Jean-Marc Fortin (Overdrive Racing) : Un éternel optimiste !

Confiné en Belgique, dans son bureau au 1er étage de son atelier, le patron du Overdrive Racing Jean-Marc Fortin, est à fond ! Enfermé, il se soutient sur la suite de la saison de rallye-raid en regardant le second semestre de l’année. Car, pour ce Belge, les courses reprendront en septembre voire octobre, en mode marathon et non en sprint et personne ne se plaindra du rythme qui sera imposé par la succession des manches. Le Rallye du Maroc puis l’Abu Dhabi Desert Challenge seront – pour ce boss – une certitude tout comme certaines Baja qui serviront de roulage pour cette magnifique équipe.

Jean-Marc reste prudent pour les Baja en particulier pour celles d’Italie et d’Aragon en Espagne en convenant : « les deux pays vont prohiber le tourisme ; ils ne vont pas nous ouvrir les frontières pour venir jouer sur leurs terrains ! Je pense également qu’il sera difficile de maintenir le Kazakhstan Rally reprogrammé fin septembre, quant au Silk Way Rally en Russie au mois de juillet, nous ne connaissons pas encore sa destinée !… »

Le Rallye de Sertoes en Amérique du Sud remis sur orbite par un nouveau promoteur intéresse Fortin qui possède dans ce coin du monde une clientèle demandeuse. Car, pour ce boss toujours en mouvement et sans langue de bois, tout est bon à prendre. Il se voit – aussi – harcelé par ses pilotes qui n’ont qu’une question en bouche : « quand remontons-nous dans nos Toyota ? » Nasser (Al-Attiyah), Kuba (Przygonski), Yazeed (Al-Rajhi) « sont comme des lions en cage et je manque de visibilité pour leur répondre de façon informelle ! »

Pour Jean-Marc Fortin et son équipe d’ingénieurs, de techniciens, de mécaniciens… rien n’a changé depuis cette pandémie. Dans les ateliers, ça bosse comme si, dehors, rien ne circulait ! « Nous sommes équipés pour concorder aux gestes barrières et, nous ne manquons pas de masques car, récemment, les chinois m’en ont envoyés dans un container de pièces. Côté boulot, nous sommes chargés entre entretien des Toyota et construction ! Le programme chinois a repris, une commande de trois voitures m’avait été passée avant l’épidémie… »

Et comme l’homme cogite en permanence, il a déjà imaginé l’avant Dakar au point de fournir son plan : « Nous participerons massivement d’une part au Rallye du Maroc puis, au Abu Dhabi en novembre et laisserons le matériel sur place pour le transférer sur l’Arabie afin d’être prêt au Dakar en janvier. »

Avant que la manche des Emirats Arabes ne soit reportée, sept voitures étaient engagées dont un OT3 pour Sébastien Loeb ! Etant d’un tempérament optimiste, « peut-être alignerons-nous la même formation… » formule le boss.

Nasser Al-Attiyah & Mathieu Baumel © Red Bull

Présent au Qatar, seule manche qui a vu le jour cette année (en mars dernier) avec la victoire de Nasser Al-Attiyah – Matthieu Baumel, le team est habité d’une volonté avouable : ramener le titre mondial que détient Stéphane et Andrea Peterhansel sur Buggy Mini. Mais cette couronne convoitée par les deux structures (X-Raid et Overdrive) pourra-t’elle s’attribuer à l’issue de trois rallyes disputées seulement ? En restant logique, on voit mal le Silk Way et le Kazakstan voir le jour en l’état actuel des choses et surtout en raison de la fermeture des frontières ! Il resterait donc, le Maroc (pays qui devrait s’ouvrir à la fin du mois de septembre selon la Royauté) et l’Abu Dhabi Desert Challenge, ces deux épreuves étant programmées à des dates plus appropriées que celles de la période estivale !

Le Dakar, la référence !
Le Dakar en janvier prochain (édition 2 en Arabie Saoudite), fait la réputation de toute équipe lorsque la victoire récompense le travail fourni : « Nous travaillons d’arrache-pied pour la récupérer ! Objectif : le gagner c’est tout ! Une victoire entraîne tout ce qui va avec ! David (Castera) a mis sa patte depuis l’édition 2020, c’était important ! Les horaires quotidiens collent avec ceux de l’Europe donc, la visibilité est différente à celle de l’Amérique du Sud. Nous jouissons maintenant d’un avenir clément devant nous… »

Qu’en sera-t-il du Dakar 2021 pour les Amateurs qui se saignent chaque année pour s’y engager ? La recherche de budget va s’aggraver après cette traversée de désert… Les sociétés fragilisées par la pandémie sanitaire auront assurément d’autres chats à fouetter que de trôner sur des machines de course… Les mois à venir le confirmeront ou l’infirmeront mais déjà, on entend la plainte des compétiteurs sur leur recherche ! « J’ai une pensée pour les concurrents Amateurs qui se saignent pour participer au Dakar et qui, cette année, vont souffrir pour boucler leur budget. Je pense que cela va être dur pour eux ! » Overdrive n’a pas ce genre de souci, Jean-Marc rassure : « Les teams ont réalisé leurs chiffres en janvier dernier, le problème n’est pas le même !… »

Marie-France Estenave

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