Dakar/Tramoni et Totain : Casquette et cabriole

Victime d’un tonneau par l’avant sur une dune mal négociée, Gérard Tramoni et Dominique Totain ont bouclé la septième étape en visant la piste au travers d’un pare-brise fissuré.

Quand il s’extrait de son baquet pour remettre un peu d’air dans les pneus de son Land Rover, à la sortie de la septième spéciale du rallye, Gérard Tramoni peine à retirer son casque. « J’ai chopé un torticolis en conduisant penché pour voir où je devais aller entre les fissures de mon pare-brise », raconte le pilote corse.

Froissé mais souriant, il prend le temps de plaisanter avec les commissaires qui l’accueillent à l’arrivée du secteur. « Cette spéciale était pourtant merveilleuse, roulante avec des dunes un peu techniques… Malheureusement, la première demi-heure nous a coûté cher. Je n’étais pas dedans et on est partis avec des pneus trop gonflés. Résultat, nous avons fait une casquette sur une petite dune. Nous nous sommes plantés sur l’avant et nous sommes restés comme ça un bon moment en équilibre. »

Et le Béarnais Dominique Totain, son copilote, de raconter la suite : « Nous avons eu de la chance, nous venions de partir et nous avions 375 litres d’essence à bord. Quand nous avons basculé sur le toit, le poids et l’inertie nous ont permis de faire un tour complet par l’avant pour retomber sur nos roues. »

Rien de cassé si ce n’est ce pare-brise fissuré qui a gâché à l’équipage #346 le plaisir des quelques centaines de kilomètres qui restaient à boucler. Mais pour Gérard Tramoni, pas question de se plaindre. « Nous aurions pu jeter l’éponge il y a déjà une semaine, la chance de continuer en Dakar Expérience est salutaire », glisse-t-il. « Si cette catégorie n’existait pas, nous aurions dû rentrer à la maison. »

C’est entre Al Wajh et Neom que la course aurait pu prendre fin pour les deux sudistes. « On a tapé une pierre et cassé le carter moteur », témoigne Tramoni. « Le moteur a serré et nous avons dû visiter une centaine de casses à Tabuk avant d’en trouver un d’occasion. Il a déjà fait 300.000 km, mais un mixe de pièces de notre moteur préparé a été nécessaire et il tourne rond. On n’a plus que 180 chevaux, mais nous avançons malgré tout. »

Hier soir, Gérard et Dominique n’ont eu à changer qu’un pare-brise. Une bricole pour le médecin anesthésiste qui participe cette année à son quatrième Dakar.

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