Confinés en corse avec Andréa, son épouse et sa copilote, Stéphane Peterhansel, Monsieur Dakar (13 victoires, 6 à moto et 7 en auto), préfère s’adonner à la mécanique plutôt qu’au sport. Dès la reprise, le couple Peterhansel sera prêt à défendre son titre de la Coupe du Monde FIA des Rallyes tout-terrain.
– Où étiez-vous au début du confinement ?
Stéphane Peterhansel : « Dans la maison qu’Andréa a achetée il y a 15 ans en Corse à Porto Vecchio. Nous n’avons pas essayé de retourner à Crans Montana où nous vivons la majeure partie de l’année. Nous sommes très bien ici. Nous sommes même chanceux par rapport à aux personnes qui galèrent en appartement. Nous avons le maquis juste derrière, c’est une chance de pouvoir être dans la nature tout en restant à moins d’un kilomètre de la maison. »
– Comment va Andréa après ses soucis de santé ?
Stéphane Peterhansel : « Très bien ! En novembre dernier elle a déclaré forfait pour le Dakar en raison d’un problème dans une artère du cou. Par précaution, le médecin du Team X-Raid lui a conseillé de se désengager de l’épreuve. Forcément inquiets, nous avons pris plusieurs avis en Allemagne (Andréa est allemande) et en France, à l’hôpital Américain de Paris. Après une série d’examens très approfondis, elle est apte à la pratique du ‘Motorsport’ comme elle dit. Nous en sommes ravis ! »
– Malgré le forfait d’Andréa sur le Dakar, l’Association de votre couple n’a pas été remise en cause ?
Stéphane Peterhansel : « Au contraire ! ! Sven Quandt (le patron de Team X-Raid), les partenaires, tout le monde nous avait renouvelé sa confiance et nous en sommes très reconnaissants. Avec Andréa, nous avions monté un programme bien rempli pour défendre notre titre mondial 2019 : le Rallye d’Abu Dhabi (20-26 mars), la Baja de Dubaï (6-7 avril) et le Rallye de Jordanie (mi avril). Actuellement, tout est à l’arrêt. Quand cela repartira, ce sera avec Andréa comme copilote. »
– Quand peut-on imaginer une reprise de la compétition ?
Stéphane Peterhansel : « Il ne se passera rien, à mon avis, avant le Silk Way en juillet… Tout devient très compliqué pour les organisateurs… Il faut faire des reconnaissances et ça prend du temps… »
– Je suppose que vous faites du sport pour être au top au moment de la reprise ?
Stéphane Peterhansel : « Pour être transparent, ça fait 15 jours que je regarde le home-trainer et qu’il en fait de même ! Andréa l’utilise chaque jour, mais moi, je procrastine ! Plus sérieusement je vis le confinement comme une période de blessure. J’ai l’habitude. De 1984 à 2010, je me suis pété 5 fois les croisés ! Andréa 3 fois. Au cours d’une saison normale, je commence une préparation physique digne de ce nom en juillet-août en amont du Dakar : course à pied, vélo, VTT… et, beaucoup de cardio. »
– Jamais de musculation ?
Stéphane Peterhansel : « Je n’aime pas ça, je ne l’ai jamais aimé. C’est un tort. Je me dis que je vais m’astreindre à renforcer le cou et le dos. Ce ne serait pas du luxe de s’y mettre enfin ! Pour l’instant mon activité physique se limite à deux balades par jour avec Luci, notre petite chienne, dans la nature autour de la maison. Encore une fois, nous avons de la chance… »
– Vous faites quoi de vos journées ?
Stéphane Peterhansel : « De la mécanique ! Ici j’ai une douzaine de motos d’enduro (que des Yamaha bien sûr !) qui datent de 1980 à 2019. Je m’amuse à les remettre en état car il y a de plus en plus de courses d’enduro-rétro avec un championnat de France, d’Allemagne et même d’Europe. Donc je prépare mes vieilles ‘brêles’ en vue d’une prochaine reprise. C’est sympa les enduro-rétro. Les parcours sont plus cools, ça me va très bien ! »
Propos recueillis par Jean-François Kerckaert – France TV,
© Photos MFE et Red BUll