Pour sa huitième édition des 24 Heures du Mans de rang avec une Audi, André Lotterer tentera de reconquérir la première marche du podium, lui qui compte (déjà) trois succès. Il évoque pour nous le Circuit de la Sarthe et les performances à attendre des Audi R18.
« Porsche et nous, nous sommes très proches. Toyota est un peu derrière, mais ce n’est pas énorme.
Pour le moment, je m’en tiens à cette hiérarchie vue lors de la Journée Test, mais je pense que la course sera très serrée » observe André Lotterer, qui sait que cette hiérarchie n’est pas définitive. « Je veux simplement que nous soyons juste devant les autres à la fin (rires). L’art du Mans, c’est de trouver la limite et atteindre 100% d’optimisation dans tous les domaines, sans aller au-delà. Cette année nous avons un meilleur système hybride, ce qui est bon pour la gestion du trafic. Nous devons apprendre à nous servir de cette puissance supplémentaire, qui change la vitesse des dépassements. »
A 34 ans, André Lotterer va tenter de décrocher un quatrième succès. 34 ans. C’est à cet âge que Tom Kristensen enchaînait sa quatrième victoire (en 2002, avec Audi Sport Team Joest sur une Audi R8), lui qui en compte neuf. André Lotterer peut-il suivre ses traces ? « Je me présente devant cette course avec du respect et de l’humilité. Il faut appréhender la course comme si c’était la première fois, comme si nous ne l’avions jamais remportée, car peut-être que nous ne la remporterons plus ! Ce n’est pas parce que je l’ai déjà gagnée que j’ai plus de chances que les autres. C’est un cadeau d’avoir gagné trois fois déjà, et cela ne veut pas dire que je vais devenir le prochain Tom Kristensen ou le prochain Jacky Ickx. C’est vrai que j’aime être le plus rapide, et j’aime voir que je le suis plus souvent que les autres ! Mais c’est pareil pour tous les pilotes. »
En 2015, André Lotterer a battu le record de la piste, toutes configurations confondues, en 3’17’’475. Est-il possible de faire mieux ce week-end ? « Je pense qu’il sera compliqué d’améliorer le record du tour en course. Le règlement nous a enlevé un peu de puissance. L’équipe a travaillé dur pour compenser cela, comme nous le faisons tout le temps. Je pense qu’en course il sera possible de tourner en 3 minutes et 19 secondes, voire 3 minutes et 18 secondes, mais pas simple de faire mieux. J’ai du mal à juger les limites de la piste et de notre nouvelle voiture. Ce qui est sûr c’est que nous allons passer en-dessous des 3 minutes et 20 secondes. La balance de la voiture est bonne. Nous avons optimisé le châssis, et les ingénieurs aérodynamiciens ont fait un gros travail pour faire en sorte que la voiture garde sa charge lorsqu’elle aborde un virage, sans générer trop de trainée. »
Geoffroy Barre,