24 Heures du Mans: Histoires de la pole position

Stéphane Sarrazin © DR

Si l’on parle régulièrement de records et de premières dans l’histoire des 24 Heures du Mans, on se réfère a priori plus à la course qu’aux qualifications. Mais ces dernières ne manquent pas non plus de belles performances et d’histoires singulières. En voici quelques-unes, en attendant de connaître le nom du poleman de l’édition 2017.

 

Les 24 Heures du Mans fêtent en 2017 leur 85ème édition, mais c’est seulement depuis 1963 que l’on parle de qualifications et de pole position dans la Sarthe. Précédemment, les voitures étaient placées sur la grille en fonction de l’ordre décroissant de la cylindrée de leur moteur.

En 1963, le Mexicain Pedro Rodriguez est ainsi devenu sur Ferrari le premier poleman de l’histoire mancelle. Pendant les années 1970, outre ses trois victoires consécutives de 1972, 1973 et 1974, Matra est devenu le premier constructeur français à signer la pole position des 24 Heures, grâce à François Cevert en 1972.

Jacky Ickx et Stéphane Sarrazin, un triplé pour deux – Sur Porsche (936/81 puis 956), le sextuple vainqueur Jacky Ickx inscrit un nouveau fait d’armes à sa légende, en tant que premier triple poleman des 24 Heures du Mans. Ce record est égalé un quart de siècle plus tard par le français Stéphane Sarrazin, avec la Peugeot 908 HDi FAP. Mais si ce triplé s’est achevé pour Ickx par deux victoires (1981 et 1982) et une deuxième place (1983), Stéphane Sarrazin court encore après son premier succès sarthois, après avoir terminé à cinq reprises sur le podium. « La pole position, c’est une question de patience, car il faut partir au bon moment, raconte ce dernier. On est lancé en piste avec peu d’essence pour un tour, et il ne faut pas se louper. C’est bien de partir de la pole position, mais au final c’est Le Mans qui décide si on gagne ou pas, il faut aussi de la réussite. Je ne pense pas avoir perdu ma pointe de vitesse depuis mes trois pole positions consécutives avec Peugeot, peut-être fais-je plus attention en course. »

1990 et 2014, deux premières japonaises – Nissan est le premier constructeur nippon à signer la pole position des 24 Heures du Mans, grâce au Britannique Mark Blundell. Mais il faut attendre 2014 pour voir un pilote de l’empire du Soleil-Levant au sommet de la feuille des temps de qualifications. Cet honneur échoit à Kazuki Nakajima, qui plus est au volant de la Toyota TS040 HYBRID. « Je n’étais pas si excité que ça lorsque j’ai fait la pole position, indique Kazuki Nakajima, mais j’ai été plutôt surpris par la réaction des médias japonais, qui en ont fait une information énorme là-bas. Je ne me souviens pas de la manière dont se sont passées les choses au volant, mais c’est une belle réussite, dont j’étais très content. La pole position fait les gros titres et c’est toujours sympathique de prendre le départ des 24 Heures en tête du peloton, mais on ne doit pas pour autant compromettre ses chances dès les qualifications, car la chose la plus importante, c’est le rythme en course. »

A la suite du triplé Toyota en tête à l’issue de la Journée Test du 4 juin, laissons le mot de la fin à Stéphane Sarrazin, pilote du constructeur japonais depuis 2012 : « je vois une pole position en 3’16’’. Ou 3’15’’8 ». Il ne reste plus que quelques heures avant les douze coups de minuit pour vérifier ce pronostic.

A noter également que, depuis la création du Championnat du Monde d’Endurance en 2012, l’auteur de la pole position des 24 Heures du Mans s’est imposé en course à trois reprises : André Lotterer (2012), Loïc Duval (2013) et Neel Jani (2016).

Jean-Philippe Doret,

PUBLICITÉ