Morocco Désert Challenge: Sacrée ambiance à Agadir !

Tim Coronel © DR

Peu à peu la grande place Al Amal au centre d’Agadir se remplit avec les participants du Morocco Désert Challenge. Tout le monde a obtenu l’ensemble des tampons après les vérifications adminstratives et techniques. Les véhicules ayant passé tous les contrôles administratifs-techniques et de sécurité prendront le départ de la première des sept étapes, ce lundi. Au sein du paddock, l’état d’esprit des participants reflétait celui que le patron de l’épreuve Gert Duson insuffle.

Tim Coronel le pilote du Dakar de l’équipe Riwald, frère de Tom grand animateur en WTCC mais aussi Pedro Bianchi, Gert Hulin, Agostino Rizzardi, Floor Maten, Peter Erren, Pascal de Baar, Thierry Gerome, Joey van den Outenaar et Rob van Pelt

Se faire plaisir est le maître mot que l’on entend dans les bouches de tous les pilotes et navigateursengagés sur ce Morroco Désert Challenge.

Tim Coronel: « Je ne voulais pas rater cela »
Il y a deux ans, Tim Coronel participait pour la première fois à ce rallye. Ce fut pour lui une expérience très agréable. Tim Coronel l’a tellement apprécié qu’il n’a pas hésité longtemps: « Au Dakar ce fut deux semaines de misère », nous dis t’il. « J’ai suivi mon frère (Tom) durant deux semaines dans le seul but de lui faire atteindre l’arrivée. Nous l’avons franchi ensemble. Maintenant, je veux en profiter tout seul et me faire plaisir en pilotant. Je considère ce rallye comme une semaine de vacances  et comme un cadeau que je me fais, à l’équipe et à mon ‘bébé’ Buggy. Tom ne pouvant malheureusement pas venir étant pris par son programme WTCC. Je souhaitais qu’il vienne mais finalement courir sans lui me permet aussi de ne pas rater cette occasion de mener mon MDC. ».

Comme tout compétiteur, Tom regarde évidemment le classement: « Ce n’est pas une priorité. Je suis inscrit dans le classement des Buggy, il y a une telle compétition dans ma classe, que je ne me fais pas d’illusions. Aucun stress ne m’habite, ni celui de me bagarrer sur la piste, je veux vivre juste un bon rallye. Il est agréable de voir que, ici les vrais amateurs sont au départ surtout pour le plaisir. »

Pedro Bianchi Prata: « Je suis ici pour gagner »
Surprenant engagé sur la liste du Marroco Désert Challenge : Pedro Bianchi Prata. Le Portugais a participé en tant que pilote d’usine pour Honda aux grands événements comme le Dakar. Il est naturellement l’un des favoris de la catégorie des motos. « Chaque rallye-raid est imprévisible. Evidemment, je suis ici pour gagner, je le veux toujours. Je ne suis pas ici en tant que pilote d’usine mais avec ma propre équipe et ma propre moto: une machine d’origine sortie de sa boîte de livraison. »

Bianchi Prata veut gagner mais surtout vivre une semaine agréable considèrant qu’il s’est engagé sur un super événement. Je souhaitais piloter sur un vrai rallye-raid, ne pas rouler sur une piste de motocross comme beaucoup d’autres organisateurs vous le proposent. Zéro km de liaison, de l’off-road pur de bivouac en bivouac, avec beaucoup de kilomètres en spéciale à travers de superbes paysages, c’est ce qui me manque comme par exemple sur le Dakar. »

Gert Hulin: « Effacer mon ras le bol après le Dakar »
Le Dakar s’est terminé trop rapidement pour Gert Hulin lorsqu’il a endommagé son camion l’obligeant à abandonner. La participation au Morroco Désert Challenge est plein de significations: « Effacer tout d’abord mon ras le bol après le Dakar. Je suis heureux que nous soyons ici et que le nouveau Renault que je mène soit au top. Nous repartons vraiment de zéro. »

