S’il avait beau se conformer à la tradition familiale et ne pas être très loquace à la sortie du parc, son sourire parlait pour lui. Vendredi soir, Stephan Barthe a vécu un anniversaire qu’il risque d’inscrire dans son panthéon des inoubliables. Au côté d’un copilote de renom, Sebastien Delaunay, plutôt rompu aux épreuves de rallye-raid ou d’asphalte, le jeune Viodosain de désormais 19 ans a affolé les compteurs. Troisième temps dans la catégorie des véhicules de championnat dans la première spéciale, il s’est tout simplement adjugé la seconde avec maestria devant les cousins Garicoix, tenants du titre. Mais également Jérôme Hélin, Benoit Bersans, Jean-Philippe Dayraut ou encore Loic Costes, tous favoris à la victoire dimanche.
« Je suis très agréablement surpris ! », reconnaissait Sébastien Delaunay. « On s’entend bien dans la voiture. C’est une des premières fois de Stephan au volant, une de ses premières fois aux Cimes, mais il a un gros passif, cela se sent. On n’a pas pris de risque particulier. On va donc essayer de poursuivre dans cette voie. Le week-end sera encore long, mais je suis très heureux d’être là ! »
La lutte s’annonce accrochée dans la catégorie des véhicules de championnat. Bien que Jean et Jérôme Garicoix aient dominé les débats, le brelan d’As complété par Stéphan Barthe (à seulement une seconde) et Jérôme Hélin (dont le rebours est de huit secondes) pourrait bien jouer les trouble-fêtes et contrarier les ambitions des derniers vainqueurs. « On redoutait tous le rythme après cette longue période d’arrêt », note Jean Garicoix. « Mais cela s’est plutôt bien passé. La suite s’annonce, en revanche, plus délicate : les SSV ont pris beaucoup d’avance. »
Car depuis la récente scission entre les disciplines et la disparition du classement général au profit d’une hiérarchisation selon les quatre catégories engagées (championnat de France, 2 roues motrices, 4×4 et SSV), il est aisé de s’y perdre. Les Garicoix, certes en tête de l’épreuve reine, n’ont pas signé les meilleurs temps du vendredi. La performance revient au duo très attendu composé de Maxime Fourmaux et François Cazalet dont le débours est de près de 20 secondes sur Jean et Jérôme Garicoix. « L’année dernière, on avait fait un beau rallye mais la mécanique en avait décidé autrement », rappelle Maxime Fourmaux. « Ce week-end est une reprise, ce n’est pas facile. La première spéciale était un peu compliquée, on découvrait de nouveaux pneus, il fallait remettre des automatismes en place. On s’est davantage lâché dans la seconde : que cela dure ! »
Harichoury en tête des 4×4
Après la sortie de route de Lutxo Lom, vainqueur de l’ES 1, Joël Harichoury a pris les rênes de la discipline. Son éternelle rivalité avec Andrew Sargeant ne portera pas son nom pour cette édition, le Covid ayant contraint l’Anglais à demeurer de l’autre côté de la Manche.
Cinq véhicules sont encore en course, dont un Islandais de 70 ans, dauphin d’Harichoury.
Esteinou, deux secondes sur Clévenot
Christian Esteinou devance Remy Chabarlin et Yann Clevenot en deux roues motrices. Après avoir signé le meilleur temps de l’ES1, Clevenot, fer de lance de la discipline a baissé pavillon dans la spéciale d’Espes. Seules deux secondes le sépare toutefois du leader. Le tandem père-fils, Stéphane et Guillaume Boutet, pointent quant à eux à la huitième position.
Ils ont dit :
Jean Garicoix : « On était soulagé après la première spéciale. On redoutait beaucoup le rythme après cette longue période d’arrêt. Le sol était vraiment sec. Cela fait un peu mal au cœur pour la mécanique, mais c’est pareil pour tout le monde. On est très motivé pour la suite. Si l’on peut essayer de réitérer notre performance de l’année dernière ce serait super. Mais le week-end est long et les SSV ont déjà pris beaucoup d’avance. »
Stéphan Barthe : « C’est génial de signer le meilleur temps dans la dernière spéciale mais on va essayer de ne pas s’enflammer et continuer l’apprentissage, aller au bout, ne pas casser la voiture et se faire plaisir ! »
Benoit Bersans : « On ne voulait pas trop se l’avouer mais notre objectif était de rentrer dans les trois premiers. Cela s’est très bien passé. On a fait quelques erreurs qui nous ont pénalisés, mais on est très satisfait de notre position ce soir. »
Loic Costes : « C’est un nouveau départ pour moi sur de nombreux aspects. La voiture est complètement différente au niveau de la motorisation, avec beaucoup plus de poids. J’ai eu beaucoup de mal m’y habituer durant ces premiers kilomètres. Et je me suis inscrit dans un faux-rythme. Cela fait quasiment deux ans que je n’ai pas roulé et cela se ressent tout simplement. Ce n’est pas catastrophique mais ce n’est pas la place à laquelle j’aimerai me trouver. Il faudra donc se reprendre pour ce week-end. »
Texte et photo Romain Perchicot
Légende photo : Du haut de ses 19 ans, Stéphan Barthe a signé l’exploit dans l’ES2. Il est navigué par l’expérimenté Sébastien Delaunay.