L.Alphand : « La découverte a toujours été mon moteur »

Luc Alphand © DR

Nouveau membre de l’Organisation du Silk Way Rally, Luc Alphand, l’un des plus beaux et sans doute des plus éclectiques palmarès du sport français, prend très à cœur son rôle d’Ambassadeur de l’épreuve, mais également de conseiller technique et sportif auprès de la Direction du rallye. Au milieu d’un planning ultra chargé, le vainqueur du classement général de la Coupe du Monde de ski 97, vainqueur du Dakar 2006, a pris le temps de nous répondre pour nous expliquer comment il aborde cette nouvelle aventure. Et, comme toujours, avec verve et passion…

 

– Luc, intégrer l’organisation du Silk Way Rally est un nouveau défi pour vous, et d’abord logistique car on sait que votre planning est particulièrement chargé en hiver…
Luc Alphand : « Oh oui ! Entre les déplacements en Argentine puis sur la Coupe du Monde de ski pour mon rôle de consultant pour la télévision française, mais également mon travail avec plusieurs grandes marques, auxquels s’ajoutent les évènements en héliski un peu partout dans le monde, c’est vrai que je n’ai pas eu beaucoup de temps morts. C’était déjà un premier défi à relever pour moi que d’intégrer au milieu de toutes ces activités planifiées de longue date, ma nouvelle mission sur le Silk Way Rally. Mais il n’était pas question pour moi de prendre le train en marche. Suivre les premières recos en Russie, faire celles en Chine le mois prochain, participer aux différentes présentations de la course… Bref, tout ce travail de l’ombre fait en amont est quelque chose qui m’intéresse vraiment. La découverte a toujours été mon moteur, mais à condition de bien faire les choses et c’est le cas. »

– Vous auriez aimé découvrir ce rallye en tant que pilote ?
Luc Alphand : « Bien sûr ! J’aurai adoré découvrir cette course en tant que pilote mais, depuis mon accident, je ne peux plus courir ; je suis donc ravi de pouvoir quand même y participer, dans l’organisation, en découvrant l’envers du décor. C’est un challenge qui m’attire beaucoup, d’autant plus que je ne connais pas cette partie de la Russie, ni le Kazakhstan, et encore moins la Chine. »

– En tant que conseiller technique et sportif, que cherchez vous à apporter à l’Organisation du Silk Way Rally 2016 ?
Luc Alphand : « D’abord il faut rappeler que tous les membres de l’organisation sont vraiment hyper compétents et maîtrisent parfaitement le déroulement d’un rallye-raid. Le Silk Way, c’est une grosse machine en terme d’organisation, c’est du solide. Je conçois mon rôle de manière très simple : j’ai une grosse expérience en tant qu’ancien pilote professionnel mais aussi dans les médias. Ces connaissances, je compte d’ailleurs les mettre concrètement au service des concurrents, en favorisant par exemple l’accès au média aux pilotes pros ou en mettant en avant certains amateurs. Et puis, bien sûr, j’aurai à cœur de faire le lien sur le bivouac entre l’organisation et les team usine pour anticiper leurs besoins.
« Sur un plan plus sportif, Vladimir Chagin et Frédéric Lequien ont une approche vraiment intéressante, on partage beaucoup par exemple sur le niveau de difficulté du parcours, ce sont des discussions passionnantes, on se met à la place de tous les concurrents et de toutes les catégories ! Même avec un parcours exigeant, vous devez être certain que tout le monde puisse avoir sa chance. »

– Comment ces expériences multiples se traduisent-elles dans tout le travail effectué en amont ?
Luc Alphand : « Pour l’instant, j’ai surtout œuvré comme ambassadeur de la course et, pour être tout à fait honnête, ce n’était pas très difficile, car tous les concurrents que j’ai rencontrés m’ont témoigné d’un grand enthousiasme pour le Silk Way Rally 2016 ! Ils sont tellement nombreux à vouloir retrouver les gênes de la discipline, l’aventure, les grands espaces, que proposer un parcours de Moscou à Pékin, ça parle de soi-même ! »

– Vous parlez du fameux esprit ‘rallye-raid’ ?
Luc Alphand : « L’esprit du rallye-raid, c’est découvrir de nouveaux terrains et de nouveaux pays et c’est exactement ce que nous proposons à tous ceux qui adorent ce genre d’épreuves, mais cette fois disputées dans des pays où ils ne sont jamais allés. L’engouement pour cette nouvelle course est réel, aussi bien chez les concurrents que chez les médias. Sur un plan plus technique, je milite dans la définition du tracé pour que le niveau soit exigeant et élevé, car plus un rallye est dur, plus les concurrents ont de satisfaction à le finir. Il faut parvenir à mettre le curseur au bon niveau. Encore une fois, le professionnalisme et la compétence des équipes de l’organisation chargées de ce travail sont impressionnants, ils savent très bien ce qu’il faut proposer à des pilotes de rallye-raid pour les satisfaire. La multiplicité des avis permet plus rapidement de trouver ce juste niveau de difficulté, j’utilise mon expérience pour apporter un petit plus et notamment lors des prochaines reconnaissances en Chine. »

– Quatre mois du départ de la Place Rouge, quels conseils avez-vous à donner aux futurs participants du Silk Way Rally 2016 ? A quoi doivent-ils faire attention maintenant ?
Luc Alphand : « La première chose à laquelle pensent tous les concurrents, hors usines, est de boucler le budget car une fois que c’est fait, ils pensent avoir réalisé l’essentiel. C’est vrai en partie seulement car il est important de bien concevoir son projet, d’avoir un véhicule bien préparé, qui vous corresponde et la meilleure équipe d’assistance possible. Mais il ne faut surtout pas négliger la dimension physique d’une course de deux semaines comme celle-ci. Mon conseil aux participants à 4 mois de l’épreuve est de ne pas faire l’impasse sur la préparation physique. Préparer une course de ce niveau est un tout ! Ca ne sert à rien d’arriver au départ avec un super matériel et d’abandonner quelques jours plus tard car on ne peut pas suivre physiquement. Disputées en été, les longues étapes du Silk Way Rally 2016 vont faire souffrir les concurrents. Il faudra donc être prêt physiquement pour tenir deux semaines, le rallye va monter en puissance jour après jour, et les difficultés seront présentes jusqu’à l’arrivée. »

Chris Rodrigo,

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