Dakar Étape 8 : Mathieu Serradori, comme les grands

En l’absence de motos pour ouvrir la piste suite à l’annulation de l’étape en hommage à Paulo Gonçalves, les patrons habituels de la catégorie auto ont souffert en navigation. L’occasion d’apercevoir de nouveaux noms en tête du classement de l’étape et de consacrer un amateur diablement rapide : Mathieu Serradori.

L’œil dans l’objectif
Wadi, la vallée en arabe, colle plutôt bien aux caractéristiques de l’étape sur laquelle les autos se sont engagées aujourd’hui. Les équipages n’ont vu que peu de relief, hormis une petite centaine de kilomètres sur le plateau de Wajid où quelques beaux canyons ont varié le plaisir du pilotage dans les dunes. Car pour l’essentiel ce ne sont que des nuances de sable qu’ont observé les concurrents du Dakar : ocre, orangé, moutarde ou beige clair selon l’orientation par rapport au soleil. Après une ligne droite très rapide sur une cinquantaine de kilomètres, il a fallu se débattre dans des enchaînements de petits cordons de dunes pour couper la ligne d’arrivée. Dans ce domaine, les plus habiles n’ont pas tremblé.

L’essentiel
Ensablé dès les premiers kilomètres de la spéciale hier, Mathieu Serradori a parfaitement réagi lors de la 8ème étape pour offrir un véritable récital. Profitant des traces de Carlos Sainz, Nasser Al-Attiyah et Stéphane Peterhansel qui ont perdu du temps en navigation, l’ancien pilote moto a livré la course parfaite pour s’imposer 4 minutes devant un futur grand de la catégorie : Fernando Alonso.

Mitchell Guthrie et Ola Floene © Red Bull

Mitchell Guthrie représente lui aussi sans doute l’avenir du côté des SSV et s’impose à Wadi Al-Dawasir après être passé en Dakar Experience, tandis que Chaleco Lopez fait lui la bonne opération au classement général en refaisant la moitié de son retard sur Casey Currie. Un classement provisoire toujours verrouillé par Andrey Karginov chez les camions avec la troisième victoire d’étape consécutive du pilote Kamaz qui évolue un ton au-dessus de ses adversaires en Arabie saoudite.

La perf du jour
Deuxième à Wadi Al-Dawasir malgré une crevaison, Fernando Alonso empoche son meilleur résultat sur le Dakar après 8 étapes. Une adaptation rapide de la part du double champion du monde de Formule 1 qui n’avait pas mis longtemps non plus à prendre ses marques en endurance avec deux victoires aux 24 Heures du Mans et un titre de champion du monde de la catégorie. Le rallye raid est toutefois une toute autre discipline de plus en plus appréciée de l’Espagnol qui pourrait ne pas attendre très longtemps avant de décrocher son premier succès sur le Dakar. Et devenir un futur prétendant au titre dans les années à venir ?

Coup dur du jour
Deuxième l’an passé pour sa première participation en SSV après 11 Dakar à moto, Gerard Farres avait de fortes ambitions sur le premier Dakar saoudien. Mais les choses n’ont pas tardé à se gâter pour le pilote espagnol, hors du coup au classement général malgré deux belles victoires d’étapes. Et le kilomètres 400 de la spéciale du jour a finalement mis fin à son parcours suite à un accrochage avec un autre concurrent qui l’a poussé à l’abandon. Farres se consolera avec les deux premières places du général pour ses coéquipiers chez South Racing…

La stat du jour : 32
Le vainqueur de l’étape en autos, Mathieu Serradori, se présente avant tout comme un chef d’entreprise dont la spécialité est l’électricité… et qui passe ses vacances sur le Dakar. Il est ainsi le premier pilote amateur capable de s’imposer parmi les pilotes et structures professionnels depuis 32 ans. Le dernier profil similaire est en effet le garagiste belge Guy Deladrière, qui avait signé le meilleur temps au Sénégal sur l’avant dernière spéciale du Dakar 1988.

La réaction du jour
Mathieu Serradori : « Je suis vraiment très heureux. C’est une belle histoire. La journée d’hier était très compliquée, on a fait une erreur et on l’a payée cash. Ce matin on s’est repris, tout le monde était derrière moi. Je dédie cette victoire à Paulo parce que je suis un ancien motard. C’est pas facile de se mobiliser après une journée comme celle-là et mon copilote Fabien était là aussi. Il y a deux attaquants dans la voiture et je suis très heureux. »

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