Dans la catégorie motos, la première victoire de l’Australien Toby Price sur KTM démontre encore et toujours que, malgré le départ de Marc Coma (Directeur Sportif du Dakar) et celui de Cyril Despres (chez Peugeot) la marque autrichienne reste la référence de la discipline.
Pourtant, au départ de la 38ème édition, alors que la distribution des cartes avaient été effectuée sur le papier, Honda possédait un net avantage dans les paris.
KTM reste la référence
C’était l’année de toutes les interrogations pour KTM après les départs de Coma et Despres. Finalement, rien n’a changé au cours de cette traversée de l’Argentine et de la Bolivie. KTM s’impose solidement et autoritairement grâce à des pointures de la taille des deux grands frères, Coma et de Despres. De plus , KTM reste la machine à gagner, sa fiabilité est réelle. Tout au long du rallye et au cours des deux étapes marathon parfaitement gérées par l’équipe ‘orange’, la 450 Rally a démontré son infaillible crédibilité, ses utilisateurs trébuchent que rarement, quel que soit le terrain !
A Rosario, KTM a enregistré sa 15ème victoire d’affilée sur le Dakar et ce, grâce à des pilotes qui se sont montrés non seulement talentueux mais aussi excellent gestionnaires.
L’Australien Toby Price a décroché le pompon, après seulement deux participations. Matthias Walkner (Champion du Monde FIM 2015) sera un prétendant à la victoire pour le futur, un abandon sur lourde chute (fracture du fémur) décale cette faisabilité. Pour sa première participation, le français Antoine Méo a étonné et détonné. Deux victoires d’étape et une 6ème place après avoir occupé la troisième mais, une chute dans l’avant dernière étape le prive du podium.
Enfin, Stefan Svitko ‘client’ KTM a fait parler de lui par une régularité et une discrétion qui ont payé au point d’intéresser l’équipe officielle.
Honda un zéro pointé !
Tempête annoncée chez HRC Honda ! Dans les coulisses après la claque encaissée, les dirigeants de l’équipe 
médite sur le cuisant échec et la future composition du Team. Les trois échecs successifs pèsent dans la balance au point de s’attendre à un grand ménage hivernal dans la structure. Le programme rallye-raid reste à la mode mais sous condition. Marthino Bianchi, le Directeur Sportif et Wofgang Fischer, le manager ne peuvent s’en cacher, mécontentement et déception se lisent sur leur visage.
Avec les moyens colossaux alloués au HRC Honda, s’imposer et se montrer quotidiennement comme le fit sur quatre roues Peugeot, aurait du être évident. Il n’en fut rien ! L’équipe n’a plus droit à l’erreur et doit impérativement se repositionner certainement en se délestant des deux pointures alignées : Joan Barreda et Paulo Gonçalves. La prolongation de leur contrat au sein de l’équipe est sur le fil du rasoir… Par contre, la révélation Kevin Benavides intégré à l’équipe Honda Amérique du Sud sauve la face du constructeur japonais qui pourrait l’enrôler dans l’équipe de pointe très prochainement.
Il est inadmissible que Joan Barreda écope à deux occasions de pénalités pour excès de vitesse… Il est incroyable que Paulo Gonçalves avec l’expérience qu’il détient soit incapable de gérer la pression alors qu’il mène le rallye…
Honda a jeté son investissement financier par la fenêtre, les résultats sont assez parlant pour montrer du doigt ce gâchis qui est le leur !
Yamaha, la petite ‘bleue’ qui monte !
En 2015, Yamaha a pris un revers de médaille et sans bruit a préparé l’édition 2016 avec sagesse. Nouveauté qui saute aux yeux, l’utilisation d’une nouvelle Yama baptisée WR450F Rally mise en tests sur le rallye du Maroc en octobre dernier. Autre modernité, l’arrivée de nouvelles têtes blondes et bien ficelées, celles de Adrien Van Beveren et de Xavier de Soultrait.
Un grand coup de jeune donc, sous la houlette du très expérimenté Helder Rodrigues (il a quitté Honda après le Dakar 2015). Le Portugais s’est attaché en amont du Dakar à développer la machine entièrement équipée avec la technologie du moteur de l’YZ et le châssis le plus avancé jamais mis au point par Yamaha en optimisant son poids et sa conception. Un travail payant puisque Helder termine 5ème au général et empoche une victoire d’étape.
Les deux espoirs Adrien et Xavier progressent sans penser exploit. Ils avancent sur le bon cap, les deux semaines de course l’ont démontré et ce, malgré l’abandon de Xavier sur problème mécanique (moteur). Par contre, Adrien, le double vainqueur de l’Enduropale du Touquet très enthousiaste tout au long de l’épreuve n’a cessé de hausser son rythme. Sa probante 7ème place finale fait penser à Stéphane Peterhansel, auteur de six victoires avec Yamaha.
Husqvarna sur le podium
Ce bilan serait incomplet sans parler de Husqvarna loin d’avoir démérité avec la 3ème place obtenue par le Chilien Pablo Quintanilla, héritier de Chaleco Lopez. Pierre-Alexandre Renet transfuge de l’Enduro FIM qui débutait dans la discipline sera à surveiller. Il a disparu des écrans après une chute entraînant son abandon.
Coup de coeur pour Sherco !
Quant au ‘Petit Poucet’ de la discipline – une affection toute particulière pour lui – et qui s’appelle Sherco, le travail effectué par l’équipe de Nicolas Chaix est peu récompensé ! Le manque de fiabilité pénalise cette structure française et ses valeureux pilotes, Alain Duclos et Joan Pedrero des guerriers qui se battent comme des forcenés dans le paysage de constructeurs fortunés.