Steven Palette : Quelques chaleurs et un podium torride !

Le GT World Challenge Europe Endurance s’est achevé sur le podium de la Bronze Cup pour Steven Palette et ses coéquipiers Clément Mateu et Frédéric Makowiecki. Pourtant, la Porsche 911 GT3 R #44 a donné des sueurs froides à l’équipe CLRT en affichant pendant l’essentiel des trois heures de course une température moteur au delà des seuils admissibles. Mais les pilotes ont cajolé la mécanique qui a tenu la distance pour décrocher une médaille… de bronze !

Lors des premiers essais, l’optimisme n’est pas au beau fixe car l’équilibre de l’auto se révèle perfectible, entre sous et survirage. Le compromis est trouvé pour les préqualifications avec un bon rythme sur les longs runs, qui se révèlera précieux le dimanche après-midi. Mais en attendant, il faut en passer par les qualifications qui n’offrent que la 49e place au général et la 13e en Bronze Cup aux trois pilotes et au team français.

Mais on se rend vite compte dans le stand de la #44 que le principal souci est ailleurs. Alors que Clément réalise un bon début de course et progresse dans le classement, la température d’eau s’envole. L’alarme s’est déclenchée et indique que la barre des 110° est atteinte ! On risque juste de casser le moteur, et de toute façon, si on dépasse cette valeur, la puissance diminue. La situation est loin d’être idéale. Steven Palette comme Frédéric Makowiecki usent de leur expérience pour ne pas trop « dépasser la dose prescrite » en termes de température. Finalement, la prestation des trois pilotes et la dextérité de chacun lors des ravitaillements permettent de remonter 25 places au général et 10 en Bronze Cup !

Steven Palette est passé par toutes les émotions ce week-end. « Au début, j’étais plutôt inquiet, mais la décision de délaisser la performance sur un tour, pour mieux se concentrer sur la course, était la bonne. Lors des préqualifs, la voiture était vraiment bien, on avait la capacité de rouler vite et de doubler, ce qui est loin d’être facile en GTWC. Mais dimanche après-midi, on a été confronté à cette hausse anormale de la température moteur. En demandant à Clément d’enlever la clim, on a gagné quelques degrés et après on lui a demandé de ne pas tirer dans le moteur, de shifter (monter les rapports Ndlr) à l’apparition des diodes vertes au tableau de bord avant que le régime ne monte dans le jaune, le rouge ou le bleu ! Cela correspond à un régime beaucoup moins élevé, d’autant plus pénalisant qu’un moteur atmosphérique comme le nôtre aime monter dans les tours. On s’est posé la question d’abandonner. C’est d’ailleurs ce que Porsche nous conseillait. »

Steven pense que les arrêts au stand ont contribué au résultat final. « Le premier pitstop a eu lieu alors qu’il y avait une neutralisation, tout le monde a voulu en profiter pour s’arrêter. La zone des stands était bien encombrée mais comme nos voisins de stand avaient abandonné, on a pu se garer sans problème et on a optimisé le temps d’arrêt. Ça nous a remis en selle. Je suis reparti sous Full Course Yellow, puis le safety-car a encore fait tomber la température. Quand j’ai repris un rythme normal j’ai constaté qu’on avait comme prévu une excellente voiture en termes de comportement. J’ai doublé des concurrents, sauf que l’alarme de température s’est rallumée. Or, il y avait devant moi une file de six ou sept voitures. Aller à la bagarre en roulant trop près n’aurait pas arrangé le moteur. J’ai même été obligé de concéder une place pour rester en contrôle derrière le pack, je m’en suis contenté pour essayer d’aller au bout. Mais j’ai tout le temps roulé entre 110 et 115 degrés. »

Pas raisonnable. « C’était très frustrant parce que la voiture valait 5 à 8 dixièmes de mieux au tour, sans forcer ! Là où ça freinait à 100 mètres, je levais à 150 pour freiner à 90 en essayant de refroidir au maximum. En plus, on ramassait plein de saletés parce qu’il fallait sans arrêt se décaler du sillage des autres voitures. Mais ça valait le coup car nous avons pu remonter dans le Top 6 de la Bronze Cup. Puis on a refait un bon pitstop et Fred est reparti P3 ! Il a eu beaucoup de safety-car, ce qui nous a bien aidés, et par chance, il est tombé deux fois à la relance derrière une voiture en panne, ce qui a créé un écart par rapport au peloton devant lui. En temps normal, nous n’aurions pas été contents, mais dans le cas présent, cela permettait d’avoir un surcroit d’air frais. Il a passé la ligne avec seulement 5 dixièmes d’avance sur le 4ème de la Bronze Cup. »

Steven nous livre une ultime synthèse après cette guerre de 180 minutes contre les degrés centigrades. « Cela ne nous était jamais arrivé avant. Heureusement, comme pour compenser, on a eu de la réussite sur les arrêts aux stands. Comme quoi en sport auto, tu ne sais jamais ce qui peut se passer ! » N’est-ce pas cela, l’endurance ?

La saison du Fanatec GT World Challenge Europe powered by AWS Endurance – Bronze Cup est terminée, Steven va repasser de l’autre côté de la barrière pour accompagner d’autres compétiteurs vers l’atteinte de leurs objectifs, quant à 2024… ce sera l’année prochaine !

Romane Didier,

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