Trophée Roses des Sables: Au bout d’elles-mêmes

La dernière journée des Roses dans les dunes...

Après une dernière étape grandiose, les Roses ont franchi ce jeudi l’arche d’arrivée du rallye-raid à Tazarine. Si elles ne réalisent pas encore tout à fait, elles en ont en terminé avec la compétition officielle du 16e Trophée Roses des Sables. Elles regagneront Marrakech, terme de l’aventure, demain par la route.

On peine à réaliser que c’est déjà fini. Il reste bien sûr encore quelques lignes à écrire, une ultime soirée en forme d’apothéose.

Mais pour goûter à nouveau la piste et la compétition, il faudra revenir l’année prochaine. Cette dernière étape entre Merzouga et Tazarine, longue de 167km, les Roses l’ont vécue dans une sorte de semi-rêve. La piste filant vers l’ouest a offert un nouveau condensé de paysages désertiques incroyables, de navigation, de grands plateaux, de pilotage sur le sable. Elles ont traversé quelques villages. Se sont abritées le temps d’une pause à l’ombre d’un acacia. Elles n’ont pas relâché la pression, ni l’objectif de gratter quelques places au classement. Au départ de l’étape ce matin, le suspense restait d’ailleurs total en tête de course, une poigné de points séparant les deux premiers équipages.

A mesure que l’arche d’arrivée s’est approchée, l’émotion a pris le pas sur la raison. Elles ont coupé la ligne. Se sont prises dans les bras. Au son d’un groupe de percussion marocain venu les accueillir, elles ont versé des larmes de joie et de soulagement. Se sont félicitées. La fatigue s’est envolée. Elles ont répété leur fierté. Belle-mère, belle fille, les Alsaciennes Adeline et Stéphanie sont prêtes à repartir « pour 600km dans le désert ». « C’est très bizarre de se dire que c’est fini, témoignaient les deux Roses. C’est une sacrée aventure. On grandit. On apprend à relativiser. On prend conscience de la chance que l’on a. La solidarité prend tout son sens. On n’arrête pas de s’entraider. Il faut le vivre pour comprendre. »

« On s’est dépassées »
Dans les témoignages, revient la fierté de n’avoir rien lâché. « On s’est dépassées, confiaient Anne-Gaëlle et Sonia (#124). A tous les niveaux. On a rencontré des difficultés, mécaniques notamment. Mais on a gardé le sourire, la motivation. Ça nous rend encore plus heureuses d’être ici. » « On est à la fois tristes que ça soit fini, contentes de retrouver les nôtres, fières, détendues, prolongeaient Caroline et Lina, (#509). On a persévéré. On a vécu des montagnes russes d’émotions. Au moment de couper la ligne, c’était trop intense. Mon cerveau s’est mis sur off ! Pour la première fois depuis une semaine, je n’avais plus à penser aux caps, au road-book. C’est une immense récompense. On est juste heureuses. »

Demain à Marrakech, certaines retrouveront leurs proches après un ultime pointage. Ils n’auront pas à chercher beaucoup pour saisir un épanouissement nouveau. Ce supplément de confiance qui suit un défi relevé, à la pelle et au road-book. Après un an (et parfois plus) de préparation, des milliers de km parcourus depuis le départ de Biarritz, elles peuvent dire qu’elles l’ont fait. Laisser éclater leur joie lors d’un ultime bivouac dans le désert. Aguerries au nettoyage de filtre et à la vidange, ces Roses ont de quoi impressionner le plus blasé des mécanos. Plus qu’épatantes, elles sont inspirantes.

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