Huzink a disputé l’ancien Lybia Rally et l’a gagné ! Il ne considère par sa victoire passée pour de l’acquis. Il s’en rend compte et analyse : « C’est un beau plateau en termes de concurrents, avec des pilotes rapides et même une pilote féminine très rapide. Nous souhaitons jouer pour le podium, mais pas à n’importe quel prix ! Mon objectif principal, effectuer tout le rallye et surtout acquérir de l’expérience. Gagner serait bien, mais utiliser ma tête et me faire plaisir seront tout aussi importants. »

Agostino Rizzardi: « La pression sera à son comble »
Au volant de sa Porsche 911, Agostino Rizzardi est regardé comme un marginal. L’Italien s’engage sur le rallye depuis de nombreuses années. Il dégage toujours le même enthousiasme: « Je suis vraiment impatient de partir. La voiture est en parfait état, nous sommes en super bonne et je suis excité. Nous avons une suspension entièrement nouvelle spécialement développée pour nous en Italie. J’ai de grands espoirs sur cette épreuve avec ma 911, même si je ne me fais pas trop d’illusions. Bien sûr, la pression montera de jour en jour, nous espérons effectuer une prestation satisfaisante, ce n’est pas gagné. L’ambition d’attraper une marche du podium peut en quelques secondes s’effonder et, atteindre la ligne d’arrivée peut être un coup de chance ! On verra au jour le jour et à la fin du rallye nous verrons bien où nous nous situerons. »
C’est aussi une raison pour laquelle Rizzardi reste fidèle à sa Porsche. « Si je rivalise avec un Toyota Hilux, je devrais gagner. La concurrence devient de plus en plus importante d’année en année. Je ne me colle aucun stress. Avec ma Porsche je n’en aurais pas, même si c’est un véhicule idéal pour tous les terrains avec son moteur à l’arrière. J’adore cette voiture marginale et j’éprouve un plaisir fou à la conduire. J’attire l’attention des photographes alors que si je conduisais un Toyota ou un Bowler, ce ne serait pas pareil. »

Floor Maten: « Aucune idée de ce qui m’attend »
Floor Maten connaît le désert du Maroc traversé par le MDC à grande vitesse après de longues années au sein de l’organisation. Elle voulais aussi goûter à l’épreuve en tant que participante et à… moto. Etant une des deux participantes féminines à moto, elle vise le ‘Ladies Trophy’ : « Jusqu’à présent, je réalise pas encore que suis une concurrente à part entière. J’ai fait beaucoup de voyages à moto et j’ai également fait des enduros et du tout-terrain, mais jamais un rallye-raid. Je ne sais pas ce qui m’attend. Je n’ai jamais conduit dans les dunes, par exemple… »
Floor Maten est assistée par l’équipe Boss Machinery. Elle mène une Beta 390 s’est engagée dans la catégorie ‘Ladies Trophy’ à un prix attractif: « Je pourrais ainsi mesurer si, je suis à la hauteur et si cela me plait.  J’ai terminé l’année dernière mes études en Génie Biomédical, mais je les continue encore, j’ai pu me libérer pour cette semaine de course. »

Peter Erren: « Moteur explosé  avant le départ »
L’intention de Peter Erren était de roder le gros moteur de son Bowler sur un tronçon d’environ 300 kilomètres. Mais après 130 kilomètres sur l’autoroute marocaine le moteur a lâché : « Un gros nuage de fumée, de l’huile  partout, donc fin de l’histoire. Nous avons pris des mesures radicales. Un nouveau bloc devrait être envoyé des Pays-Bas, mais l’aéroport de Schiphol l’a refusé en raison d’une fuite d’huile. Nous sommes donc allés en chercher un à Casablanca chez un concessionnaire BMW, nous avons trouvé derrière une grange, deux blocs d’occasion… »
Ne pouvant se rendre aux vérifications techniques en temps et heure, l’équipe Erren Rally Racing a réparé. Elle s’est présentée le dimanche matin afin de pouvoir prendre le départ ce lundi.  « Nous pensons que notre problème vienne du nouveau système électronique. Si tel est le cas, cela pourrait se reproduire avec le nouveau bloc. Nous espérons que cela ne sera pas le cas. »

