Dakar Etape 5/Chabot-Pillot : Une énorme déception

Chabot et Pilot dans l'étape 5 © DR

Les journées étaient annoncées copieuses sur ce Dakar 2017 et elles le sont ! Hier magnifique spéciale avec beaucoup de navigation en hors piste complet, avec des passages d’herbes à chameaux et de grandes dunes blanches très molles qui ont piégé beaucoup de concurrents.
 
Beaucoup d’aléas et beaucoup de suspense dans cette spéciale.

L’auto marchait très bien, sans aucune difficulté particulière et nous avions passé tous les pièges sans aucun problème avec un bon rythme de course. Et puis, à 25-30 km de l’arrivée sur une grande piste assez rapide, à une vitesse de 170 km/h, nous avons ressenti une perte de puissance. Nous pensions avoir crevé, mais au deuxième bruit nous avons compris que c’était le moteur.
 
Aucune alerte, aucun signal, aucun témoin avant-coureur. Nous avons un moteur neuf qui a 1000 km, le même que tout le monde. Ce n’est pas du tout une pièce à soucis, cela fait partie au contraire de la fiabilité de ce Hilux. Nous ne savons pas ce qui s’est passé, nous le saurons demain, même si cela ne nous remettra pas en course…
Donc impossible de réparer et il est interdit de changer un moteur sur le Dakar. Nous nous sommes fait tracté sur les 30 km restants par un concurrent. Il restait encore une deuxième partie de spéciale ainsi qu’une formalité de 120 km et nous avons terminé à la ficelle, tiré par le camion.
 
Ce n’était pas du tout prévu comme ça. C’est très difficile ce matin. On voit les gens se parler, la course est très ouverte et c’est un Dakar dur qui nous allait bien. Nous serions sortis de la spéciale à la neuvième place sans cet incident, et quand je vois les belles journées à venir…
 
Aujourd’hui il pleut en montagne, ce sont des spéciales ardues. La fatigue et les épreuves creusent les visages et soumettent les machines à rude épreuve. Hier nous étions à 4000 mètres d’altitude, la mécanique souffre et les organismes aussi, les conditions se sont en durcies. Un concurrent du Top 10 a abandonné hier parce qu’il ne supportait pas l’altitude. Il y a deux jours nous passions à 5000 mètres, plus haut que le Mont Blanc. Quand on roule si haut, les voitures ont moins de chevaux et les difficultés prennent un relief différent.
 
Ce sont des moments difficiles où l’on ne pense pas à soi mais à tous les gens qui ont contribué et qui participent à cette belle course, à leur engagement.
 
Mais le Dakar reste la course la plus dure au monde, et cette année, on peut s’attendre à une élimination drastique. Les voitures sont déjà très fatiguées après peu de jours de course. C’est un retour au Dakar très difficile et à l’aventure. Je pense que celui-ci va être génial à ce niveau là. La grosse déception, c’est de ne pas pouvoir le vivre avec Gilles.
 
Nous avions un super rythme de course et nous partions pour un bon résultat. Nous n’avons pas fait de faute, mais le Dakar est aussi un sport mécanique. Notre voiture et très fiable et le Team la connaît sur le bout des doigts. Demain nous en saurons plus sur les raisons de cette panne. Mais ce matin c’est dur.
 
Nous sommes au fin fond de la Bolivie. Les communications sont difficiles. Il n’y a pas de grandes villes à proximité, nous cherchons de l’aide auprès des habitants pour passer la frontière et trouver une ville, puis un aéroport. Nous espérons pouvoir rejoindre la France dans le courant de la semaine prochaine.

Nous espèrons pouvoir vous donner plus de détails prochainement.
 
Ronan & Gilles

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