Les jours se suivent et ne ressemblent pas pour Philippe Pinchedez puisque c’est seulement en 14ème position que le T3RR a passé la ligne d’arrivée de la spéciale. Qui plus est avec plus de 30 minutes de retard sur le vainqueur du jour. Un léger faux-pas provoqué par la dégradation d’un bras de suspension arrière. Mais au final, tout se termine bien puisque ce soir l’équipage #302 est 4ème au général.
C’est une spéciale raccourcie en raison des fortes intempéries qui ont détrempées une partie de la région d’Al Artawiyah que les concurrents ont dû effectuer ce troisième jour de course. En fait, la spéciale a débuté au point qui devait accueillir le CP1, réduisant le parcours d’une grosse centaine de kilomètres. En boucle autour de Al Qaisumah, les concurrents ont commencé par une liaison de 214 km, avant 255 km de spéciale, suivis d’un retour de 166 km jusqu’au bivouac de départ pour la deuxième étape en boucle de la course. Au menu, du sable, plus lourd donc plus porteur ‘grâce’ aux pluies. Mais aussi des dunes à franchir durant près de 30 km au travers d’un cordon où elles étaient estampillées niveau 2. Une journée plus facile que prévue qui est tombée à pic pour le proto T3RR de Philippe Pinchedez et Thomas Gaidella. En effet, lors du ravitaillement essence, en checkant le véhicule comme ils le font régulièrement, ils se sont aperçus que le bras de suspension arrière était tordu à l’endroit du support de l’amortisseur. La suite, Philippe Pinchedez la raconte : « Il restait 150 km de spéciale lorsque 
nous nous sommes rendus compte du problème. Sachant que la pièce pouvait céder à tout moment, signifiant ainsi l’abandon de tout espoir de résultat sur ce Dakar 2022, nous avons serré les fesses et roulé comme des ‘grand-pères’, en faisant en sorte d’amortir chaque choc au maximum. Au final, nous avons perdu une grosse vingtaine de minutes mais la pièce a tenu et c’est le principal. La chance était avec nous puisqu’en plus, l’équipage qui nous précédait au classement a également connu un problème qui les a, eux, immobilisé. Du coup, nous gagnons tout de même une place au général provisoire. Tout est bien qui fini bien mais on a eu très chaud ! »
Ce soir, c’est une grosse séance de mécanique qui attend l’équipe technique du PINCH RACING afin de refaire une santé au T3RR avant la plus grosse spéciale du Rallye prévue demain.
Si le patron s’est fait des cheveux blancs aujourd’hui, il y en a deux qui n’ont connu aucun souci et ont même fait une remontada d’une quinzaine de places. Il s’agit bien sûr de Pascale Jaffrennou et Françoise Hollender, le second équipage du Team Pinch Racing. Parties en 37ème position ce matin, elles sont sorties 23ème de la spéciale et pointent désormais en 26ème position de la catégorie T3 des Prototypes Légers. Le tout en s’arrêtant même en cours de route pour remettre un concurrent sur ses roues. Autant dire que Pascale Jaffrennou était plutôt enthousiaste en racontant sa journée : « Je me suis vraiment fait plaisir aujourd’hui. Déjà parce que nous ne sommes pas rentrées de nuit. Ensuite parce que c’était rapide ,sans grande difficulté avec de très beaux paysages. J’ai assuré en roulant à 70% comme Philippe nous le conseille. J’ai eu la chance de trouver un ou deux lièvres dans les dunes et je me suis vraiment régalée. J’espère que ça va continuer comme ça ! Surtout demain car ça s’annonce plutôt difficile. »
Pascale ne croit pas si bien dire. Demain, la 4ème étape mettra le cap au Sud avec la plus longue spéciale de cette 44ème édition. Au programme 465 km avec toutes les difficultés et tous les type de terrains que comporte un tracé digne de ce nom dans la discipline. Il va donc falloir se coucher tôt pour être en forme pour les 707 kilomètres à parcourir pour rejoindre le bivouac de Riyadh.