Overdrive: Al-Attiyah leader du mondial FIA

Victoire de Al-Attiyah - Baumel à la Baja de Dubaï

Nasser Saleh Al-Attiyah, du team Overdrive Racing, a dû s’employer pour remporter une deuxième victoire au Rally Kazakhstan et prendre la tête de la Coupe du monde FIA des rallyes tout-terrain 2019. 

Le Qatari et son copilote français Matthieu Baumel semblaient pourtant contrôler la course avant le cinquième secteur sélectif, sur un parcours exigeant effectué dans des zones parmi les plus reculées de l’est du Kazakhstan.

Les deux hommes ont cependant concédé un retard important lors de cette boucle au nord d’Aktaou si bien que les positions au classement se sont resserrées. Du coup, l’équipage du Toyota Hilux a dû repousser un assaut féroce de Stéphane Peterhansel, son rival et légende du Dakar, lors de l’ultime étape pour confirmer une seconde victoire dans la plus longue épreuve du calendrier FIA.

Al-Attiyah a finalement poursuivi sa course le long de la côte de la mer Caspienne jusqu’à l’arrivée à Aktaou pour s’assurer une avance de 5’21 et répéter son triomphe de 2017 dans l’épreuve la plus récente du calendrier tout-terrain. Cette victoire lui a donné une avance de neuf points au championnat pilotes avant la manche finale en octobre au Maroc.

« Je suis évidemment très heureux de gagner le Rally Kazakhstan et désormais, je mène le championnat », a déclaré Nasser Al-Attiyah. « Nous attendons maintenant le Maroc. C’est une bonne année pour nous. Six victoires au total sur six courses. Nous avons bien contrôlé l’allure aujourd’hui. C’était une belle étape, sans problème. »

Le pilote saoudien Yazeed Al-Rajhi, lui, n’a pas été en mesure de rééditer son succès de l’an dernier au Kazakhstan, mais avec son coéquipier allemand Dirk von Zitzewitz, la semaine a été fructueuse : ils ont remporté deux victoires d’étape, mené après la première journée et sont bien revenus après un tonneau lors de la troisième journée et une série de crevaisons pour rallier l’arrivée au huitième rang.

Le Néerlandais Bernhard Ten Brinke et son copilote belge Tom Colsoul étaient pour leur part bien accrochés à la troisième place dans leur Toyota Hilux jusqu’à ce que des problèmes dans la boucle d’Aktaou, lors de la cinquième étape, leur coûtent beaucoup de temps. Ils ont remporté la dernière étape, mais de lourdes pénalités les ont privés d’une place dans les quinze premiers à l’arrivée à Aktaou.

« Nous avons entamé cette étape très vite et nous avons beaucoup attaqué dans la première partie dans les dunes », a commenté Ten Brinke à l’issue de l’avant-dernière étape qui lui a coûté la troisième place. « Puis on a cassé un arbre de transmission et on est restés plantés dans le sable. Il nous a fallu 30 minutes pour nous sortir de là et nous avons dû ensuite changer l’arbre de transmission. Nous avons également eu un problème d’alarme de capteur et nous avons dû nous arrêter pour le réinitialiser. Finalement, nous avons décidé d’abandonner la spéciale pour ne pas risquer d’endommager la voiture. »

Al-Attiyah et Al-Rajhi ont vécu une entame de rallye palpitante lors de l’épreuve organisée par la Fédération des sports automobiles de la République du Kazakhstan. Les deux pilotes n’étaient en effet séparés que de deux secondes à l’issue des 280,35 km du premier secteur sélectif disputé d’Aktaou jusqu’au bivouac de Kenderly, dans le Sud.

Le Qatari a signé un temps de 2h22’03 pour arracher la première place à son rival saoudien. Troisième, le champion du monde en titre Jakub Przygonski comptait un peu plus de trois minutes de retard sur le vainqueur de l’étape alors que Ten Brinke se classait cinquième avec le troisième Toyota en 2h30’26.

Al-Attiyah écopait cependant d’une pénalité d’une minute pour excès de vitesse dans une zone limitée, ce qui permettait à Al-Rajhi de prendre la tête du classement général. « L’année dernière, notre voiture avait été sérieusement endommagée lors de la première étape et nous avions dû abandonner », a indiqué le pilote qatari. « Là, tout se passe comme prévu et je suis optimiste, malgré la minute de pénalité. »

La deuxième boucle, tracée autour de Senek, à l’est de Kenderly, était la plus longue de l’épreuve avec ses 414,12 km et ses cordons de dunes. Rien n’a cependant pu arrêter le Qatari pour l’occasion, et la star d’Overdrive Racing a signé un temps scratch de 3h 52’14 pour compter une avance de 4’32 sur Przygonski au classement général, malgré une nouvelle minute de pénalité.

Bien qu’il ait perdu du temps dans la poussière d’un concurrent russe pendant plus de 60 km, Ten Brinke s’est classé deuxième et a grimpé à la quatrième place du général. De son côté, Al-Rajhi a concédé 8’39 à son rival arabe après une série de crevaisons et a rétrogradé à la troisième place, à 6’41 de son coéquipier.

« Nous avions trois pneus à plat et nous avons roulé les 30 derniers kilomètres avec une roue sur la jante », a indiqué le pilote saoudien.

