Sur la liste des engagés pour la 84ème édition des 24 Heures du Mans, le projet engagé dans le cadre du 56ème stand, réservé à des projets innovants, aura cette année une saveur particulière. Frédéric Sausset, au volant d’une Morgan LM P2, sera le premier pilote quadri-amputé à se présenter au départ des 24 Heures du Mans et d’une compétition de sport automobile d’un tel niveau.
Avant la conférence de presse de l’Automobile Club de l’Ouest du 5 février, qui a officialisé la participation de l’équipe SRT41, un déverminage avait lieu avec la Morgan à moteur Nissan. Une première en piste pour le pilote. « Il a roulé dans la voiture qui va faire les 24 Heures du Mans. C’est un projet incroyable, et aujourd’hui, tout ce qui a été pensé avant est en train de se mettre en place sur le bitume, et rouler » confie Christophe Tinseau. « Je n’ai jamais vécu de choses comme ça. J’ai pourtant eu beaucoup de moments dans ma carrière, mais là c’est très différent. »
Si Frédéric Sausset a déjà pris le volant de prototypes, notamment en V de V Endurance Series, afin de se préparer, il s’agissait là de sa première fois à bord d’une voiture de la catégorie LM P2. Un moment fort, qui marque une nouvelle étape sur le parcours de cet homme amputé des quatre membres en 2012. « J’avais le sentiment qu’il fallait que je me réalise dans une aventure, dans un défi extraordinaire, et quoi de plus énorme que les 24 Heures du Mans dans le monde du sport-automobile ? Cela a été compliqué à faire accepter, à faire intégrer intellectuellement. Comment un gars qui n’a jamais fait une seule course, et en plus coupé en quatre, puisse disputer l’épreuve la plus difficile au monde ? »
Cette première mondiale qui se déroulera en juin est le fruit d’une collaboration entre de nombreux partenaires. C’est aussi une aventure forte avec des hommes et des femmes impliqués. « Le pourcentage d’humain dans cette aventure humaine est très grand » confie Benoît Bagur, Directeur technique chez Onroak, constructeur du châssis utilisé par l’équipe. « Dans le domaine automobile, seules les courses d’endurance permettent de relever ce genre de challenges. »
Frédéric Sausset devra encore patienter quelques mois avant le grand moment des 24 Heures du Mans. « Moi je suis prêt. Il reste encore beaucoup de travail au niveau technique, en matière d’entrainement, de physique, mais je suis prêt. »
ACO – Geoffrey Barre,