Xavier de Soultrait a prouvé à de nombreuses reprises qu’il faut désormais compter avec lui aux avant-postes du Dakar. Après un parcours brillant en enduro, le vicomte de Soultrait est arrivé dans le rallye raid avec un objectif ambitieux annoncé sans complexe. Son objectif est de gagner le légendaire rallye, tout simplement. 34ème lors de sa première participation en 2014, il se classe 13ème l’année suivante, ce qui lui permet d’être repéré par les structures officielles.
Les trois dernières éditions se sont ensuite révélées très délicates : un abandon à trois jours de l’arrivée en 2016, un nouveau souci mécanique qui l’a relégué dans les profondeurs du classement alors qu’il était 8ème du général en 2017, puis une multiple fracture du coude en janvier dernier alors qu’il jouait les premiers rôles. Là où d’autres auraient jeté l’éponge, Xavier de Soultrait n’a rien lâché. À 30 ans, le pilote officiel Yamaha vise toujours la plus haute marche du podium et assume le niveau de prise de risques nécessaire pour tenter d’y parvenir.
« L’année dernière j’ai vécu une fin de rallye assez frustrante. J’étais en embuscade entre la 4ème et la 6ème place du général et quand j’ai voulu passer à l’attaque pour faire la différence sur les autres, je me suis mis un peu trop à la limite. J’ai voulu prendre un raccourci qui m’a emmené dans un rio, où je me suis pris une chute absolument pas spectaculaire mais qui m’a laissé avec le coude en cinq morceaux. Maintenant, je me sens plutôt revanchard. Avec Adrien, nous avons montré que les Yamaha peuvent gagner… mais nous l’avons seulement montré. De toute façon, il faut prendre des risques pour gagner, et c’est ce que nous voulons tous. Personne ne se souvient de celui qui termine 4ème ! Il y a peut-être 10 pilotes capables de gagner le rallye. Je pense que j’en fais partie et si je roule sans attaquer, j’aurai des chances de terminer dernier de ceux qui n’ont pas abandonné, c’est-à-dire 5ème. Mais ça ne m’intéresse pas, je préfère tenter de gagner. Parce que si je n’essaie pas, ça n’arrivera pas. Ce qui est certain, c’est que j’ai toujours la même envie et la même confiance. J’ai toujours les poils qui se dressent sur mes bras lorsque je vois mon nom sur la liste des engagés. »