Roses des Andes/Etape 4: Au-delà du réel !

Au-delà du réel !

La 4ème étape emmenait les équipages de Susques à San Antonio de Los Cobres ce samedi. 297 kilomètres de magie pure, dont les décors somptueux auront emporté les esprits. 

Chaque jour qui passe nous place face au même défi, élargir le champ lexical du beau. Sans en faire trop, peut-être. En gravant dans sa mémoire chaque instant, les yeux parleront. Parties de Susques ce samedi, ‘pueblo’ situé à 3600 mètres d’altitude, les Roses ont encore grimpé pour évoluer autour de 4000m, avec un pic à 4500m lors du passage d’un col.

Plus haut que le célèbre Cervin. « La vue était extraordinaire, s’extasient (5). On a pris le temps de s’arrêter. La température et le ciel étaient parfaits. A la descente, l’horizon était infini. On a croisé un gars qui montait sur son Vespa. Mais pour aller où ? »

Lors de cette 4ème étape très fluide, en témoigne une arrivée de l’ensemble des Roses avant 18h à San Antonio de Los Cobres, la compétition s’est atténuée. Bien sûr, les Roses ont continué à guetter la moindre coupe pour gagner quelques places au classement, toujours aussi serré. Après quatre jours de raid, bien accoutumées à l’altitude, elles ont surtout profité. « Nous avons écouté de la musique pour la première fois de l’aventure, racontaient les deux Marine de l’équipage 83. Nous sommes davantage détendues, on a pris confiance. On sait qu’on a le temps, même si on reste très attentives. On suit nos choix. On a croqué à fond cette étape, avec des paysages sublimes. Ca changeait tout le temps de couleur, du rouge intense de la roche au blanc du salar. »

Lâcher prise
Son nom est à lui seul un voyage. ‘Cauchari’. Cet immense salar, les Roses l’ont longé sur une quinzaine de kilomètres. Certaines, après une étude minutieuse du terrain, ont même osé une coupe de quelques centaines de mètres. « On s’est mise en boite courte, souriaient Dorianne et Valérie (équipage 42). Là où la sel était clair, le sol était plus sec. C’était impressionnant. On déconnecte totalement. » Cette sensation de lâcher prise, nombre de participantes la partageait sur la ligne d’arrivée. « On appuie sur ‘reset’, expliquait Florence et Patricia (équipage 102). Cette aventure est un condensé de vie. Un jour on va moins bien et puis tout s’éclaire à nouveau. On n’est plus pollué par rien, on pense à nous. »

Hélène et Sonia (équipage 19), novices du rallye-raid et pourtant 4eme  au classement, « autoproclamées psychopathes du compteur kilométrique », confient avoir perdu la notion du temps : « Après deux ans de préparation, c’est le gâteau sur la cerise. L’ambiance entre les Roses est fantastique. On s’arrête tout le temps pour prendre des nouvelles. On partage notre nourriture, on se donne des conseils. » Une atmosphère unique, les participantes la goûteront avec un supplément d’intensité ce soir à San Antonio de Los Cobres, ville où les enfants jouent de la flute de pan dans la rue et dernier bivouac (dans la cour de l’école) en commun de l’aventure. Demain, elles s’élanceront pour le dernier round. La mythique étape marathon, ses 410 kilomètres de spéciale, sa nuit en autonomie. Elles en croqueront chaque seconde.

Marina Billac,       

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