termes de performances, il n’y avait rien à dire. Nous allons nous reconcentrer sur les dernières manches du Blancpain GT World Challenge Europe et sur la finale de Barcelone en Endurance, il y a encore de gros points à aller chercher pour bien figurer. »

Après une pause de quelques semaines, cap sur l’Allemagne et sur le circuit du Nürburgring pour l’avant-dernière manche du Blancpain GT World Challenge Europe, les 30 août et 1er septembre.

RACE COM – Lydie Arpizou,

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