Pascal de Baar, « Naviguer est un art à part »
Il faudra s’habituer à voir le nom de Pascal de Baar en tant que navigateur d’Eimbert Timmermans dans le camion DAF. De Baar a roulé avec Renault l’année dernière. Il a gagné ainsi une étape du Dakar cette année avant d’occuper la cinquième place jusqu’à l’avant dernier jour. « Mon camion est actuellement en re-construction. Je ne pouvais pas participer avec celui-ci, mais quand Eimbert m’a demandé si je voulais venir comme navigateur dans son nouveau camion, je me suis dis,  pourquoi pas ? Je navigue donc !
« C’est une occasion de continuer à faire mon apprentissage et acquarir de l’expérience. Pour continuer à apprendre et à obtenir de meilleurs résultats en tant que pilote, on se doit d’acquérir des automatismes. Naviguer est un art. Dans ce sport, il faut apprendre en permanence et comprendre aussi les subtilités du road-book voit les choses, pour ne pas tomber dans les pièges. Un bon navigateur est essentiel dans une équipe. Si je peux aider Eimbert à s’amélioreer au volant de son camion, je le ferai avec plaisir. C’est une bel engin, et les petits détails comme le réglage des suspensions par exemple, peuvent faire la différence. »

Thierry Gerome : « ​​Une plus grande stabilité et moins de crevaisons de pneus »
Un rallye-raid est un défi pour soi-même. Pour Thierry Gerome et son navigateur Geoffrey Noel de Burlin, le leur : les deux Belges sont liés à leurs fauteuils roulants. En cas de crevaison, cela leur coûte environ trois fois plus de temps pour changer une roue qu’un équipage normal. Ils doivent se déplacer avec leurs mains : « L’année dernière, nous avions dû changer cinq fois les pneus dans la même journée. Cette année, nous avons des pneus différents, ce qui va réduire ce risque. Nous avons mis au point un système qui nous permet de prendre la roue de secours plus facilement, donc nous espérons pouvoir gagner sans perdre trop de temps pour changer de pneus. »
Ce qui devrait aussi les aider, l’utilisation du nouveau modèle Polaris. Selon Thierry Gérome, c’est une première en Europe : « Parce que ce modèle est plus long que le SSV classique. Il est donc plus stable. Nous attendons beaucoup de sa part. Peut-être que dans les dunes c’est moins facile comparativement à un 4×4 ordinaire ou un Buggy plus long mais cela ne devrait pas poser problème. »

Joey van den Outenaar: « Je ne veux plus me dépasser moi-même »
L’an dernier, tout a tourné au cauchemar pour Joey van den Outenaar. Le premier jour, le quad a dû être remorqué… Les problèmes ont été résolus depuis. « Les problèmes venaient de l’échappement. La chaleur ne s’évacuait pas. Nous avons créé d’autres ouvertures et supprimé des caches sur les côtés, de sorte que la chaleur peut s’échapper. Je me suis aussi promis de piloter plus calmement. L’année dernière, j’y ai été trop fort. »
En y allant plus calmement et progressivement,  Joey Van den Outenaar espère aller le plus loin possible et voir l’arrivée. « Je suis sur le rallye avec mon père. Notre objectif est d’atteindre la ligne d’arrivée ensemble. Voir le drapeau à damier et profiter ensemble de cette aventure est le plus important pour nous deux. »

Rob van Pelt : « Voyons voir si, on peut le faire en budget réduit »
Un Suzuki Vitara au départ du Morocco Désert Challenge est plutôt une rareté parmi les véhicules de rallye-raid. Il est grand, rutilant et rugissant. « C’est le vilain petit canard du plateau ! J’ai fait la ‘Baja Duitsland’ à son volant et c’était bien, donc pourquoi pas le Maroc ? Je voulais savoir si, c’était faisable aussi avec une voiture à moindre coût, une voiture standard sans luxe. Un défi dans un défi. »
Le premier sera de toute façon de participer. Après une longue carrière à moto, Rob Van Pelt a durant quelques années été le navigateur de Maik Willems dans un Toyota Hilux. Van Pelt est le pilote, Bram van Dorp son navigateur. « Être assis à droite est amusant, conduire soi-même est encore mieux » dit Van Pelt. « Si nous réussissons, nous le refairons. L’avenir nous le  dira. »

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