Christophe Bourret: De l’endurance au sprint !

Christophe Bourret © Patrick Hecq

Christophe Bourret a débuté le sport auto en 2007. Une jeune carrière mais déjà de belles expériences et de beaux résultats au compteur.

Christophe fait ses premiers tours de piste grâce au Club Porsche. Pendant 7 années, il roule sous les couleurs de la marque allemande avec une référence, l’équipe IMSA Performance.

Il roule trois saisons en championnat V de V. La première année, en 2009, avec Pascal Gibon sur une 997 Cup puis l’année suivante c’est la consécration avec la conquête du titre, toujours avec Pascal, sur une 997 RSR. En 2011, le duo devient trio avec l’arrivée de Jean-Philippe Belloc et s’offre le titre de vice-champion. Ce même trio termine deuxième en catégorie GTE-Am des 24 Heures du Mans. Pour Christophe, cette première participation à cette épreuve mythique reste un souvenir mémorable.

Au fil des courses, Christophe devient un spécialiste de l’endurance avec des participations aux 24 Heures de Spa et de Dubaï. Puis ce sera un podium sur les 12 Heures de Sebring et l’aventure WEC.
Le point d’orgue de la période sera sans aucun doute la magnifique victoire en GTE-Am sur les 24 Heures du Mans 2013. Christophe se retrouve aux côtés de Raymond Narac et Jean-Karl Vernay. Sur la plus convoitée des courses d’endurance, la victoire dans la catégorie demeure une incroyable expérience.

Pilote aguerri en endurance, Christophe, par l’intermédiaire de Jean-Philippe Belloc, fait la connaissance de Jérôme Policand qui lui propose de faire une séance d’essais. En 2014, avec Pascal Gibon et Jean Philippe Belloc, l’équipe de Jérôme lui propose de relever un beau challenge en s’attaquant sur le GT Tour à des courses ‘sprint’.

« Le Sprint requiert des qualités de pilote très différentes. Je n’étais pas formaté pour cela et on peut le dire, j’ai pris une fessée… Mais le GT Tour s’est révélé comme un formidable apprentissage. J’ai beaucoup appris auprès de mes équipiers, et notamment au contact de Jean-Luc Beaubelique que je considère comme une référence et tout à la fois la cible que je vise de rattraper.
Ces deux dernières saisons, j’ai roulé aux côtés de Jean-Philippe Belloc sur la Blancpain Sprint Series. J’ai beaucoup progressé et cette année, je suis parvenu à me hisser au même niveau de performances que Jean-Luc. Pour moi, c’est très satisfaisant. »

Christophe reconnait que le niveau général du championnat est monté d’un cran cette année, ce qui ne facilite pas la vie des amateurs.
« Les amateurs sont devenus très rapides et certains pilotes, considérés comme « amateurs », ont même roulé en DTM. C’est un championnat exceptionnel, un championnat du monde GT. Pour être à la hauteur de ce que la discipline exige, je dois m’entretenir comme un fou.
« J’adore la compétition et la place obtenue n’est pas vraiment ma priorité. Cette année, nous n’avons jamais été aussi rapides et pourtant, nous ne montons qu’une seule fois sur le podium. Cela pose de vraies questions pour l’avenir : le niveau des vrais ‘Am’et la place des Am aux yeux des Pros ? Il faut vraiment se pencher sur ce problème. »

Associé à Jean-Philippe Belloc, Christophe Bourret apprécie tout particulièrement l’état d’esprit de son équipier.
« Jean-Philippe est le pilote professionnel avec qui j’irai au bout de mon implication en sport auto, j’ai commencé avec lui et je finirai avec lui. C’est un vrai perfectionniste. Quand nous avons débuté le sprint, il savait que la marge de progression était bien réelle. J’ai effectivement beaucoup progressé avec lui, j’ai amélioré mes chronos d’environ 2s au tour. Jean-Philippe est mon ami et mon professeur. Je comprends ce qu’il dit, très vite et très bien. Jean-Luc est ma ‘target’ de progression. Avec plus de 25 ans de sport auto au compteur, c’est une référence. Je combine donc ces deux inspirations pour progresser.
« J’entretiens d’excellentes relations avec Jean-Luc, nous échangeons beaucoup et il règne une saine émulation entre nous. »

Si l’on demande à Christophe quel est son circuit de prédilection, sans hésiter sa réponse évoque le soleil.
« Pour y avoir roulé deux fois avec bonheur, Sao Paulo est mon circuit favori mais je n’oublierai pas non plus Spa car on se sent un ‘vrai’ pilote quand on roule à Spa. »

Si l’on parle de son épreuve préférée, c’est instinctivement deux épreuves au long cours qui ont ses faveurs.
« Pour l’émotion, les 24 Heures du Mans demeurent l’épreuve reine. Pour la technique et la fatigue physique, ce sont les 24 Heures de Spa. »

Quand il s’agit d’évoquer un souvenir marquant, irrémédiablement, Christophe revient du côté de la Sarthe.
« Pour ma première participation aux 24 Heures du Mans, en 2011, je me souviens avoir assuré près de 11 heures de relais. En pleine nuit, alors que la piste s’enveloppe d’une atmosphère toute particulière, c’est une odeur qui m’a marqué à tout jamais. Il y avait à Arnage une odeur de Merguez qui à chaque passage envahissait l’habitacle. Cette odeur si rassurante et délicieuse me permettait d’accomplir chaque tour avec une pêche d’enfer. J’attendais avec impatience de repasser par ce virage pour m’enivrer de cette odeur.
« Dans le registre grosse frayeur, toujours en 2011, c’est un tout autre souvenir qui me vient à l’esprit. J’étais la première voiture derrière Mike Rockenfeller quand il a eu son crash à 300 km/h. Je me souviens d’une boule de feu et d’être passé dans les débris de carbone de sa voiture. Ce fut un vrai choc émotionnel. Heureusement, Rockenfeller a pu s’extraire à temps et s’en est sorti indemne. »

La saison 2018, Christophe y pense déjà…: « Nous sommes en pleine réflexion pour la suite. Continuer en Sprint ? Envisager de participer en parallèle au GT Sports Club pour, comme un coureur à pied, s’entrainer ? Pourquoi pas ? Nous réfléchissons à tout cela…. »

En attendant 2018, Jean-Luc et Christophe profiteront à fond de cette finale 2017 de la Blancpain GT Series Sprint Cup dans le massif de l’Eifel, sur l’exigeant circuit du Nürburgring.

Race Car – Lydie Arpizou,

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