16ème au classement de leur catégorie, 626 kilomètres. Sur le papier, cette sixième étape invite à remonter le temps, à rembobiner le film jusqu’en 1983, en mode Afrique. Cette boucle de Shubaythah, aux confins d’Abu Dhabi, c’est le Dirkou/Agadez nigérien de cette 46ème édition. Un morceau de bravoure bientôt classé au patrimoine de la course. Une idée folle, clin d’œil appuyé à la grande époque, que d’aucuns ce matin annoncent épique.
À 07h30, au bivouac de Shubaytah, dernier salut avant l’inconnu. Gilles Pillot tend son carton de pointage aux commissaires, Ronan Chabot enclenche la première, et le Toyota s’élance pour 48h de spéciale. Face à eux, l’infini dunaire et même un peu plus. Gaffe à l’indigestion ! Les autos à gauche, les motos à droite. Un départ simultané juste pour la photo, car 200 mètres plus loin, les pistes se séparent. Chacun sa route, chacun son chemin.
À 16h, rideau ! Arrêt obligatoire, comme prévu. Après plus de 400 km au compteur, Ronan Chabot et Gilles Pillot rejoignent le campement ‘D’, la quatrième des sept zones d’accueil disséminées sur le parcours. Sans aucune information. Communication extérieure interdite, ils ne savent rien de leur position ni du chrono intermédiaire réalisé. Le tandem signe le 16ème temps de leur catégorie. Reste encore 150 km avant d’en finir avec cette boucle. Bonne nouvelle avant de rejoindre la tente, au milieu de nulle part : la direction de course a légèrement revu le kilométrage à la baisse (60 kilomètres de moins au regard de la consommation). Une goutte d’eau dans un océan de sable.