La Morgan Nissan LM P2-Nissan #84 engagée par SRT41 by OAK Racing court dans la catégorie ’56ème stand’, celui des projets innovants. David Lecleach, ingénieur data et système pour Onroak Automotive est dédié à l’équipe, nous en dit plus sur la technologie mise en place pour Frédéric Sausset, quadruple amputé engagé dans l’incroyable défi des 24 Heures du Mans.
Les freins : « Nous sommes la seule auto avec un ABS et ça l’aide énormément au niveau du freinage. Il y a un système de mastervac (régulation de freinage) qui crée une dépression au niveau de la pédale de frein et qui l’aide à mieux contrôler son freinage. Sinon, il n’exercerait pas assez de pression pour freiner pat lui-même. »
Le volant : « Il est unique. La prothèse qu’il porte comporte une petite pointe lui permet de tourner le volant. Il a quasiment la même rotation qu’un volant standard. Il a tous les boutons nécessaires pour contrôler le démarrage, l’arrêt du moteur, le contrôle de la boîte automatique et l’alimentation générale. Pour qu’il les utilise, il doit être complètement désolidarisé du volant. Tous ces boutons ont été pensés pour qu’ils ne servent que lorsque la voiture est arrêtée. »
Contrôle spécifique : « Il a une palette qu’il actionne avec sa cuisse droite. Elle permet de contrôler le pitlimit (qui contrôle la vitesse de rentée dans les stands, ndlr) et le mode de full course yellow à 80 km/h. Il appuie plus ou moins longtemps et le calculateur va interpréter ses commandes pour régler la stratégie moteur (ouverture papillons et contrôle gestion moteur). Ensuite, à sa gauche, il a un joystick qui permet de contrôler les clignotants, l’activation des feux stops et les flashs. »
L’extraction : « La règlementation impose qu’il puisse sortir lui-même de la voiture en cas de problème. Il a un système basé sur de l’air comprimé qui élève son siège à la hauteur du ponton et, ensuite, il peut basculer à l’extérieur du véhicule. »
Les autres pilotes : « Il y a un volant spécifique pour Frédéric Sausset tandis que Jean-Bernard (Bouvet) et Christophe (Tinseau) ont un volant tout à fait standard. Le pédalier de Frédéric est aussi unique et il le contrôle avec les cuisses. Il est relié à des tringles qui permettent d’activer alternativement l’accélérateur et le frein puisqu’il n’y a pas d’embrayage, la boîte de vitesses étant automatique. Le volant et le pédalier sont retirés à chaque fois qu’un pilote valide monte dans la voiture. »
Les lumières : « A la demande d’Eduardo Freitas, le directeur de course, on a mis en place des LEDS bleues qui s’allument uniquement lorsque Fred est dans la voiture. Quand son volant est branché, il se connecte directement aux lumières. Elles sont placées sur le capot avant, sur l’arceau et sur l’extracteur arrière, une grande bande bleue permet tant donc d’avertir les autres concurrents qui le précédent ou qui le suivent. »
La gestation du projet : « Il n’y a pas qu’Onroak Automotive Le Mans (partie électronique) qui a travaillé sur ce projet mais il y a aussi l’équipe de Magny-Cours qui a développé toute la partie mécanique. Cela concerne à peu prés 15 personnes et nous travaillons sur ce projet depuis Janvier. Trois gros mois de développement ont été nécessaires et nous avons ensuite fait pas mal de roulage. Fred devait s’habituer à ce type de voiture car il est passé d’une CN à une LM P2. La mise au point de son confort de conduite a été assez long à mettre en place. »
La validation : « Nous avons eu plusieurs visites des officiels de la Fédération Internationale Automobile (FIA). Ils ont validé des points, refusé certains autres et nous avons donc fait tous les changements demandés. La voiture est désormais tout à fait aux normes du point de vue de la FIA. »
David Bristol,