Dakar Étapes 6a-b : Réactions de marathoniens !

A l’issue des 48H Chrono, la caravane arrive à son point de repos Riyadh pour une journée de relâche bien méritée. Le point après six étapes disputées, Ricky Brabec mène la catégorie motos, Carlos Sainz et Lucas Cruz celle des autos et, Martin Macik-Frantisek Tomasek-David Svanda celle des camions.

L’étape 6 fait retentir « La Marseillaise » avec les victoires des français Adrien Van Beveren (moto), Sébastien Loeb-Fabian Lurquin (auto), Alexandre Giroud (Quad) et Xavier de Soultrait (SSV)…

Adrien Van Beveren : « J’ai pu exploiter mon potentiel physique »
Le pilote français du team Monster Energy Honda a remporté l’étape reine de l’Empty Quarter et se relance dans la lutte pour la gagne, à moins de dix minutes de son coéquipier Ricky Brabec.
« Hier, j’ai attaqué très fort au début et j’ai rattrapé mes principaux concurrents mais je me suis rendu compte rapidement qu’il ne me restait plus beaucoup d’essence donc j’ai ralenti. Et je pense que tout le monde a réalisé cela parce qu’ils ne m’ont pas dépassé. Nous avons un mode économique sur notre moto et je l’ai activé. J’ai ensuite gardé un pilotage fluide pour faire attention à ma consommation, mais je pense que ma technique du Touquet a pu parler. Physiquement c’était éprouvant mais j’ai pu exploiter mon potentiel parce que je travaille beaucoup dans ce domaine. J’aime souffrir un peu, c’est comme ça quand on est sportif de haut niveau. Il reste une semaine où il va falloir être hyper solide. Rien n’est fait, il faut être hyper raisonnable et concentré. Je vais attaquer la deuxième semaine en ouvrant et ça ne va pas être facile. »

Ricky Brabec : « Prêt à me donner à 110 % en deuxième semaine »
Troisième de l’étape 48h chrono après les deux jours passés dans l’Empty Quarter, le pilote américain de Honda a surtout pris la tête du classement général avant la journée de repos.
« Deux jours dans le désert c’est plutôt sympa, et le camping était cool avec un feu de camp, etc. Je me sens bien et je suis prêt pour la deuxième semaine. Mes doigts sont un peu douloureux après avoir tenu le guidon ces deux jours, mais globalement c’était bien. Je sais que certains des gars ont dit que c’était un peu trop, mais bon, le Dakar n’est pas facile ! Je me suis fait plaisir jusqu’ici et je suis content de ce début de rallye. La récompense d’aujourd’hui, c’est d’atteindre la journée de repos et maintenant je suis prêt à me donner à 110 % sur cette deuxième semaine. »

Ross Branch : « Je vais attaquer car je veux gagner. »
En finissant la dernière étape de la première semaine du rallye dans le top 5, Ross Branch arrive à la journée de repos avec moins d’une minute de retard sur le leader, Ricky Brabec. Deuxième du classement général, le pilote Hero ne pourra malheureusement pas compter pour la suite sur ses coéquipiers, tous ayant été contraints à l’abandon.
« C’était une des étapes les plus dures de ma vie. On a fait 530 km hier dans les dunes, et même si aujourd’hui c’était plus court, le sable était très mou. La bonne nouvelle, c’est qu’on est à l’arrivée en un seul morceau. C’est dommage que je sois le dernier représentant Hero car l’équipe bosse vraiment dur et mérite mieux. Quoi qu’il en soit, il faudra faire avec pour la deuxième semaine. Même si je ne peux pas prendre trop de risque, je vais attaquer car je veux gagner. »

Ignacio ‘Nacho’ Cornejo : « Il y a eu des hauts et des bas »
Unique double vainqueur d’étape cette semaine à moto, le Chilien attaquera la deuxième semaine en 4e position du classement général, à 14 minutes de son coéquipiers Ricky Brabec.
« C’était une sacrée expérience, ces deux jours. Dans cette première semaine il y a eu des hauts et des bas, mais même les jours compliqués, j’ai donné le meilleur de moi-même et j’ai fait de solides étapes. J’ai été souvent en tête au départ et en termes de stratégie, j’ai peut-être passé un peu trop de temps devant, mais j’avais un bon rythme, une bonne navigation. Donc je suis content et maintenant je vais essayer de me reposer pour la deuxième semaine. »

