Dakar Étape 9 : Cornejo et ‘Peter’… un pas en avant

L’œil dans l’objectif
Un délice pour les photographes, un casse-tête pour les pilotes ! C’est en bord de plage qu’a démarré la spéciale dessinée en boucle avec départ et arrivée à Neom. Le contraste du bleu de la mer et des rivages en nuances de bruns saute aux yeux, vu du ciel. La phase de contemplation n’a pourtant pas duré longtemps et à hauteur de casques, c’est plutôt sur les rochers en milieu de parcours ou sur les enchevêtrements de pistes sur la fin, que les pilotes et copilotes ont dû se concentrer. Carlos Sainz et Nasser Al Attiyah ont laissé dans cette affaire de précieuses minutes, tandis que les difficultés de navigation ont fait le jeu de Nacho Cornejo, dont les talents continuent de s’affirmer quand la partie devient stratégique. Tout au long des 465 kilomètres de la spéciale, la majesté des lieux invite au calme. Ceux qui l’ont compris ont gagné leur journée.

L’essentiel
Certaines surprises ne sont pas totalement inattendues. Depuis plusieurs jours, Nacho Cornejo a étalé sa science de la ‘nav’, s’est invité gentiment dans les hauteurs du classement général pour en prendre les commandes et creuser tout aussi progressivement l’écart, avec la lucidité de ralentir tout en roulant très vite lorsque c’est nécessaire ! La prestation du Chilien a poussé Toby Price à la précipitation et quitte le rallye sur chute, tandis que son coéquipier Sam Sunderland se retrouve unique représentant de KTM, en 3ème position et entouré par quatre pilotes Honda, dont le tenant du titre Ricky Brabec à ses trousses pour le déloger et tenter d’imposer un podium tout rouge.

En autos, c’est aussi la capacité à jouer ‘tempo’ qui a payé pour le leader Stéphane Peterhansel, signataire du meilleur temps en ayant surtout pensé à éviter les embuches, quand Nasser Al Attiyah ou Carlos Sainz ont subi des crevaisons qui les éloignent encore davantage de leur objectif de victoire. Alors qu’il avait pour mission de combler son retard, le Qatarien encaisse 12 minutes supplémentaires de retard.
Si le duel se poursuit entre Manuel Andujar et Alexandre Giroud en quad, l’Argentin garde l’avantage en gagnant 15 », sur un exercice dominé aujourd’hui par le Chilien Giovanni Enrico. Un autre Chilien, Chaleco Lopez, a frappé un grand coup et retrouve le sommet de la hiérarchie en remportant une cinquième étape chez les véhicules légers.
La catégorie camions a quant à elle connu une petite révolution, avec la première victoire d’étape du Tchèque Martin Macik. Ses 2’27 d’avance sur Airat Mardeev ne perturbent toutefois pas le patron de la course Dmitry Sotnikov, en tête depuis que le rallye a quitté Jeddah.

La perf’ du jour
Cette année, Chaleco Lopez dispute son dixième Dakar et avec un palmarès aussi étoffé que le sien, autant dire que le Chilien figure parmi les plus expérimentés du plateau des véhicules légers. En s’imposant au terme des deux journées de l’étape marathon, Lopez s’était déjà relancé dans la lutte pour le titre. Pourtant, il y avait de quoi perdre espoir après la sixième spéciale durant laquelle il a perdu près d’une heure en raison d’un problème mécanique. Mais au volant de son Can-Am, il a tout donné pour arracher trois victoires d’étape consécutives. En profitant de la panne de Seth Quintero et de la contre-performance d’Austin Jones aujourd’hui, Lopez a retrouvé sa place au sommet de la hiérarchie avec Jones comme plus proche adversaire pointé à plus de 12 minutes. À trois jours de l’arrivée à Jeddah, ‘Chaleco’ a toutes les chances de coiffer la couronne… s’il poursuit sur la même lancée.

Le coup dur du jour
Toby Price était bien parti pour se battre pour la victoire cette année avec deux victoires d’étape au compteur. L’Australien, qui occupait la deuxième position du classement général au départ de la spéciale du jour, a imprimé un rythme rapide sur les premiers kilomètres. Pointé à 24 » du leader au km 121, il est parti à la faute à hauteur du km 155. Son coéquipier Sam Sunderland et le tenant du titre Ricky Brabec se sont arrêtés pour lui venir en aide en attendant les secours, puis Price a été héliporté vers l’hôpital de Tabuk où une fracture de la clavicule a été diagnostiquée. Le double vainqueur au Dakar a donc dû se résoudre à l’abandon. Jusqu’aujourd’hui, ce n’était arrivé qu’une fois sur ses six précédentes participations au rallye. En dehors de ces forfaits, Price a toujours terminé sur le podium final… C’est donc l’un des plus grands prétendants au trône qui quitte l’aventure.

Sur un air de Classic
Deux buggys Sunhill du début des années 80, qui ont participé à plusieurs éditions du Dakar sans jamais atteindre l’arrivée sont engagés sur le Dakar Classic. Le rouge, occupé par Marc Douton et Emilien Etienne, allie l’esthétique et l’efficacité puisqu’il domine le classement de la course de régularité.

La stat’ du jour : 64
Représenté au sommet dans trois des cinq catégories du Dakar, le Chili est à l’honneur aujourd’hui grâce à Chaleco Lopez et Giovanni Enrico, vainqueurs respectivement en véhicules légers et en quads. Et avec Chaleco Lopez et Nacho Cornejo, deux Chiliens occupent la première place au général, respectivement des véhicules légers et des motos. En s’imposant au terme de la neuvième étape, Lopez et Enrico portent à 64 le nombre de scratches du pays au Dakar. Seule ombre au tableau, le 13e temps d’Ignacio Casale, tenant du titre en quad qui fait pourtant des débuts honorables chez les camions, classé dans le Top 10 de sept étapes sur neuf jusqu’ici.

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