Il y a tout juste deux ans, a Azougui, joli village mauritanien planté au cœur des dunes, que Mathieu Serradori avait remporté la première spéciale de sa carrière en Rallye Tout-Terrain au volant d’un ‘petit’ Predator. Depuis, le pilote français a obtenu d’autres succès avec son Buggy SRT, notamment la Coupe du Monde FIA 2016 en 2 roues motrices. Il s’impose aujourd’hui au cours de l’étape 8 de l’Africa Eco Race pour la seconde fois depuis le passage du rallye en Mauritanie.
Son sourire à l’arrivée parlait de lui-même: « Ayant été retardé hier par le système de gonflage des pneus, nous avions décidé aujourd’hui de nous en passer et donc de jouer le tout pour le tout. Fabian (Lurquin), mon navigateur réalise un sans faute et j’ai attaqué tout au long de la spéciale pour ne pas m’ensabler. Le résultat est là et je suis très heureux de m’imposer ici où j’avais créé la surprise en 2015. C’est pour vivre de tels moments que je fais de la compétition ! » a déclaré le vainqueur.
Tous s’accordaient à dire que cette spéciale était magnifique pour les yeux et en pilotage. Cependant, il y a fort à parier qu’Andrey Kargimov, au volant de son Kamaz, n’a pas eu le temps d’admirer les paysages se concentrant sur le chrono, il termine 2ème à 7mn53 du vainqueur.
Le premier du classement Camion devance de 40 secondes le Buggy LCR30 de Patrick Sireyjol épargné par les problèmes de direction assistée qui le poursuive depuis le début.
Retour aux avants postes des deux Buggies Optimus de Pascal Thomasse et Guillaume Gomez, respectivement 4ème et 5ème, mais également pour le Bugga One de Jean Antoine Sabatier, 6ème, devant Remy Vauthier dont l’engin a été entièrement reconstruit dans la nuit, et Miroslav Zapletal toujours redoutable au volant de son Hummer.
Le tracé du jour a été favorable aux pilotes de camion puisque Sergey Kuprianov termine 9ème au volant de son KAMAZ hybride, 14 secondes devant le TATRA de Jaroslav Valtr.
Ce mardi n’était pas vraiment la journée des deuxièmes des classement généraux puisque après les soucis de Paolo Ceci à moto, Andrey Cherednikov a perdu gros. Après avoir percuté un Buggy cherchant sa route en slalomant dans les dunes, le Ford Raptor est resté immobilisé de longues minutes pour réparer le radiateur percé. Plus d’une grosse heure d’envoler et descente de cinq places au général.
Ce genre d’étape peu difficile permet aussi à certains concurrents ayant rencontré des problèmes mécaniques en amont de cette étape de se refaire une santé. Ce fut le cas aujourd’hui pour Xavier Lormand, 18ème sur le plus petit Buggy du plateau, de Miklos Kovacs, 21ème au volant de son magnifique SCANIA ou encore de Philippe Boutron, 22ème avec le Proto BV2 du SODICARS Racing. Celui-ci ne repartira pas demain, cylindre du moteur touché !
Quant à Thierry Magnaldi, il a quitté le rallye avec l’ensemble du Team Two Wheels Drive (2WD) et roule en convoi directement vers Dakar. Hier, après sa performance (2ème de l’étape), le second moteur du Buggy a donné des signes de faiblesse, la décision difficile d’abandonner a été prise.
Au classement général Auto/Camion, 11ème aujourd’hui avec son Mini, Vladimir Vasilyev conserve l’avantage avec 1h34’42 d’avance sur Pascal Thomasse. Un écart qu’il peut gérer le bras à la portière tant il est confortable tandis que le Français est sous la menace directe du KAMAZ de Andrey Karginov, 3ème à seulement 6mn27 de l’OPTIMUS dont il pourrait en faire une seule bouchée !
Cet Africa Eco Race est décidément de plus en plus passionnant et les deux jours à venir pourraient encore apporter leurs lots de surprise, comme ce fut le cas sur les deux précédentes éditions.
Demain mercredi, la 9ème étape conduira la caravane de l’Africa Eco Race à Akjoujt. Les véhicules d’assistance auront 200 kilomètres à parcourir. En revanche, pour les concurrents, la spéciale de 391 kilomètres sera copieuse en navigation et surtout piégeuse compte tenu de la chaleur et du vent qui sévissent en ce moment dans cette région de Mauritanie.
Thierry Scharff,