Carlos Sainz : « Rien n’est fait »
Deuxième de la longue sixième étape derrière Sébastien Loeb, Carlos Sainz profite des ennuis de Yazeed Al Rajhi et de Nasser Al Attiyah pour s’installer confortablement en tête du classement général. A la journée de repos, le pilote Audi compte désormais vingt minutes d’avance sur son coéquipier Mattias Ekström.
« C’était une longue étape difficile mais on s’en plutôt bien tiré. Même si j’ai perdu quelques minutes sur la fin en me plantant… Ces deux journées dans les dunes ont été positives. Si on m’avait dit au départ que je serais en tête du rallye à la journée de repos, j’aurais été très content. Maintenant rien n’est fait, il reste une semaine de course et ça reste ouvert. »

Mattias Ekstrom : « Ce n’est pas mon terrain de prédilection »
Troisième de la 48h chrono à près de 11’ de Loeb, le pilote suédois complète surtout un doublé Audi au sommet du classement du général, juste derrière Sainz à la veille de la journée de repos.
« Pour moi c’était très fatigant, ce n’est pas mon terrain de prédilection, je suis plus habitué à la neige et à la glace. Partir très tôt sur la route, avec ces dunes et ce sable très mou, c’est facile de prendre les mauvaises décisions. On a dû perdre environ 6 minutes à creuser, mais hier c’était une très bonne journée pour nous, sur la conduite, la navigation. On est très contents d’être là : j’ai vu que Nasser avait eu des problèmes, j’ai vu que Yazeed avait eu des problèmes… comparé à eux on est très contents. Dans nos bons jours, on est capables de rouler devant, mais c’est difficile de naviguer quand on conduit aussi tôt dans la journée. On a essayé de trouver la bonne vitesse et on est plutôt satisfaits. Maintenant j’ai hâte de prendre une bonne douche ! »

Sébastien Loeb : « Ce n’est pas si mal, on reste dans le coup »
Avec la 25e victoire d’étape de sa carrière sur le Dakar, le pilote français se replace aussi sur le podium provisoire derrière les Audi de Sainz et Ekstrom, et devient par ailleurs le chef de file des Hunter.
« La stratégie était la bonne. Ce qui fait que la stratégie d’Audi était meilleure, c’est qu’en lâchant neuf minutes, il se sont retrouvés suffisamment loin et que Nasser est parti devant en ouvrant très bien la piste. Donc ça n’a pas recollé comme on a pu l’espérer. Il fallait la faire la spéciale, on la gagne et on doit dans doute remonter au classement général. Ce n’est pas si mal, on reste dans le coup.
« Le bilan c’est qu’on perd deux fois du temps entre une biellette et une triple crevaison. En dehors de ça, on fait une bonne semaine, mais ça roule encore très vite. Tout le monde a dégoupillé et le niveau est très élevé. A ce rythme-là, c’est normal que ça casse et qu’il se passe des choses. Pour l’instant pour nous ça se passe bien. Il faut qu’on continue comme ça et juste qu’on trouve des solution pour les crevaison dans les dernières spéciales de cailloux. Et puis voilà »

Stéphane Peterhansel : « On va essayer de supporter l’équipe. »
Les problèmes volent en escadrille pour Stéphane Peterhansel. Après les crevaisons et les erreurs de stratégie qui ont plombé son début de rallye, le pilote Audi a vécu de nouvelles mésaventures durant la longue spéciale de 48 heures. C’est cette fois la fuite d’un vérin hydraulique qui a valu à Monsieur Dakar de lâcher près de trois heures dans les dunes de l’Empty Quarter.
« Cette étape de 48 heures a tourné pour nous à la catastrophe. On a déjanté un pneu et en essayant de changer la roue on a explosé un vérin hydraulique. De là, on ne pouvait plus changer la roue et il nous a fallu démonter toute la carrosserie pour sortir le vérin. Nous n’avions ensuite plus d’huile dans le système hydraulique… Le tout nous a coûté deux heures pour réparer et regagner le bivouac. La suite, ça a été ce matin après le ravitaillement avec le déclenchement de l’alarme rouge qui a fait qu’on ne pouvait plus approcher la voiture… Il a fallu régler le problème avec les ingénieurs avant de pouvoir repartir. Désormais, notre seul objectif sera d’essayer de supporter l’équipe. »

