Jusqu’à présent, l’Africa Eco Race avait été épargnée par les soucis météo. Hélas, ce vendredi matin, pour la 10ème étape, un vent violant balayait le plateau d’Amodjar provoquant un vent de sable qui a empêché les hélicoptères de l’organisation de décoller. Sans hélico, impossible d’assurer une sécurité optimale et de surveiller la course et donc, la décision a été prise de faire partir les motos, autos et camion en convoi jusqu’au ravitaillement essence d’où a été donné le départ. Du coup, la spéciale de 387 km a été raccourcie de 190 km, amputant le parcours de la partie de dunes prévues en début d’étape.
Dans la catégorie moto, après la pénalité de 6 minutes attribuée hier à Alessandro Botturi, autant dire que les bleus avaient un petit moral ce matin. En effet, difficile de reprendre à la régulière ces 6 minutes à Jacopo Cerruti, le pilote Aprilia, impérial depuis le début du Rallye. Malgré cela, Alessandro Botturi a tout donné au guidon de sa Yamaha 700 Ténéré pour remporter la spéciale avec 00:02:26 sur l’Aprilia 660 Tuareg de Jacopo Cerutti, 2ème du jour. Au général, Botturi ne compte plus que 00:04:38 de retard sur Cerruti.
C’est peu mais aussi beaucoup à la fois puisque demain, il ne restera que 247 km de spéciale pour que Botturi essaye de renverser la vapeur. Mais, comme il va ouvrir la piste, autant dire que c’est quasiment mission impossible. D’autant plus que Cerruti pourra compter sur son co-équipier chez Aprilia, Francesco Montanari, auteur d’une remontée fantastique aujourd’hui pour finalement terminer troisième. Celui-ci pourrait venir jouer les trouble-fêtes demain.
Cette fin de rallye réussie plutôt bien aux jeunes loups de la discipline puisque le Français Attilio Fert se classe 4ème au guidon de sa KTM, devant la Honda de l’Italien Marco Aurelio Fontana et la KTM du Suisse Alexandre Vaudan, toujours leader du Challenge Rookie Rider By Acerbis. A présent, avec les problèmes d’alimentation en essence rencontrés aujourd’hui par Giovanni Gritti, il est également leader des 450 au général.
Dans la Motul Xtreme Rider, Patrice Carrillon termine à nouveau devant sur cette 11ème étape. Le Français est à présent 13ème au général et compte plus de 2 heures d’avance sur Antoine Detourbet, son compatriote et dauphin chez les malles motos.
Sur quatre roues, Gautier Paulin et Remi Boulanger imposent à nouveau leur Apache. Les français devancent de 26 secondes le Can-Am des Portugais Ricardo Sousa et Jorge Brandao. A la veille de l’arrivée, cette légende du Motocross mondial, qui participe à son premier Rallye Tout Terrain, possède désormais près de 4 heures d’avance sur le Toyota Hilux des Belges Pascal Feryn, 3ème de l’étape. Il restait tout de même prudent lors des interviews à l’arrivée : « Je tenais vraiment à signer une autre victoire d’étape sur cette Africa Eco Race. En même temps c’est la meilleure façon de consolider notre première place. Mais, attention, tant que le drapeau à damiers n’est pas tombé, tout peut arriver ! Ne nous enflammons pas et attendons demain. »
Dans la catégorie camion, après leur cabriole d’hier et une bonne partie de la nuit à réparer le Scania endommagé après s’être couché dans les dunes, Aad Van Velsen, Michel Van Velsen et Marco Siemons se sont bien rachetés aujourd’hui. Les Hollandais terminent 9ème au scratch et devancent le Tatra de Tomas Tomecek et le Ginaf des Belges Cedric Feryn, Bjorn Burgelman et Tom de Leeuw. Au général, sauf catastrophe, la victoire ne devrait pas échapper à Tomecek qui possède plus de 2 heures d’avance.
Dans la course Classic, Andres Btabeck-Lemathe et Laurent Magat sont sortis vainqueurs de l’unique Zone de Régularité de cette 10ème étape en n’étant qu’à 10 secondes du temps idéal sur ces 59 km. Au général, les Belges Eric et Tom Claeys sont toujours leaders sur leur Toyota BJ73 mais demain, il restera deux ZR de 59 km et 150 km. Cette dernière ZR, d’une distance inhabituelle dans la discipline, pourrait bien être le juge de paix de cette première édition sur l’Africa Eco Race.
Comme toujours sur l’Africa Eco Race, cette dernière journée du samedi constituera l’ultime étape comportant un secteur chronométré. L’unique occasion pour certains de performer avant de passer l’arrivée qui sera jugée non loin de Nouakchott après 247 km de spéciale. Il ne restera alors aux finishers qu’une liaison de 255 km pour rallier le bivouac installé près de Saint Louis au Sénégal et retrouver les amis, familles ou partenaires venus spécialement pour l’occasion.