Stéphane Peterhansel-Jean-Paul Cottret (Peugeot 3008 DKR) et Sam Sunderland (KTM) sont les grands vainqueurs de cette 9ème édition sud-américaine.
Le 39ème Dakar a livré son verdict. Comme prévu depuis l’avant-dernière étape, l’équipage Peterhansel/Cottret (Peugeot 3008 DKR) chez les autos et le Britannique Sam Sunderland (KTM) chez les motos sont les rois du triptyque Paraguay/Bolivie/Argentine conclu à Buenos Aires.
Voici ce qu’il faut retenir de cette neuvième édition sud-américaine du plus célèbre rallye-raid.
13 : un chiffre porte-bonheur pour Peterhansel. On ne le surnomme pas ‘Monsieur Dakar’ pour rien. Stéphane Peterhansel, 51 ans, aura donc déjà passé plus d’un quart de sa vie à gagner des Dakar… Au terme de l’ultime spéciale entre Rio Cuarto et Buenos Aires, l’ancien motard, six fois lauréat sur deux roues, a décroché son septième succès au volant. Avec la manière, tant la pression de son coéquipier et rival Sébastien Loeb a été forte. « Des Dakar aussi serrés, je n’en ai pas vécu beaucoup, concède le Franc-Comtois, dont l’écurie n’a donné aucune consigne de course. Ca a vraiment été un gros combat. »
Sébastien Loeb ronge son frein. Malgré cinq spéciales remportées, l’Alsacien n’est pas parvenu à se hisser sur la plus haute marche des Peugeot, qui réalisent leur premier triplé depuis 27 ans (avec la 3ème place de Despres), à l’époque ou le Lion griffait toutes les pistes africaines. Mais ‘Seb’, neuf fois champion du monde WRC, apprend vite. L’an passé, pour ses débuts, il avait fait la course en tête pendant huit étapes avant un accident. Cette année, il a tenu la dragée haute au plus expérimenté des pilotes du Dakar. Rendez-vous est pris pour 2018. « L’objectif, c’est de le gagner un jour », répète-t-il.
Une première pour Sunderland. Débarrassé du tenant du titre Toby Price, victime d’une fracture du fémur en début de rallye, Sam Sunderland aura parfaitement calculé son coup. Pas de prise de risque, juste un effort de régularité. Résultat, le pilote KTM devient le premier Britannique à s’imposer sur le Dakar, sans avoir remporté la moindre spéciale. Il devance de plus d’une demi-heure l’Autrichien Walkner et l’Espagnol farres Guell, eux aussi sur KTM.
Un Dakar qui a pris l’eau. Cette année, les organisateurs ont dû jouer plus que d’ordinaire avec les modifications de road-book. Les conditions météos ont en effet souvent empêché la caravane de passer. « Malheureusement, nous avons eu deux belles étapes annulées (la 6ème à cause de pluies diluviennes et la 9ème à la suite d’un immense glissement de terrain), explique Etienne Lavigne, le directeur de l’épreuve. Elles étaient de nature à provoquer des abandons et chambouler le classement général. » Quelques tracés ont également été modifiés. C’est aussi ce qui fait le charme d’un Dakar.
Une marée humaine en Bolivie. Pendant les premières incursions en Amérique du Sud, organisateurs, concurrents et suiveurs étaient frappés par la ferveur des Argentins et leur passion sanguine pour le sport automobile. Même si celle-ci s’est un peu étiolée, d’autres ont pris le relais. Cette année, la chaleur et le sourire des Boliviens ont éclairé un ciel maussade. « L’engouement a été incroyable, observe Lavigne. Je n’ai pas le souvenir d’une telle marée humaine. »
Quel Dakar pour 2018 ? Pour sa 40ème édition, le Dakar devra trouver de nouveau terrains de jeu, peut-être plus ensablés que lors des deux dernières éditions. Les organisateurs vont sonder à nouveau des pays comme le Chili ou le Pérou, qui avaient déclaré forfait sur le tard en 2016, obligeant les équipes de Etienne Lavigne à monter un parcours dans l’urgence. « Nous avons plein d’idées », a lâché le boss, sans en dire davantage.