Nasser Al Attiyah : « Je vais essayer d’aider Seb à gagner ce Dakar. »
Trahi par la mécanique à 50 km de l’arrivée de la sixième étape, Nasser Al Attiyah a perdu 2h40 et ses dernières chances de briguer une sixième victoire sur le Dakar. Le pilote qatari n’a désormais d’autre ambition que d’aller chercher quelques points pour le championnat et prêter main forte à son coéquipier Sébastien Loeb.
« Ça n’a pas été une bonne journée… On a cassé un moyeu de direction à 50 km de l’arrivée et nous avons dû attendre notre camion d’assistance pour pouvoir réparer. C’est dommage car jusque-là nous avions fait une bonne spéciale malgré le fait d’être parti hier devant. Quoi qu’il en soit on va continuer et on verra ce qu’on peut faire. Je vais essayer d’aider Seb à gagner ce Dakar. Je ferai du mieux possible pour lui. »

Eryk Goczal : « L’étape la plus difficile de ma vie »
Impérial dans les dunes de l’Empty Quarter, le kid de Cracovie continue de dominer le classement général du Dakar. Il a maintenant plus d’une heure d’avance sur son premier poursuivant, Mitch Guthrie.
« Je ne sais pas si c’était parfait mais en tout cas c’était l’étape la plus difficile de ma vie. Je n’aurais jamais cru que je pourrais passer autant de dunes, mais avec cette voiture nous avons réussi. C’était difficile mentalement aujourd’hui parce que je sais que mon père a eu un gros problème mécanique au ravitaillement au km 100 hier, alors je croise les doigts pour qu’il finisse l’étape. C’était très exigeant cette première semaine, mais nous n’avons eu qu’une seule crevaison depuis le début du rallye parce que nous avons roulé prudemment sur les parties rocailleuses. Nous avons perdu du temps, mais au final ça nous en a fait gagner ! »

Xavier De Soultrait : « Attaquer pour faire dégoupiller les autres. »
Vainqueur de la sixième étape devant Yasir Seaida, Xavier De Soultrait reprend une minute au leader du classement général. A mi-parcours du Dakar, le pilote de l’équipe Sébastien Loeb Racing pointe à la troisième place du provisoire, sur les talons de l’Américaine Sara Price et à huit minutes du Saoudien.
« Je suis très content d’avoir pu vivre cette étape de 48 heures. C’était un moment historique pour le Dakar et j’ai vraiment beaucoup aimé cet esprit aventure. Hier soir nous étions tous autour du feu… Ce sont des souvenirs qui resteront gravés dans nos mémoires. Pour ce qui est de la course, nous avons attaqué de bout en bout, c’était notre stratégie. On connaît nos adversaires, on commence à mieux se connaître. On a poussé comme on l’avait fait avant-hier pour gagner la spéciale ou encore au prologue. Attaquer pour faire dégoupiller pour les autres. Je pense que c’est la bonne stratégie. »

Martin Macik : « L’équipe a fait un travail incroyable »
Martin Macik aura été le grand gagnant dans la catégorie camion de cette longue sixième étape dans les dunes de l’Empty Quarter. Vainqueur haut la main, le Tchèque et ses équipiers comptent désormais plus d’une heure d’avance en tête du classement général.
« Cette étape était non seulement la plus dure du rallye mais aussi la plus difficile de toutes les étapes que j’ai eu à franchir durant mes douze Dakar ! On termine ainsi une belle première semaine durant laquelle nous avons pris pas mal de pénalité et eu à changer de nombreux pneus. Mais nous n’avons pas été les seuls à connaître des problèmes. C’était une semaine difficile avec des terrains très variés et beaucoup de vitesse. Il fallait garder du rythme tous les jours… Quoi qu’il arrive à partir de là, je suis très content du comportement de notre camion. L’équipe a fait un travail incroyable. »

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