24 Heures du Mans: Les records peuvent-ils tomber cette année ?

© DR

Toyota a fait sensation lors de la Journée Test avec des performances très prometteuses. Alors, au passage des pilotes de l’écurie japonaise dans l’enceinte des vérifications administratives, une question brûle les lèvres des journalistes : les records peuvent-ils tomber cette année ?

C’est bien connu  : on n’arrête pas le progrès ! Certes mais, à défaut, le législateur peut toujours amender son règlement afin de maintenir les voitures dans la fenêtre de performances offrant le meilleur rapport spectacle/sécurité.

C’est l’éternel jeu du chat et de la souris. Cet hiver, l’efficacité aérodynamique des LMP1 a été réduite de 30 % (splitter rehaussé, diffuseur réduit), soit une perte théorique de 4 à 5 secondes au tour… Et pourtant, au regard des feuilles de temps de la Journée Test, force est de constater que les ingénieurs ont bien travaillé durant l’intersaison, en particulier chez Toyota  : avec un tour en 3’18″132, Kamui Kobayashi a déjà fait mieux de plus d’une seconde et demie que la pole position de 2016 (3’19″733). Reste à gagner la même seconde et demie pour faire tomber le record du circuit détenu depuis 2015 par Neel Jani sur Porsche 919 Hybrid en 3’16″887. Jouable ? « »En toute logique oui, annonce Stéphane Sarrazin, pilote de la Toyota #7. Au débriefing de la Journée Test, les ingénieurs avaient déjà des idées de réglages pour améliorer la performance de l’auto. »

Si toutes les conditions sont réunies (bitume sec, 20°C dans l’air, peu de trafic en piste), le vieux record d’Hans-Joachim Stuck pourrait lui aussi tomber. En 1985, l’Allemand avait pourtant placé le curseur très haut avec ses 251,815 km/h sur un tour, une moyenne que l’on pensait inaccessible du fait de la multiplication des ralentisseurs (S Dunlop, descente de la Chapelle, chicanes des Hunaudières) ces trente dernières années… Pour mettre à mal ce record aujourd’hui, il faudrait boucler les 13,629 km de la piste en 3’14″842. A suivre…

Quant au record de la plus longue distance parcourue en 24 heures, détenu par l’Audi R15+ victorieuse en 2010 avec 5 410,713 km, il pourrait lui aussi tomber. « Ce record devrait être battu car, cette année-là, notre voiture roulait cinq à six secondes moins vite que celles d’aujourd’hui, observe Romain Dumas, le vainqueur de cette fameuse édition en compagnie de Timo Bernhard et Mike Rockenfeller. En plus, les zones SLOW n’existaient pas et notre course avait été ralentie par quatre neutralisations, soit plus d’une heure au total ! » Certes, mais précisons que les températures particulièrement fraîches de l’édition 2010 avaient permis un remplissage optimal des moteurs et donc des performances exceptionnellement élevées.

Julien Heergault,

PUBLICITÉ