Blancpain IMSA Performance/Paul Ricard: C’est du solide !

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La même saveur qu’un podium ! Voilà comment pourrait être résumé ce week-end au Paul Ricard. Pour sa première course de 1000 kms en Blancpain Endurance GT Series, l’ultime répétition avant les 24 Heures de Spa, IMSA Performance a su faire face à toutes les situations.

L’équipe ne s’est jamais écartée de son objectif de progresser signant même des performances dignes des meilleurs en course, de jour comme de nuit, et peut-être le record de dépassements. Meilleur représentant de Porsche en Blancpain Endurance GT Series, le team normand prouve que ses fondations sont solides et que son potentiel lui permettra de faire briller encore plus les couleurs de Kodak Images.

Dès le prochain meeting de Spa ? En bref…. Interview surprise…
Samedi 25 juin à 13H00, Maxime Jousse attendait dans le stand IMSA Performance pour répondre à une interview de la presse… Après l’avoir fait patienter quelques minutes, toute l’équipe IMSA Performance a entouré ‘son’ pilote pour lui fêter son anniversaire comme il se doit. Surprise de taille donc mais 25 ans ça ne se rate pas !

C’était la première fois malgré une carrière déjà longue de 15 ans que Max soufflait les bougies sur un circuit. Difficile cependant de dire quel était le plus beau cadeau entre le niveau de performance atteint, la ‘collection’ de dépassements lors de ses relais en course ou le travail de l’équipe technique !

Changement de moteur express…
Consécutive d’une touchette en essais libre, une petite fuite d’huile à été détectée samedi après les qualifications. Rien d’alarmant pour une course de courte durée mais inquiétant pour envisager 6 heures et 1000 kms car la fuite était située au dessus de l’échappement.

La durite en cause est fixée sur une traverse du moteur qui semblait avoir été légèrement déformée dans le choc. Par acquis de conscience, Franck Rava et son équipe ont choisi de remplacer l’ensemble propulseur. Un balai parfaitement réglé pendant lequel chacun sait ce qu’il a à faire. Aucun bruit sauf celui des outils. Une concentration imperturbable, un vrai travail d’équipe accompli par des orfèvres : bravo !

Qualifications : la meilleure de l’année ! 9ème en ProAm et 22ème au général…Voilà qui met plutôt en confiance même si le changement de moteur avant la course a pour conséquence réglementaire un départ depuis les stands. Mais à cœur vaillant rien d’impossible….

Le film de la course…
Aucune hésitation donc pour Maxime Jousse qui est parti le couteau entre les dents. A la fin de la première boucle, le local de l’étape est déjà compté 49e et a entamé un effort qu’il n’est pas prêt de relâcher. Du côté du muret, le panneauteur a eu du travail pour suivre la cadence : 46ème dans la 2ème boucle, 43ème un tour plus tard, 42ème au bout de 3 passages !
A ce rythme le Varois est déjà remonté de 10 places en 8 tours non sans avoir signé son meilleur temps en course en 1’59’’306 en plein trafic alors que le meilleur chrono est à mettre au crédit des leaders qui ont profité d’une piste dégagée devant en eux en un peu plus d’une minute 58.
Seule la neutralisation de la course avec le Full Course Yellow, qui impose aux concurrents une vitesse de 80 km/h et à conserver leur position, a contraint Maxime à relâcher son effort. Mais au pointage sur la ligne de chronométrage, il est déjà compté 24ème au général soit 33 places de gagnées !

Félix Barré, l’ingénieur d’IMSA Performance, a décidé alors de procéder au premier ravitaillement / changement de pilote quelques minutes avant la fin de cette première heure de course et pendant que les débats sont encore suspendus. Un premier relais qui a largement satisfait Maxime : « La voiture est très performante ! Dommage que nous sommes partis des stands car avec une telle auto j’aurais pu venir dans le top 10 au général. L’équipe technique a vraiment fait un superbe boulot ! »

Thierry Cornac a pris les commandes de la Porche 991 GT3 R aux couleurs de Kodak Images un peu avant 19 heures. Lorsque la direction de course a mis fin à la procédure de neutralisation, le gentleman driver du team normand est pointé 26ème entre Marc Rostan et Alex Bucombe.
Thierry a tenté de garder le contact avec ses vis-à-vis mais la voiture s’est montrée à ce point difficile à exploiter qu’un passage par les stands s’est imposé.
Le problème a été immédiatement confirmé lors d’une rapide inspection : pendant le Full Course Yellow, les pneus ont été victimes d’un phénomène de ‘pick up’. Concrètement, le faux rythme imposé par la neutralisation n’a pas permis d’éliminer les débris qui se sont collés au fur et à mesure sur les gommes tandis que dans le même temps leur température a baissé.

