400 kilomètres minimum. C’est le tarif quotidien de ce Dakar 2024. Un énième marathon conclu à la 27ème place du jour par Ronan Chabot et Gilles Pillot, 22ème du général.
Al Ula, nous revoilà ! Dix jours plus tard, retour au Start Camp, monumental bivouac de 25 hectares dominé par d’imposantes roches noires, qui accueille à nouveau le Dakar. Mais pas question de céder à la monotonie pour l’équipage du Toyota #236.
« Une de plus, une de moins, au choix ! Une bonne spéciale d’usure. Ce n’était pas une autoroute, pas même une départementale ! », résume Ronan Chabot. « Dans la première partie, nous étions chargés en carburant, la voiture était une véritable enclume ! » Les premiers kilomètres pouvaient laisser croire à de longues sections rapides. Mais à mi-parcours, changement radical de physionomie. « Après le kilomètre 211, c’était dur, cassant. Le road book parlait de cailloux, je dirais plutôt des rochers ! Ce n’était pas de tout repos, pour nous comme pour la voiture », précise Gilles Pillot. « On sent le poids du rallye. Ça commence à tirer. Les cervicales sifflent un peu. » Ce soir, une bonne révision s’impose ! Pour le Toyota, victime d’une surchauffe d’amortisseurs, tout comme l’équipage, promis aux mains réparatrices de Denis, le kiné marseillais du team Overdrive !
UNE COURSE VIS-A-VIS DE SOI-MÊME
Avec ce sentiment partagé par tous un peu plus chaque soir, cette impression de renouer avec un Dakar à l’ancienne, exigeant pour les hommes et la mécanique. « On retrouve de l’aventure. Un truc qui n’existe pas ailleurs, qui n’existe plus », s’enthousiasme le pilote sablais. « Chaque matin, tu te réveilles en te disant que tu vas encore en baver ! Le Dakar, c’est une course vis-à-vis de soi-même. C’est physiquement beaucoup plus dur que notre dernier Dakar. Globalement, tu arrives le soir, tu es crevé. Un plat, une douche et au lit ! »
27ème du jour, les voici 22ème du général, le Top 20 à portée de main. « On a laissé cinq minutes sur la fin, bêtement, dans la poussière des cinquante derniers kilomètres. » Demain, antépénultième étape. Une boucle de 371 km autour d’Al Ula. Officiellement, « moins exigeante ». Mais on n’est pas obligé d’y croire…