Dakar Loeb-Elena Red Bull : « Bye, bye, Dakar… »

Loeb (à gauche) et Elena à quatre pattes !

Abandons en série sur le Dakar et parmi les favoris de cette édition 2018, Sébastien Loeb et Daniel Elena ont quitté eux aussi le rallye. Ils vous expliquent pourquoi. 

Sur la route Panaméricaine qui traverse le continent américain de l’Alaska jusqu’à la pointe sud de l’Argentine, après avoir bouclé la première spéciale du jour, la Peugeot 3008DKR Maxi #306 rejoint comme prévu la station-service Primax du Km 120 de la liaison de l’étape San Juan de Marcona-Arequipa (Pérou).

 

Daniel Elena : « Nous avons dû faire les derniers kilomètres de la spéciale au ralenti et c’était l’enfer. »

‘Air Force One’, le Peugeot Traveller dans lequel circule Bruno Famin, le directeur de Peugeot Sport, est déjà sur place. Il attend avec une certaine inquiétude que Sébastien Loeb et Daniel Elena descendent de leur voiture de course. Daniel grimace de douleur. La suite va s’enchainer naturellement. Dix minutes plus tard l’abandon de l’équipage 306 est entériné.

« Je suis du genre à ne rien lâcher mais, là, vraiment, ce n’est vraiment pas jouable de continuer » regrette Daniel. « Je ne peux même pas rester assis dans la voiture. Nous avons dû faire les derniers kilomètres de la spéciale au ralenti et c’était l’enfer. J’étais obligé de me raidir dans l’habitacle pour avoir moins mal… »

Sébastien Loeb : « Nous étions bloqués et il n’y avait rien à faire à part attendre qu’un camion nous tire. Daniel était mal. »

Sébastien Loeb explique aux quelques membres de l’équipe présents sur place la galère du jour :

« On s’est tanké une première fois au tout début de la spéciale. Le sable était très mou et nous n’avancions pas. Nous avons dû sortir les plaques afin de repartir. 20 minutes de perdues ! Nous sommes repartis. Il y avait des traces. Je suivais alors Nasser (Al-Attiyah). Il y avait deux voitures tankées sur une crête. Pour ne pas perdre mon élan, je suis passé par la droite mais il y avait un trou entre nous et la crête. Nous ne l’avons pas vu. Nous avons tapé fort dans le trou. Cela a même plié la plaque de protection à l’avant de la voiture. Daniel a crié. Nous étions bloqués et il n’y avait rien à faire à part attendre qu’un camion nous tire. Daniel était mal. Je suis sorti de la voiture pour préparer le terrain avec la corde, les plaques et tout ce qu’il faut. J’ai creusé pendant à peu près trois quarts d’heure. Quand le camion est arrivé, ce fut vite réglé. Il nous a rapidement sorti du trou. Ensuite, on s’est retanké une fois. Je roulais super doucement parce que Daniel avait mal. Je ne voulais pas lui remettre une pétée dans une cuvette. Je faisais super gaffe mais des fois, il faut aborder les cuvettes avec un peu d’élan. Sinon tu n’en ressors jamais, et c’était reparti pour un tour. Au final, nous avons terminé la spéciale au ralenti… »

Daniel Elena explique pourquoi :
« Malheureusement, pour moi, la douleur ne s’est pas dissipée. J’ai super mal au sternum et au coccyx. Il n’y aurait que le sternum ça irait. Je pense que je pourrais continuer mais avec le coccyx, en prime, c’est injouable. C’est un peu l’ultime amortisseur sur des terrains avec autant de compressions. Bon, ben, ça fait un partout… »

« Comment ça, un partout ? », s’interroge Seb Loeb.

« Ben, oui, au Silk Way Rally, cet été. Nous avons dû abandonner parce que tu avais le doigt en vrac. Maintenant, c’est moi qui te fais faux bond… »

Sébasstien Loeb : « Le rallye raid, c’est vraiment de l’aventure. Il y a toujours des imprévus. »
« Ce n’est pas l’important… » enchaîne Seb. « C’est sûr que j’aurais préféré que ça se termine autrement mais c’est comme ça. On savait que les étapes du Pérou seraient compliquées pour nous. À un jour près, ça aurait pu le faire… On aura quand même fait des trucs sympas sur cette édition. Notre victoire d’hier sur une étape avec l’un des plus longs secteurs sablonneux jamais vu sur le Dakar, c’était quand même un sacré résultat pour nous qui ne sommes pas des spécialistes des dunes. On gardera quand même un super souvenir de notre passage en rallye raid. C’est une super discipline que nous avons totalement découverte. C’est sympa, ça permet de découvrir des paysages incroyables. Et puis, c’est vraiment de l’aventure. Il y a toujours des imprévus. On ne sait jamais ce qui va se passer avant une journée. Ça restera une belle aventure. Bye, bye Dakar. Il n’est effectivement pas prévu que j’y revienne pour l’instant. C’est en effet le dernier Dakar de Peugeot et vu que je continue avec eux en Championnat du monde de Rallycross, je ne me vois pas disputer le Dakar avec un autre constructeur. Et puis, pour être honnête, gérer un double programme Rallycross/Rallye Raid, c’était un peu lourd pour moi. Je ne me voyais pas refaire ça… »

Daniel Elena : « C’est con que ça s’arrête sur un problème physique. La voiture n’a rien. Ça s’arrête trop tôt. Dommage… »

Red Bull,

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