Revenu en piste et compté 40ème, Thierry est reparti à la conquête des positions perdues. Mais, de nouveau, il a vu son effort stoppé par le régime de Safety Car décrété après l’accident de la Bentley #24. Cette seconde neutralisation de la course a duré plus de 30 minutes ne laissant à Thierry que quelques tours sur un rythme de course avant de passer le volant à Raymond Narac.

Après ce 4ème arrêt, la Porsche #76 est comptée 41ème, une position loin de satisfaire le multiple champion de France GT qui n’a pas manqué de le ‘faire savoir’ lors de son entrée en piste. Dès son premier tour complet, Raymond a ainsi signé un passage en 2 minutes 0 seconde et est parti à la chasse de la Ferrari de Mann. Il lui a fallu un peu moins de 9 boucles pour effacer les 28 secondes d’avance de sa cible puis encore une pour passer.

Le Normand a pris alors la chasse de la Lamborghini #69. Les 11 secondes d’avantage de l’italienne seront réduites à néant en seulement 4 tours, la Porsche Kodak Image étant déjà remontée au 32ème rang et 9ème de la catégorie ProAm.
Raymond ne rendra le volant qu’à 21H15 non sans avoir une nouvelle fois fait parler la poudre : 24ème au bout des premières 240 minutes d’épreuve et une entrée dans le top 8 de la classe. Après avoir posé son casque et transmis le relais à Maxime, le commentaire a été accompagné d’un large sourire de satisfaction « A ma sortie des stands, j’ai ‘surconduit’ immédiatement pour nettoyer les pneus. Les vibrations se sont estompées assez rapidement et je suis parti à l’attaque. J’ai doublé un paquet de pilotes pour remonter… C’était bon ! Je m’étais mis en tête aussi de venir taquiner en performance pure Maxime qui vient de repartir en pneus neufs ! »

Un avantage certain car le régional de l’étape a signé dans le 84ème passage le meilleur tour en course de la seule Porsche 991 GT3 R du plateau. Son chrono en 1’59 »239 l’a positionné à ce moment parmi les 5 concurrents les plus rapides en piste. A cette cadence et malgré la nuit qui est tombée, il s’est dédoublé de la Mercedes du Team SPS dans les minutes suivantes puis de Gilles Vannelet quelques instants plus tard.

Pointé au 21ème rang au scratch provisoire et 7ème de la classe ProAM, Maxime est rentré aux stands pour un ‘splash’, un ravitaillement en carburant éclair. L’arrêt a été parfaitement géré et exécuté : l’homme de Roquebrune-sur-Argens n’a concédé qu’une position et a poursuivi l’effort jusqu’à 22h 45, heure de son passage de témoin à Raymond Narac.
Grâce à son avance, la Porsche IMSA Performance a conservé son rang dans le top 10 (9ème) de la Classe ProAM et dans la première moitié du tableau au général après cet arrêt. En parfait métronome, le pilote de Rouen est toujours resté autour de 2 minutes au tour et a même frôlé de 5 dixièmes environ le meilleur chrono de Maxime. Voilà qui l’a réjouit avant les 24 heures de Spa : « Nous avons défini un bon setup en général et notre expérience sur cette même piste en Championnant V de V a été bénéfique. Thierry va couper la ligne d’arrivée. C’est important qu’il accumule du roulage de nuit en course avant les prochaines 24 Heures de Spa. »

Thierry Cornac a été, en effet, à ce moment plongé en pleine nuit noire au milieu d’un peloton de 55 concurrents. Une expérience essentielle en vue de la classisque spadoise et ses deux tours d’horloge que le gentlemen a réussit parfaitement : il a coupé la ligne d’arrivée, malgré l’adversité, à la 9ème place en ProAM et la 26ème au Général.

La réaction de Franck Rava, team manager : « Que du positif malgré un week-end somme toute difficile ! L’équipe technique a eu beaucoup de travail mais elle l’a accompli de main de maître et il est indispensable de la remercier à sa juste valeur. Nous avons décidé de changer le moteur entre les qualifications et la course et tous les mécaniciens ont parfaitement relevé le défi en très peu de temps. Nous avons engrangé une précieuse expérience en vue des 24 Heures de Spa que ce soit au niveau des ravitaillements côté stands que de la conduite en nocturne côté piste ou au niveau de la stratégie côté muret.
« De nouveaux axes de progrès ont été identifiés dans plusieurs domaines et nous allons donc encore travailler pour progresser. En termes de performances, nous avons clairement franchit un ‘step’. Insuffisant toutefois pour nous
satisfaire. Donc nous devons faire encore mieux. Nous comptons également beaucoup sur le renfort de Patrick Pilet à Spa pour que notre Porsche aux couleurs de Kodak Images soit l’une des animatrices de la course. »

Résultats du meeting du Paul Ricard Course : 22ème au général, 9ème de la classe ProAM 161 tours couverts soit 940 kms Championnat Team : 15ème Championnat Pilotes : 21ème

Quart de Tour – Tanguy Buisson,

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