Vainqueur de l’épreuve en 2011 comme co-pilote du Polonais Krzysztof Holowczyc, Jean-Marc Fortin s’enthousiasme du retour du Silk Way Rally, course qui selon lui « apporte un grand bol d’air » à la discipline. Logique dès lors que le désormais Team Manager de la structure Overdrive, en charge notamment de la préparation des Toyota officielles, annonce la présence d’au moins 5 de ses voitures au départ sur la Place Rouge en juillet prochain.
Qui seront les pilotes ? Très probablement un des volants sera confié aux mains de la révélation du dernier Dakar, le Sud-Africain Leeroy Poulter. Leader de la Coupe du Monde FIA des rallyes tout-terrain avec Nasser Al-Attiyah et Matthieu Baumel, Jean-Marc ne peut que venir se mesurer aux Peugeot en prévision du Dakar 2017 !
– Jean-Marc, comment avez-vous accueilli l’annonce de la renaissance du Silk Way Rally ?
Jean-Marc Fortin : « Avec grand plaisir ! Déjà, c’est une course qui a une saveur particulière pour moi puisque j’y ai connu la victoire ; mais surtout parce que le profil dévoilé par les organisateurs est plus qu’attrayant… Un rallye d’une telle dimension se place d’entrée sur les standards les plus élevés de la discipline et propose une nouvelle épreuve de grande envergure à mi-saison, ce dont la discipline a bien besoin ! Et puis, pour nos clients, proposer deux sites exceptionnels comme la Place Rouge et la Grande Muraille de Chine, c’est fantastique ! La simple évocation de ces deux noms ramène des images mythiques plein la tête et même les néophytes comprennent quelle extraordinaire aventure cela va être. Il est donc logique que ça fasse rêver beaucoup de monde ! »
– En quoi voir un 2ème rallye d’importance à mi-saison est bon pour la discipline ?
Jean-Marc Fortin : « Je pense que ça commence à s’essouffler un peu du côté de l’Amérique du Sud et il y a une vraie demande de la clientèle pour explorer de nouveaux terrains. Il va falloir analyser tout ça, après l’épreuve, mais avoir deux longs rallyes dans l’année peut permettre d’équilibrer la saison tout en redonnant du sens à un sport basé sur la découverte mais qui ne la pratique plus. Par exemple, sur les épreuves courtes de la Coupe du Monde, comme Abu Dhabi ou le Qatar, les parcours sont quasiment inchangés depuis leur origine et sont désormais un peu monotones, si ce n’est rébarbatifs ! Sans la moindre navigation, qui est pourtant l’un des fondements les plus importants du rallye-raid. Si j’en crois mon expérience, ça devrait être totalement différent sur le Silk Way Rally où la navigation a toujours été mise en valeur. En résumé, cette course apporte un grand bol d’air à la discipline avec un retour à ses fondamentaux et en tant que préparateur cela nous permet de proposer à nos clients une autre aventure d’envergure. C’est une vraie bonne idée ! »
– De nouveaux territoires très attendus, et notamment le parcours côté chinois…
Jean-Marc Fortin : « Vivre une des premières grandes courses internationales disputées en Chine est très motivant pour beaucoup de nos clients et même pour nos équipes d’assistance ! A l’atelier, presque tout le monde a déjà postulé pour être du voyage en juillet.
« Mais, plus sérieusement, nous attendons également beaucoup du Kazakhstan, patrie de certains de nos clients fidèles et pour qui le Silk Way Rally sera l’occasion de montrer toute la richesse de leurs pays. Mais c’est certain, la partie chinoise de la course fait rêver et pèse beaucoup dans la balance au moment de décider des engagements. Plusieurs clients m’ont dit qu’ils s’en voudraient d’être absent de cette première ! »
– Concrètement, combien de véhicules devriez-vous avoir au départ le 8 juillet prochain sur la Place Rouge ?
Jean-Marc Fortin : « Je pense pouvoir ouvertement annoncer que l’on sera sur un standard de 5 ou 6 voitures… Nous sommes en train de travailler pour constituer un très bon ‘line-up’, et pas seulement avec des clients ! Je peux annoncer que nous avons un projet avec l’implication d’un ou deux pilotes officiels. Ainsi, la révélation du dernier Dakar selon moi, Leeroy Poulter, sera très probablement du voyage. C’est le premier nom que je peux annoncer. Pour le deuxième, il faudra attendre encore un peu… »
– Des pilotes en mesure de viser la gagne donc…
Jean-Marc Fortin : « Sincèrement je pense que l’on a toutes nos chances sur cette course ! En appliquant le même règlement technique que sur le Dakar, l’organisateur a bien compris qu’avec un moteur essence comme nous avons sur le ‘Toyota’, on devrait pouvoir rivaliser avec les diesels… Aussi parce que le terrain sera très différent de l’Amérique du Sud et le scénario pourrait donc être tout autre. Pour tout le monde, cela sera d’abord une course à découvrir, et pour nous, il faudra gérer la stratégie afin de tirer un avantage maximal de notre connaissance des terrains, peut être meilleure que pour certains de nos rivaux attendus. A mon avis, tout est ouvert ! »