La troisième étape, une boucle également, de 327,47 km, tracée à travers les déserts et les prairies à l’est de Kenderly, a permis à Al-Attiyah, de nouveau en forme, de signer le deuxième temps de la spéciale et de porter son avance au général à 11’55. Le Qatari a battu Ten Brinke, qui s’est hissé au deuxième rang du général, de 3’36, alors qu’Al-Rajhi, victime d’un tonneau, a perdu 1h19′ dans la spéciale et a dégringolé au 16ème rang du fait des quatre heures supplémentaires de pénalité.

« Nous avons attaqué et au bout de 30km, nous avons dépassé Peterhansel pour suivre Ten Brinke« , a expliqué le Saoudien. « Puis, dans un virage serré, les roues ont mordu dans un fossé et nous sommes partis en tonneaux. »

« Ce n’était pas une étape facile, très différente des deux derniers jours et plus technique, » a indiqué de son côté Nasser Al-Attiyah après avoir négocié sans encombre des passages difficiles dans de l’herbe à chameau.

Le quatrième secteur sélectif, long de 399,24 km a conduit les équipages de Kenderly à Aktaou via le complexe pétrolier de Zhanaozen.

Al-Rajhi a rebondi de manière impressionnante après son accident de la veille pour signer le meilleur temps en 3h45’53, dans une spéciale boueuse après une nuit de pluie. Il a devancé Al-Attiyah de 8’12, mais le Qatari a conservé une avance de 8’43 sur Przygonski. Ce dernier, troisième de la spéciale, a ravi à Ten Brinke sa deuxième place au général, alors qu’Al-Rajhi remontait en onzième position.

« Nous sommes partis en deuxième position et nous avons rattrapé Nasser au bout de 100 km de spéciale », a indiqué le pilote néerlandais. « Nous sommes donc entrés les premiers dans les dunes, mais il nous a de nouveau dépassés avant que nous ne reprenions la tête et courions ensemble. Cela a été une bonne journée pour Tom et moi et nous sommes bien placés pour nous battre pour la deuxième place. »

L’avant-dernière étape, comprenant une spéciale de 290,19 km, s’est déroulée en boucle dans les déserts situés à proximité d’Aktaou. Elle traversait les dunes de sable du désert de Kyzylkum, que l’épreuve abordait pour la première fois, ainsi que des portions de route dans la steppe et des marais salants.

Al-Rajhi s’est montré à nouveau le plus rapide avec un temps de 2h58′ lui permettant de se hisser à la huitième place du classement général. Al-Attiyah est resté aux commandes après avoir signé le quatrième meilleur temps en 3h31’29, malgré un petit problème de capteur
indiquant des fluctuations de la température d’eau sur le Toyota Hilux du Qatari. Ce dernier a ainsi été contraint de s’arrêter à deux reprises pendant environ 45 minutes avant d’être victime d’une crevaison sur le tard.

Ce fut une journée riche en péripéties dans les déserts kazakhs : Ten Brinke a perdu sa place dans le rallye avec un arbre de transmission cassé, alors que Przygonski a cédé plus d’une heure à ses adversaires. Résultat, Peterhansel a hérité de la deuxième place du classement général derrière le Toyota Hilux de tête.

« J’ai été content de pouvoir aller jusqu’au bout, a déclaré Al-Attiyah. Nous avons perdu du temps, mais c’est la course et il faut l’accepter. Après cela, j’ai trouvé un nouveau seuil de vitesse. C’était plus que parfait et nous n’avons pas commis d’erreurs. »

« La navigation a été très difficile », a complété Al-Rajhi, vainqueur de l’étape. « On voyait mal et il était difficile de trouver l’itinéraire. On a dû faire deux boucles pour trouver la bonne route au même endroit et nous avons crevé. »

Al-Attiyah a pris un avantage de 5’38 dans l’ultime boucle de 148,76 km seulement tracée au nord d’Aktaou, qui comportait également une partie le long du littoral de la mer Caspienne.

N’ayant plus rien à perdre après ses problèmes de la cinquième journée, Ten Brinke a remporté la dernière étape en 1h15’08, mais Al-Attiyah a fait le nécessaire pour résister aux derniers assauts de Peterhansel. Il a ainsi fait coup double en remportant la victoire pour Overdrive Racing et en prenant la tête de la Coupe du monde FIA.

Classement général final
1. Nasser Saleh Al-Attiyah (QAT)/Matthieu Baumel (FRA) – Toyota Hilux Overdrive, 17h 58’06
2. Stéphane Peterhansel (FRA)/Andrea Peterhansel (DEU) – MINI John Cooper Works Rally, 18h 03’27
3. Jakub Przygonski (POL)/Timo Gottschalk (DEU) – MINI John Cooper Works Rally, 18h 45’56
4. Miroslav Zapletal (CZE)/Marek Sykora (SVK) – Ford F-150 Evo, 19h 27’54
5. Denis Krotov (RUS)/Dmytro Tsyro (RUS) – MINI John Cooper Works Rally, 19h 44’40…
8. Yazeed Al-Rajhi (SAU)/Dirk von Zitzewitz (DEU) – Toyota Hilux Overdrive, 22h 46’11…
19. Bernhard Ten Brinke (NLD)/Tom Colsoul (BEL) – Toyota Hilux Overdrive, 134h 04’34…

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