Tour d’Honneur des 24 Heures du Mans : Tout sauf une routine pour MissionH24

L’histoire des 24 Heures du Mans s’écrit depuis cent ans. Celle de MissionH24 au Mans seulement depuis 2019. Cette année, pour la cinquième fois consécutive, l’un des prototypes du programme avait le redoutable privilège de réaliser le Tour d’Honneur, 18 minutes avant que ne s’élancent les concurrents de la plus célèbre épreuve d’Endurance du monde. Tout sauf un tour de circuit comme les autres…

Cette année, comme l’année passée et celle d’avant, lorsque la Direction de Course des 24 Heures du Mans lui a donné le ‘go’ pour son Tour d’Honneur, Stéphane Richelmi était comme d’habitude au maximum de sa concentration. Lui, le vainqueur du Mans en LMP2 en 2016 avec Alpine pourrait pourtant accomplir ce voyage de 13,6 km avec décontraction. Son visage au moment où il enfile son casque avant de s’installer dans le cockpit dit tout le contraire. « Ce n’est pas un banal tour du circuit du Mans. C’est le Tour d’Honneur. Bien sûr la voiture est fiable, elle a couvert des milliers de kilomètres, dont des centaines sur ce circuit. Bien sûr je connais cette piste par cœur. Bien sûr, la H24 arrive ici en parfaites conditions d’utilisation, vérifiée et revérifiée. Bien sûr, un tour de circuit, sur le papier, cela n’est rien. Cela semble simple, anodin, banal par rapport à tout ce que nous faisons au fil de l’année, notamment les compétitions auxquelles nous avons déjà pris part. Mais ça ne l’est pas. Nous faisons du sport automobile. Rien n’est jamais écrit d’avance. Aucune course ni aucun tour. Comme n’importe quel autre prototype de compétition, la H24 est construite avec des pièces de hautes performances, des organes prototypes. Nous cherchons, à la fois, performance et fiabilité. Et que vous soyez David ou Goliath, tout peut arriver. Et le Tour d’Honneur des 24 Heures du Mans est le pire moment pour que ‘quelque chose’ arrive. C’est le seul moment de la semaine de la plus grande course d’Endurance du monde où une seule voiture est en piste, et ce moment, c’est celui de la plus grande audience ! Les tribunes sont complètes, des dizaines de millions de téléspectateurs et d’internautes sont devant leurs écrans. Si un moustique s’écrase sur votre pare-brise, si un oiseau s’oublie sur la carrosserie, si un lapin traverse, toutes les caméras le montrent. Alors un incident technique, une faute de pilotage… »

Il a de l’humour, le pilote monégasque. Mais cette année, comme les quatre précédentes, ni moustique, ni lapin, ni rien d’autre. Le prototype de course du programme MissionH24, la H24, a été fiable et performant. Rien sur les écrans de télémétrie des ingénieurs, rien sur ceux de la Direction de Course. Un tour comme les autres, vierge d’alerte ou d’alarme. Comme l’avaient été les quatre Tours d’Honneur précédents. Comme tous ceux des manches de la Michelin Le Mans Cup disputés au milieu des autres concurrents en 2022.

Un Tour d’Honneur couvert sous les yeux, notamment, de la Ministre des Sport et des Jeux Olympiques et Paralympiques, Amélie Oudéa-Castéra qui, trois heures plus tôt, avait fait un tour en passagère de la LMPH2G, premier prototype-laboratoire à propulsion électrique-hydrogène du programme MissionH24 lancé en 2018. Stéphane Richelmi était déjà au volant. Pour que la Ministre se souvienne de sa première visite aux 24 Heures du Mans, et de ses premiers tours de roues dans un prototype de course -qui plus est, à propulsion électrique-hydrogène, son pilote avait fait le pilote, poussant la LMPH2G à une cadence que l’on pouvait qualifier poliment ‘d’élevée’ ! Suffisamment pour que la LMPH2G regagne son stand avec des freins au maximum de leur température tandis que la Ministre, ex-tenniswoman de haut niveau, découvrait que les pilotes sont bien, eux-aussi, des sportifs. Mais Amélie Oudéa-Castéra, dès sa descente du cockpit, demandait à Stéphane Richelmi : « Pourriez-vous s’il vous plaît m’initier à sa conduite ? ». « Avec plaisir », a répondu le pilote. Rendez-vous est pris !

PUBLICITÉ